Peugeot 208 : à l'épreuve pendant une semaine
Julien Bertaux , mis à jour
Prendre le volant d’une voiture dans différentes situations et « vivre » avec elle pendant une semaine, voici les conditions idéales afin de se rendre compte de ses qualités et défauts. C’est ce que nous vous proposons dans cette nouvelle rubrique. Pour la débuter, nous avons choisi celle qui caracole en tête des ventes en France, la Peugeot 208.
Note
des propriétaires
Une semaine et plus de 1 000 km parcourus au volant, c'est le programme en compagnie de la star du marché. Un essai "longue durée" sur différents parcours, de jour comme de nuit, qui permet de se rendre compte des avantages et des inconvénients de ce modèle, mais aussi de découvrir les aspects qui peuvent vite devenir agaçants, ou au contraire, qui facilitent la vie au quotidien. La Peugeot 208 est-elle dépassée, ou a-t-elle encore des qualités à faire valoir ? Sa fiabilité est-elle au rendez-vous ? Est-elle confortable, pratique ? Et pourquoi ne pas se rabattre sur un modèle d'occasion ?
Pour répondre à toutes ses interrogations, nous avons choisi la version la plus vendue, à savoir la PureTech 100 ch, boîte mécanique, en finition Allure Pack.
Carte d'identité de la Peugeot 208 essayée : PureTech 100 ch Allure Pack, boîte mécanique (24 020 €)
- Date de commercialisation : juin 2019
- Lieu de production : Slovaquie (Trnava) et Maroc (Kenitra)
- Motorisations : PureTech 75, 100 et 130 ch (essence), 1.5 BlueHDi 100 ch (diesel), et 136 ch (électrique)
- Transmissions : boîte manuelle à 5 ou 6 rapports ou automatique EAT8
- Finitions : Like, Active Pack, Style, Allure, Allure Pack et GT
Lundi : le parcours autoroutier
Notre semaine débute par un parcours principalement autoroutier. Il s’agit de rallier Poissy, lieu du parc presse de Peugeot, à Caen en Normandie. Le trajet consiste à parcourir un peu plus de 200 km en 2h15, sur le ruban de l’A13. Grâce aux réglages amples du volant et du siège, il n’est pas difficile de trouver une position de conduite adéquate et confortable.
Le seul point noir réside dans le i-Cockpit, dont le haut de la jante du volant cache totalement le combiné. Je mesure 1,70 m, apprécie avoir une assise basse et un volant assez haut, une combinaison incompatible avec cette architecture intérieure. Ce « détail » ne concerne pas tous les conducteurs, mais pour ma part, c’est rédhibitoire. Un rappel de la vitesse sur l’écran tactile central aurait été le bienvenu pour combler en partie ce désagrément.
Ce trajet fait apparaître une tenue de cap sans faille, et une très bonne stabilité de l’auto. En revanche, l’insonorisation laisse un peu à désirer, notamment au niveau des bruits d’air, assez présents dans l’habitacle. Quant aux suspensions, elles absorbent sans sourciller les raccords de chaussée. À noter que les sièges sont confortables sur long trajet, ce qui ne paraissait pas évident au vu des lombaires assez prononcées.
Côté moteur, ce PureTech de 100 ch ne manque pas de volonté malgré sa puissance modeste. Les sorties de péage sont loin d’être une punition et l’adoption d’une boîte à six rapports permet d’abaisser le régime moteur avec à la clé moins de bruit et une consommation moindre. En revanche, les reprises sont timides et deviennent laborieuses avec plusieurs personnes à bord. Rétrograder en cinquième devient vite nécessaire.
Enfin, si le régulateur de vitesse adaptatif est plutôt agréable, malgré certaines hésitations notamment lorsque la luminosité baisse, l’aide au maintien dans la voie devient vite pénible. Bonne nouvelle, un raccourci physique est à portée de main, et il n’est pas nécessaire de le désactiver à chaque démarrage.
