2. Porsche Taycan Cross Turismo - Sur la route : une polyvalence considérablement améliorée
Notre modèle d'essai est la 4S, que l'on peut qualifier de milieu de gamme et qui devrait être la version la plus vendue. Avec 490 ch et jusqu'à 571 ch en mode « overboost », elle n'a cependant rien de tiède, ne concédant qu'un petit dixième au 0 à 100 km/h par rapport à la berline 4S, à 4,1 s avec le Launch Control. Même constat pour l'autonomie qui ne perd que onze petits kilomètres, à 452 km. Et ces légers reculs sont plus que compensés par la tranquillité d'esprit que la garde au sol supplémentaire apporte. 20 mm semblent anecdotiques mais ils sont ici cruciaux pour franchir sans encombre les rampes de parking, les dos-d'âne et tous les changements de relief qu'un réseau routier même en bon état présente. Même s'il y a les artifices esthétiques habituels, un « mode graviers » et un pack Off Road en option, la Cross Turismo n'a évidemment rien d'une véritable baroudeuse mais elle offre par contre une polyvalence que ne peut pas offrir la Taycan.
De plus, l'implantation des batteries fait que le centre de gravité reste très bas et les suspensions pneumatiques adaptatives sont de série, ce qui signifie que le dynamisme est préservé mais aussi que le confort est accru. Les différences de sensations au volant par rapport à la berline sont presque imperceptibles et se détectent avec probablement quelques dixièmes de degrés latéraux supplémentaires en appui marqué que le commun des mortels sera bien incapable de détecter sur routes ouvertes. Certes, la Cross Turismo doit déplacer 25 kg supplémentaires ce qui est substantiel si vous devez les porter dans un sac à dos dans une randonnée mais anecdotique quand on fait déjà 2,3 tonnes.
Notre essai autour de Stuttgart, en Allemagne, nous a permis d'expérimenter la Cross Turismo sur tous les types de route, que ce soit la ville, la route et l'autoroute, et elle paraît si proche et en même temps si éloigné de la Taycan. On retrouve les mêmes performances extraordinaires et le même dynamisme surnaturel mais avec une sérénité supplémentaire qui transfigure totalement l'expérience, permettant alors de se concentrer exclusivement sur la conduite, la direction très précise et l'efficacité redoutable.
On retrouve aussi certains défauts comme l'intensité de la récupération d'énergie allant avec les modes de conduite, désactivé pour certains, activé pour d'autres ou en automatique si l'on le souhaite, avec une électronique faisant souvent des choix peu pertinents. Il existe certes un mode Individual permettant de mixer les réglages mais il manque en fait de bonnes vieilles palettes au volant avec un éventail complet allant de la roue libre au puissant freinage puisqu'il peut atteindre désormais 290 kW, ce qui améliorerait autant l'aspect ludique que l'efficience.
Au terme de notre essai, nous avons enregistré une consommation de 22,3 kWh/100 km, soit une autonomie réelle annoncée de 380 km, ce qui paraît excellent vu le rythme soutenu. Voire très soutenu quand nous sommes tombés sur l'autobahn juste derrière une toute nouvelle 992 GT3 juste avant une portion sans limitation de vitesse. De quoi essayer la boîte à deux rapports et être au premier rang pour parfaitement entendre les glorieuses vocalises du flat six 4.0 atmosphérique de 510 ch de 120 à presque 250 km/h, avant que le limiteur de vitesse de la Cross Turismo vienne interrompre la poursuite.
L'autobahn sans limitation nous a permis de constater qu'on peut suivre sans peine une 992 GT3 de 120 jusqu'à la vitesse maximale limitée électroniquement avec une Taycan 4S Cross Turismo.
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