Essai - Peugeot 2008 1.2 Puretech 130 EAT8: la boîte à rythmes
Pierre-Olivier Marie , mis à jour
Vous aimez les SUV urbains ? Le Peugeot 2008 est fait pour vous. Vous détestez les SUV urbains ? Le Peugeot 2008 est (aussi) fait pour vous, à plus forte raison dans cette configuration essence/boîte auto particulièrement plaisante à l'usage. Pour autant, l'engin n'est pas exempt de défauts.
Sommaire
Note
de la rédaction
14,4/20
Note
des propriétaires
En bref
Le SUV urbain le plus vendu en France
Moteur essence 130 ch & boîte auto 8 rapports
A partir de 26 050 €
Une fois n’est pas coutume, et puisque le 2008 est un modèle déjà testé à de nombreuses reprises par Caradisiac, débutons un essai par les éléments qui fâchent.
Le premier d’entre eux est le tarif de l’engin : si la gamme démarre à 22 250 €, valeur déjà élevée pour la catégorie (et en récente augmentation, qui plus est), il faudra encore ajouter 3 800 € pour bénéficier des prestations du moteur PureTech 130 associé à la boîte auto EAT8 qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui.
Et pour ce prix, on a affaire à la finition Active, dépourvue - entre autres - de barres de toit, de parements extérieurs chromés ou bien encore de ces projecteurs avant full LED arborant la fameuse signature « trois griffes » qui aimante les regards.
Pour disposer de tous ces éléments réunis sans lesquels un 2008 n’est pas « complètement » un 2008, il faut s’orienter vers la finition GT Line facturée 30 350 € (notre modèle d’essai), somme plus que rondelette pour une voiture à vocation périurbaine, dont l’habitabilité arrière et les capacités d’emport du coffre se situent simplement dans la moyenne de la catégorie.
Au chapitre de la modularité, on relève aussi que le 2008 fait l’impasse sur la banquette arrière coulissante qui constitue l’un des points forts de son principal concurrent le Renault Captur. De plus, le dossier de la banquette arrière ne se rabat qu’en deux parties, contrairement à ce que propose le Citroën C3 Aircross, qui appartient pourtant au même groupe (et dont la banquette arrière coulisse, d’ailleurs !)
Enfin, quel dommage que Peugeot ait abandonné le principe de lunette arrière à ouverture indépendante qui faisait notamment l’orgueil de la…Peugeot 206 SW, modèle lancé il y a 18 ans déjà.
Equipée comme une grande
En matière d’équipements de confort et de sécurité, cette lionne convainc davantage puisque dès la finition de base Active, elle dispose de l’aide au stationnement arrière, de rétroviseurs électriques, d’une alerte de franchissement involontaire de ligne et bas-côté, ou bien encore de la reconnaissance des panneaux de signalisation.
A mesure que l’on monte en gamme, on voit apparaître des caméras de recul, un dispositif de freinage d’urgence automatique de jour et de nuit, un GPS connecté (qui ne propose finalement guère plus de services que celui de votre smartphone, mais passons…), ou bien encore un système de conduite semi-autonome (Pack Drive Assist Plus) qui peut faciliter la vie dans les embouteillages du quotidien.
Le 2008 joue en effet la carte de l’access premium, c’est-à-dire celle de la montée en gamme d’un constructeur généraliste cherchant à augmenter ses marges et sa rentabilité. Une stratégie qui a plutôt bien réussi à Peugeot ces derniers temps, avec des modèles qui caracolent en tête des ventes de leurs catégories respectives en France et obtiennent d’excellents résultats en Europe.
Les 208 et 2008 figurent depuis le début de l’année dans le Top 10 sur le Vieux continent, et sur les neuf premiers mois de l’année, le 2008 est la troisième voiture la plus vendue dans l’Hexagone avec près de 47 000 unités écoulées, contre un peu moins de 39 000 Renault Captur (6e du classement).
Figure de style
Les tarifs élevés du véhicule se voient en fait dilués dans les loyers des formules de location avec option d’achat, solution qui séduit aujourd’hui environ 8 acheteurs sur 10. Et il faut bien avouer qu’une fois la question financière réglée et les aspects (moyennement) pratiques passés en revue, ce 2008 a des atouts considérables à mettre en avant.