Mardi : en milieu urbain
Une Peugeot 208 est davantage dans son élément en ville que sur autoroute. Tout d’abord, son gabarit mesuré (4,05 m de long) reste suffisamment compact et son faible rayon de braquage est un bonheur. Les demi-tours et autres créneaux délicats ne sont que simples formalité, un véritable atout au quotidien. En revanche, la visibilité n’est pas son fort à cause de montants avant et arrière, et de rétroviseurs imposants. Pour les manœuvres, il est préférable de faire confiance à la caméra de recul, même si sa résolution est moyenne et que les gouttes d’eau s’y invitent facilement.
La douceur de ses commandes est appréciable (embrayage, légèreté de la direction), moins sa commande de boîte. Pas assez précise dans son guidage, les débattements sont trop importants, un effet amplifié par la longueur du levier. Ce n’est pas un grand défaut, mais cela nuit à l’agrément de conduite au quotidien. Côté moteur, sa souplesse et sa bonne volonté à bas régime séduisent, mois ses vibrations au ralenti.
Un point sur lequel cette 208 fait bonne impression est celui de l’amortissement. En effet, les suspensions sont particulièrement conciliantes, certainement aidées par les pneus de taille raisonnable de notre modèle d’essai (195/55 R16). Hormis quelques trépidations sur certaines plaques d’égouts, elles absorbent tout ou presque. Les dos-d’âne ou autres gendarmes couchés ne sont qu’une simple formalité, un véritable avantage face au déploiement toujours plus important de ce type d’équipement.
Mercredi : sur le réseau secondaire
En véritable citadine polyvalente, la 208 se doit également d’être dans son élément sur les routes de campagne. Contrat rempli puisque son confort de suspension est aussi convaincant qu’en ville. Revers de la médaille, cette Peugeot n’est plus aussi vive et franche dans ces changements de cap que ce que l’on a pu connaître par le passé. Mais le principal est là, elle ne sourcille pas lorsque son conducteur hausse le rythme et les limites ne sont atteintes qu’en forçant le trait. Le compromis confort/tenue de route s’avère réussi.
Ensuite, son moteur est assez vif pour évoluer avec aisance. Souple et suffisamment volontaire à bas régime, il ne rechigne pas pour autant à monter davantage dans les tours. En revanche, ses vibrations au ralenti (notamment dans l’assise) et ses grondements à l’accélération ne sont guère agréables, des défauts difficiles à éliminer sur les moteurs à trois cylindres. Pendant cette semaine d’essai, nous avons eu l’occasion d’évoluer de nuit et vérifier le niveau d’éclairage, d’un bon niveau que ce soit en feux de croisement ou en feux de route.
Jeudi : les aspects pratiques dans le détail
Si le silence de fonctionnement ou le confort de suspension sont des critères importants au quotidien, les aspects pratiques sont ceux qui facilitent la vie, ou au contraire agacent. Pour notre 208, c’est un mélange des deux.
Notons par exemple, l’accès et le démarrage sans clé (option à 350 €), qui détecte parfaitement votre approche pour le déverrouillage (ou inversement le verrouillage), mais qui détecte moins bien la clé lors du démarrage. Il est alors préférable de la sortir de la poche, ce qui est antinomique.
Un autre exemple, le Bluetooth, qui permet la connexion de votre smartphone, fonctionne sans heurt. Lors d’un appel téléphonique, la qualité sonore est appréciable, même sur autoroute. Alors, pourquoi une seule partie du répertoire est disponible sur l’écran tactile ? On laisse alors le bénéfice du doute à Peugeot, dont le système doit communiquer avec un téléphone qui n’est plus vraiment au goût du jour.
Au chapitre infodivertissement, le système est déjà daté dans sa définition (cartographie et caméra de recul) et il manque parfois de réactivité.
Aussi citadine soit-elle, cette 208 se révèle très accueillante pour vos effets personnels. Les rangements sont plutôt nombreux et de bonne contenance. Mais le coffre ne suit pas la même tendance.
Vendredi : un point sur la fiabilité
Grâce à plusieurs années de commercialisation, il est possible de se faire une idée précise sur la situation. Ainsi, on note que le réservoir d’Adblue peut causer des soucis. Comme sur d’autres modèles de la marque, il peut se déformer à la suite de la cristallisation de l’urée, avec comme conséquence des problèmes pour le remplir. À noter également que le i-Cockpit 3D peut dysfonctionner avec des taches qui apparaissent.
