Une semaine avec la Renault 5 électrique « premier prix » : nous a-t-elle convaincu ?
La Renault 5 se décline désormais en une finition plus simple, Evolution, et surtout équipée d'une batterie plus petite de 40 kWh, lui offrant une autonomie théorique de 312 km. Cette R5 moins élitiste, puisqu'affichée, 27 990 € est-elle toujours aussi craquante ? Et surtout, qu’en est-il de sa polyvalence ?

Sommaire
Il y a les voitures que l’on rêve d’avoir, et celle que l’on peut s’offrir. C’est un peu le cas de la Renault 5 qui nous est apparue toute pimpante au Salon de Genève 2024. Elle fait craquer tout le monde, ou presque, mais peut-être pas au point de signer un chèque de 33 490 €.
Avec la version d’entrée de gamme (en attendant celle de 25 000 €) de 120 ch associée à la petite batterie, voici la Renault 5 "du peuple". Façon de parler puisqu’il faut tout de même débourser 27 990 €. Cet écart de 5 500 € devrait toutefois en convaincre certain de sauter le pas.
Seulement, que vaut-elle au quotidien et quand il faut allier les petites routes et les grands parcours ? Se révèle-t-elle toujours polyvalente ou doit-elle se cantonner à la ville ?
Fiche d’identité de la Renault 5 essayée : Evolution 120 ch autonomie urbaine 40 kWh (27 990 €)
- Date de commercialisation : mai 2024
- Lieu de production : France (Douai)
- Motorisations : 95 ch (printemps 2025), 120 ch et 150 ch
- Batteries : capacité de 40 et 52 kWh
Lundi : le parcours autoroutier

La Renault 5 s’attaque à son pire ennemi, surtout dans cette configuration à petite batterie. Sur l’autoroute A13, par temps sec et à une température de 8°, nous avons relevé une consommation moyenne de 23,9 kWh/100 km, un chiffre peu valorisant pour une petite auto. En restant entre 10 et 80 % de charge afin de limiter les temps de recharge, vous ne parcourez que 117 km entre chaque borne, peu encourageant.
C’est d’autant plus dommage que la R5 reste agréable dans cet exercice. L’insonorisation n’est pas sujette à la critique, que ce soit au niveau des bruits d’air comme de roulement. Le moteur de 120 ch et 225 Nm de couple se défend plus qu’honorablement et ne craint pas les dénivelés, ni les relances. Enfin, la stabilité est au rendez-vous tout en préservant vos vertèbres lors des raccords de pont par exemple.
Mardi : en milieu urbain

Évoluer en ville au volant de la R5 est un vrai plaisir. Grande souplesse de la mécanique, douceur des commandes, silence de fonctionnement, elle invite à une conduite détendue. De plus, les suspensions se révèlent prévenantes et le moelleux des sièges compense certaines remontées sèches.
On profite également d’un rayon de braquage suffisamment court, mais la vision vers l’arrière limitée, notamment à cause des appui-têtes arrière, rendra les manœuvres plus délicates. D’autant que la finition Evolution se passe de la caméra de recul. Si les radars de stationnement veillent au grain à l’arrière, l’avant s’en dispense. Détail qui nécessite d’en prendre l’habitude : le sélecteur de vitesse dont le positionnement et la manipulation ne sont pas aussi aisés qu’à bord de l’Alpine A290 par exemple.
Enfin, nous avons relevé une consommation moyenne de 21,4 kWh/100 km en ville. Un chiffre particulièrement élevé puisque la Mégane E-Tech ne demande que 16 kWh/100 dans des conditions similaires.
Mercredi : sur le réseau secondaire
Trop juste le moteur de 120 ch ? Rien de tout cela au volant de cette version, bien au contraire. Plus légère de 77 kg grâce à sa batterie plus petite, cette R5 profite d’accélérations et de relances similaires à sa déclinaison plus musclée.
D’ailleurs, le comportement sur les petites routes est très proche, hormis au niveau des pneus, de type quatre saisons, qui engendrent un peu de flou. Cette R5 profite d’un châssis bien né et de suspensions de qualité qui maintiennent très bien la caisse. La direction pourrait être plus précise (encore une fois à cause des pneus), mais cela reste très convenable. Quant au freinage, il se révèle puissant et la sensation à la pédale reste naturelle.
Pour ne rien gâcher, la position de conduite est bonne grâce aux multiples réglages et les sièges offrent un bon maintien.
Jeudi : les aspects pratiques dans le détail
