On ne s’étendra pas sur son design à connotation sportive, qui peut avoir ses détracteurs parmi ceux qui demandent avant tout à un véhicule de faire preuve de sobriété. Ces derniers peuvent se tourner vers le Renault Captur ou les productions du groupe Volkswagen, qui propose notamment les redoutables VW T-Roc ou Seat Arona. Les autres seront séduits par un véhicule à la proue spectaculaire, qui donne l’impression d’avoir affaire à un modèle boxant en catégorie supérieure, et dont la large calandre laisse imaginer des performances de haut vol.
La carrosserie du 2008 attire l'oeil, et l'on peut difficilement imaginer un habitacle collant mieux à son époque, à plus forte raison quand celui-ci se pare d’éléments évoquant le carbone comme sur notre modèle d’essai. Une véritable réussite, que complète l’installation, sous l’aérateur central, de boutons de commande évoquant des touches de piano. Un quasi sans-faute, même si l’ensemble reste complexe à utiliser et nécessite un certain délai d’accoutumance. On peut parfois mettre du temps pour accéder aux menus et sous-menus, au risque de détourner le regard de la route.
Mais la plus grande réussite du 2008 s’exprime (petit) volant en mains. A aucun moment on n’a l’impression de se trouver aux commandes d’un modèle surélevé ou plus pataud que la berline avec laquelle il partage l’essentiel de sa définition mécanique. Le 2008 est le SUV citadin le plus agréable à mener, et il le doit à plusieurs facteurs.
Boîte bijou
On citera en premier lieu le travail d’amortisseurs qui filtrent à merveille les inégalités de la chaussée tout en garantissant une belle rigueur de comportement quand le rythme s’accélère. On salue ensuite la précision de la direction, qui commande un train incisif. Extrêmement agile, le 2008 évite avec brio l’écueil de l’effet « sac à dos » que pourrait induire sa carrosserie rallongée par rapport à celle de la 208. Et le freinage fait preuve de mordant, achevant de faire du 2008 un excellent compagnon de route.
Une route où le moteur tricylindres Puretech 130 se révèle un excellent compagnon : vigoureux à bas régime, volontaire à l’assaut du compte-tours, il assure un excellent niveau de performances et s’accouple à merveille avec la boîte auto EAT 8. Celle-ci fait preuve de toute la réactivité nécessaire quand on sollicite la mécanique. De fait, hors poussée de fièvre très ponctuelle, on ne sent à aucun moment le besoin de recourir au mode manuel (via les palettes implantées derrière le volant). Les accélérations sont vives (on ne perd que deux dixièmes dans l’exercice du 0 à 100 km/h par rapport à la version à boîte mécanique, soit 9,1 s) et les relances vigoureuses. Surtout, l’auto sait préserver une impeccable rondeur de fonctionnement au quotidien.
Bref, on est ici en présence de l’archétype du groupe motopropulseur bien accordé. C’est d’ailleurs en mode « Normal » que l’ensemble s’apprécie le mieux : le mode Eco se révèle comme attendu un peu mou à la détente, quand le mode Sport, bien qu’amusant quelques minutes, pourra lasser avec ses montées en régime trop sonores (un bruit artificiel, qui plus est).
Seul écueil, un appétit un peu élevé puisqu’au terme des 972 kilomètres de notre essai mêlant essentiellement autoroute et voies du réseau secondaire, nous relèverons une consommation moyenne de 7,6 l/100 km, et ce malgré une conduite globalement calme.
Il est sans doute possible de mieux faire en respectant quelques préceptes d’éco-conduite, certes. N'en reste pas moins que le caractère quelque peu soiffard de ce bloc se voit accentué par la boîte automatique. Notez au passage que selon les chiffres communiqués par Peugeot, le 2008 Puretech 130 à boîte manuelle permet une consommation inférieure de 0,6 litre aux 100 km (soit 5,5 l contre 6,1 l selon les normes WLTP).
Quoi qu’il en soit, mieux vaut ne pas trop perdre de temps si la boîte auto vous intéresse : à partir de l’an prochain, cette version affichant des émissions moyennes de 137 g de CO2/km sera frappée par un (petit) malus de 190 €.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,30 m
- Largeur : 1,77 m
- Hauteur : 1,53 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 405 l / 1467 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 139 g/km
- Malus : 75 €
- Date de commercialisation du modèle : Juin 2019
* pour la version II 1.2 PURETECH 130 S&S 7CV GT LINE EAT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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