Plus inquiétant, le moteur diesel 1.5 BlueHDi peut être victime de casse moteur. La chaîne de distribution reliant les deux arbres à cames peut rompre. Il est difficile de connaître la proportion de véhicules affectés, mais les cas existent.
Son homologue à essence, le 1.2 PureTech en 100 et 130 ch, n’est pas non plus irréprochable. En cause, la courroie de distribution qui se désagrège. Le problème est connu et a fait l’objet d’un rappel, mais des témoignages postérieurs subsistent.
Week-end : on fait les comptes
Consommation :
La consommation est une donnée importante, notamment avec les prix élevés des carburants. Lors de notre semaine d’essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 6,9 l/100 km sur autoroute, 6,1 l/100 km sur route et de 7,7 l/100 km en ville, une dernière valeur qui peut rapidement monter à 9 l si l’on adopte une conduite nerveuse. Son appétit est dans la moyenne, mais comme souvent, sur les petits moteurs turbo, la consommation est très sensible à la conduite adoptée.
Tarifs :
Au chapitre tarif, la Peugeot 208 n’est pas la mieux placée dans la catégorie. Notre version d’essai est facturée 24 020 € (hors option). Une Renault Clio équivalente est vendue 22 900 €, et la Citroën C3 est plus attractive, 21 700 €, mais peut manquer d’équipements (jantes tôles par exemple). La Peugeot n’hésite pas à s’afficher plus chère que la Volkswagen Polo (23 750 €).
Offre de location :
Le constructeur propose différents types de contrat selon plusieurs critères : loyer mensuel, kilométrage annuel, durée du contrat, extension de garantie, entretien inclus, prise en compte des pièces d’usure… Le choix est multiple. Nous mettons donc en avant plusieurs exemples avec la version la plus vendue : 1.2 PureTech 100 Allure Pack.
Exemple n°1 | Exemple n°2 | Exemple n°3 | Exemple n°4 | |
Loyer | 304,59 € | 344,26 € | 380,12 € | 458,59 € |
Durée | 60 mois | 49 mois | 37 mois | 25 mois |
Kilométrage annuel | 10 000 km | 15 000 km | 20 000 km | 20 000 km |
Option d'achat | 12 020 € | 12 474 € | 13 381 € | 14 515 € |
Montant d'acquisition | 30 296 € | 28 877 € | 27 446 € | 25 980 € |
Services | - | extension de garantie et assistance | extension de garantie, assistance, entretien et pièces d'usure | extension de garantie, assistance, entretien et pièces d'usure |
Quels tarifs pour une Peugeot 208 d'occasion ?
Numéro un des ventes en neuf, la Peugeot 208 est logiquement très présente sur le marché de la seconde main, notamment sur le site La Centrale. Une raison supplémentaire pour s’intéresser à ce marché, et acquérir un modèle récent moins cher. Les exemplaires débutent sous la barre des 14 000 euros. Seulement, vous avez accès à une version peu réjouissante : 1.2 PureTech 75 ch en finition Like.
Il est possible de dénicher une version PureTech 100 ch Allure Pack à 16 000 €. À ce prix, elle affichera 50 000 km et 4 ans au compteur, soit un gain de 34 % par rapport au neuf. Si vous souhaitez acheter un modèle équivalent proche du neuf (2022 et 20 000 km), il vous en coûtera 20 000 €, soit 17 % de moins que le prix catalogue.
L’alternative d’une occasion récente est vraiment à considérer. L’économie n’est pas négligeable et les annonces sont nombreuses.
Bilan
La Peugeot 208 est le modèle préféré des Français et cela se comprend. Joliment dessinée et bien présentée, la petite sochalienne a de quoi séduire. Mais elle possède aussi des qualités à savoir un réel confort de suspension, très agréable au quotidien, un moteur volontaire ou encore des rangements bien pensés. En revanche, son habitabilité est juste, son coffre peu accueillant et son système d’infodivertissement n’est pas des plus modernes.
Enfin, il reste la notion du prix. Sur ce point, la 208 ne fait pas de cadeaux. Se diriger vers une occasion récente et un choix malin, d’autant que les modèles proposés sont nombreux.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : --
* pour la version .
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