Les différentes motorisations des 917 "Sport" et Spider (1969/71)
En 1968, lorsque le projet 917 fut lancé, il était inconcevable que la voiture qui allait porter toutes les ambitions de la marque soit propulsée par autre chose qu'un moteur à plat refroidi par air. Cette technique était alors indissociable de l'image de Porsche et à l'époque, les constructeurs mettaient encore un point d'honneur à produire des prototypes qui soient le "plus proche possible" des modèles proposés à la clientèle. Cette option allait impliquer bon nombre de contraintes. Ainsi, il était impossible de loger un culasse à quatre soupapes par cylindre, offrant un rendement supérieur, faute de place et d'une possibilité suffisante de refroidissement. Par ailleurs, la 917 fut développée dans un laps de temps très bref et les motoristes reprirent des solutions éprouvées. Dans le double but de la mise au point et de limiter le coût financier, l'équipe placée sous la direction de Hans Metzger, décida d'ajouter quatre cylindres au moteur 8 cylindres de la 908. Une "simple addition" (8 cylindres/3 litres + 4 cylindres 1.5 lites = 12 cylindres/4.5 litres !) qui donna en toute logique au flat 12 son appellation de série : 912 (908 + 4). Au-delà de cette apparente simplicité, Metzger apporta tout de même une certaine sophistication au bloc avec notamment le montage de doubles arbres à cames à tête (un par rangée de cylindres) et une prise de puissance disposée en son centre pour éviter les problèmes de rigidité liés à la longueur de l'ensemble. Un tel moteur présente également de gros problèmes de refroidissement et la grosse turbine n'est plus montée en bout de moteur comme sur la 908, mais placée horizontalement sur le dessus du moteur.
Toutefois, un moteur refroidi par air utilise une grande quantité d'huile (30 litres) et la véritable définition du refroidissement du flat 12 pourrait être "mixte air/huile". Construit avec les matériaux les plus légers (culasse aluminium, carter en magnésium, bielles en titane), le poids total ne dépasse pas les 240 kg. Munie de deux bougies par cylindre et disposant d'une injection mécanique Bosch, le 12 cylindres fournit d'emblée 520 ch au banc, en gagne rapidement 20 de plus avant de débuter en course avec de 560 ch. Dès le début de la saison 1970, la puissance passe à 580 ch, mais face à la menace Ferrari, Porsche décide de porter la cylindrée à 4907 cm3. Le gain de puissance n'est que de 20 ch, mais le flat 12 y gagne une plus grande souplesse d'utilisation avec un accroissement spectaculaire du couple. Assez fragile (ressorts de soupapes) lors de ses premières utilisation en course en 1970, ce moteur donna ensuite entière satisfaction l'année suivante dans la mesure où les pilotes respectèrent scrupuleusement les régimes maxi. Enfin, en 1971 un nouveau moteur dont la cylindrée est portée à 4998 cm3 et qui délivre 630 ch sera retenu plus spécialement pour les épreuves courtes (1000 km ou 6 heures).
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