Cixi Vigoz : une voiture électrique à pédale qui vous permet d’atteindre 120 km/h
Cixi est une société française qui désire tirer son épingle du jeu de la mobilité, en proposant des solutions décalées. Il en résulte une voiture à pédales capable de prendre 120 km/h. De quoi faire rêver les fans de la famille Pierrafeu !

C’est en Haute-Savoie qu’une entreprise a décidé de chambouler le petit monde de la mobilité. Une ambition aussi noble que classique, car toutes les entreprises se voient changer le monde.
Un système de pédalier connecté
Mais avant de vous faire conduire une voiture digne d’une Isetta à pédale, Cixi a tenté quelque chose de nouveau : un pédalier dont la transmission est sans liaison mécanique. Son petit nom ? PERS (pour pédalier électronique sans chaîne).

Soit, mais en quoi est-ce différent ? Le pédalier dispose d’algorithmes et transmet des informations à un moteur. Ce dernier s’adapte à la fréquence de pédalage.
Et ce n’est pas tout. Il dispose d’une génératrice interne. L’énergie générée est envoyée dans une batterie qui alimente, elle aussi, le moteur.
De fait, ça offre pas mal d’avantages : pas de gestion de vitesses, c’est la fréquence de pédalage qui dicte l’intensité. Il est possible de rouler en marche avant ou en marche arrière, là encore sans rien avoir à actionner. Il suffit de pédaler dans un sens ou dans l’autre. Et il y a évidemment un freinage magnétique pour récupérer encore un peu d’énergie.

Une voiture à 3 roues qui prend 120 km/h en pédalant, vraiment ?
Et oui ! La Vigoz est un tricycle électrique qui tombe sous la réglementation L5e.
Contrairement aux cyclomoteurs et autres speedbikes (catégories L1e/L2e) plafonnés à 45 km/h, les L5e et donc cette Vigoz appartiennent à la famille des tricycles « motos » : ils peuvent dépasser largement les 100 km/h. Leur seule contrainte est de répondre aux normes techniques (sécurité, freinage, stabilité, etc.) prévues dans le règlement (UE) 168/2013 et ses actes délégués. Il est même possible de prendre l’autoroute avec !

Vous avez donc une capsule, un siège, une position allongée (comme certains vélos en salles de sport) et un pédalier PERS qui communique avec le moteur logiquement logé dans la roue arrière (dans la mesure où le train avant gère l’inclinaison).
La batterie, dont la capacité n’est pas indiquée, alimente le moteur, au même titre que le pédalage de la personne à l’intérieur du véhicule.

L’engin est donné pour 550 kg. Et peut transporter un passager, en plus du cycliste-conducteur. Soit 700 à 750 kg de masse réelle.
Le freinage (mine de rien, à 120 km/h sur autoroute, c’est important) est une combinaison de mécanique hydraulique avec ABS et du freinage régénératif (et donc magnétique) généré par le moteur.
Pas de prix annoncé pour le moment (c’est un concept) mais un projet qui semble bien avancé si l’on en croit le dossier de presse.
Quel tarif ? Quel permis ?
L’entreprise l’annonce clairement sur son site : la Vigoz ne fonctionnera que sur un principe d’abonnement. En France, le permis B est nécessaire pour conduire la Vigoz.
Mais, pour quoi faire ?
Il faut avouer qu’il y a de quoi être dubitatif. L’exploit est valorisant pour Cixi : en plus de faire parler, il montre l’efficacité du système PERS.
Si pédaler dans une voiture n’est pas nouveau (il existe les Rosalies et les vélomobiles), le projet en lui-même interroge.
D’abord la puissance. Pour avoir roulé en Twizy, sans porte, en hiver, à 80 km/h au milieu de la circulation, la sensation est particulière. Si on y ajoute le pédalage, le résultat doit être assez tendu. En tout cas plus qu’évoluer à vélo (donc avec une vision élargie) au milieu d’un trafic à vitesse limitée à 50 km/h. Il n’est pas certain que gérer l’effort et la circulation simultanément soit sécurisant (il est question de 120 km/h, donc d’autoroutes). Quand bien même l’effort serait réduit à presque rien (le système le permet).

Mais passons à l’idée même : Cixi mise sur l’effort. D’ailleurs, l’entreprise ne se cache pas que son objectif, c’est de nous faire cravacher, afin de nous rendre actifs au cœur de mobilités passives. Contrôler cet effort, certes, mais faire un effort tout de même.
Vous imaginez bien qu’il va générer, en plus d’un inconfort certain (ce n’est pas un vélo), de la sueur, de l’humidité et donc de la buée (souvenez-vous de cette scène du film Titanic). Plus sérieusement, les vélomobiles (vélos couchés avec un carénage ouvert ou fermé) existent, c’est donc gérable. Donc à voir. D’ailleurs, avez-vous une idée de l’énergie que vous générez en pédalant ? Comptez entre 75 W et 150 W. Au-delà, outre faire monter très haut votre palpitant dans les tours, vous risquez surtout de ne pas tenir très longtemps.
Enfin, quid de l’autonomie et surtout de l’effort minimum nécessaire à produire pour déplacer l’engin une fois la batterie vidée ? Sur autoroute comme sur départementales, les distances ne sont pas les mêmes.
Enfin, la Vigoz semble être plus symbolique qu’autre chose : l’idée de Cixi poussée à son paroxysme et concrétisable, dans le sens où le véhicule peut exister. Mais un tel engin a-t-il sa place sur les routes ? Et inversement : une voiture a-t-elle sa place en ville ?
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