Vendredi : un point sur la fiabilité

Commercialisée depuis seulement depuis mai 2024, la R5 est encore trop récente pour pouvoir dresser un bilan de sa fiabilité. Néanmoins, plusieurs propriétaires ont rapporté un souci électronique immobilisant l’auto. La transmission reste bloquée en position neutre. Un « reset » de la voiture permet de résoudre le problème.
Week-end : on fait les comptes
Consommations/autonomies :
Cette version dite « autonomie urbaine » porte assez bien son nom. Son accumulateur de 40 kWh lui autorise un rayon d’action de 312 km selon le cycle d’homologation WLTP. Elle perd donc 98 km par rapport à la R5 « autonomie confort » et ses 52 kWh de batterie. À noter également que notre modèle d’essai était équipé de pneumatiques toutes saisons (Goodyear Vector 4 Seasons Gen 3), une option facturée 200 €, qui a plus d’impact sur la consommation que des profils été.
Sur autoroute, la consommation moyenne s’est établie à 23,9 kWh/100 km. Une valeur peu réjouissante, la température extérieure était de 8° tandis que le chauffage réglé sur 21°. En restant entre 10 et 80 % de charge, l’autonomie atteint seulement 117 km.
Sur route, la R5 modère davantage son appétit avec 16,5 kWh/100 km relevé, toujours dans les mêmes conditions. En restant entre 10 et 80 % de charge, cela permet de rouler environ 170 km avant de la rebrancher.
En ville, notre citadine n’est clairement pas la meilleure. Certes, le trafic était encombré lors de notre essai, mais elle a avalé 21,4 kWh/100 km. Dans ce cas, vous ne pouvez compter que sur 130 km d’autonomie. Il est toutefois possible d’améliorer ce chiffre en adoptant au maximum l’écoconduite.

Plus petite, cette batterie n’accepte pas non plus la même puissance de charge : 80 kW au lieu de 100 kW. Lors d’un arrêt sur l’aire d’autoroute de Bosgouet Nord sur l’A13, elle est passée de 28 % à 86 % en 28 minutes, un résultat plutôt moyen, notamment dû à l’absence de préconditionnement de la batterie. Renault a eu la bonne idée de conserver la puissance de 11 kW en courant alternatif et la fonction V2G.
Tarifs :
En attendant la version promise à 25 000 € (95 ch, batterie de 40 kWh) à partir du printemps prochain, la R5 120 ch Evolution autonomie urbaine fait figure d’entrée de gamme. Facturée 27 990 €, elle permet d’économiser 5 500 € par rapport à la Techno de 150 ch et batterie de 52 kWh. Il faut toutefois ajouter le câble de recharge à domicile, nécessitant 400 € supplémentaires.
Une Peugeot E-208 s’affiche à un prix équivalent, ou presque avec 28 000 €, et va plus : 363 km. Une Citroën Ë-C3 reste plus attractive grâce à son ticket d’entrée de 23 300 € hors bonus, tout en offrant une autonomie proche (320 km homologués). Enfin, le Hyundai Inster nécessite au minimum 25 000 € (hors bonus) et peut parcourir 327 km.
Offres de location :
Renault offre une palette assez large en termes de location. L’apport peut atteindre 11 900 €, la durée de détention dépend selon trois durées, 37, 49 et 61 mois. Quant au kilométrage, il varie de 15 000 à 160 000 km. Les exemples ci-dessous sont donnés pour la version essayée avec la formule LLD Essentielle. Une seconde formule dite Confort est aussi disponible en comprenant notamment l’entretien et une extension de garantie.
Loyer | Apport | Durée | Kilométrage total | |
Exemple n°1 | 270 €/mois | 2 000 € | 37 mois | 20 000 km |
Exemple n°2 | 141 €/mois | 7 000 € | 37 mois | 35 000 km |
Exemple n°3 | 203 €/mois | 5 000 € | 49 mois | 35 000 km |
Exemple n°4 | 125 €/mois | 10 000 € | 61 mois |
60 000 km |
Quels tarifs pour une Renault 5 d’occasion ?

La Renault 5 déjà en occasion ? Assurément, puisque l’on ne compte pas moins d’une centaine d’annonces sur le site de La Centrale ! Les premiers prix débutent sous la barre des 29 000 € pour des versions de 150 ch en finition Techno et batterie de 52 kWh, soit 4 490 € de moins que le neuf hors bonus écologique. Les modèles proposés ont parcouru environ 5 000 km.
Elles sont toutefois peu nombreuses, l’offre débutant davantage à 30 000 €, soit près de 3 500 € d’économie, ce qui correspond à près de 10 % de décote. La période de spéculation en tout début de carrière laisse désormais place à des exemplaires moins chers qu’en neuf.
Le bilan

Malgré son moteur plus faible, rien n’est perceptible à la conduite, ou presque. Cette Renault 5 se montre toujours aussi alerte sur route tout en préservant ses qualités : confort appréciable, comportement routier plaisant et sûr. En revanche, la finition Evolution met de côté certains équipements appréciables (navigation, caméra de recul…) et les éléments qui la rendent craquante comme l’indicateur de charge sur le capot ou le tissu sur la planche de bord. Toutefois, elle suscite toujours autant intérêt et curiosité auprès du public.
Ce qu’elle ne sait plus faire, c’est prendre l’autoroute sans arrière-pensée. Avec moins de 120 km entre chaque borne (dans nos conditions d’essai), cette R5 est cantonnée à la ville et au trajet périurbain.
Finalement, il est certainement plus judicieux d’attendre la version de 95 ch qui abaissera la note d’environ 3 000 €. Cette offre apparaîtra plus homogène pour une seconde ou troisième voiture du foyer. L'autre solution est de s'orienter vers le marché de l'occasion.
Chiffres clés *
- Longueur : 3,92 m
- Largeur : 1,80 m
- Hauteur : 1,49 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 277 l / 959 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Mai 2024
* pour la version II E-TECH ELECTRIQUE 120 AUTONOMIE URBAINE EVOLUTION 40 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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