La Volkswagen Golf IV GTI, à redécouvrir avant tout le monde
Première Golf GTI à moteur turbo, la 4e génération se signale aussi par sa très belle qualité de finition et ses performances encore intéressantes. Un bon moyen de rouler dans un youngtimer rapide, au nom iconique et à la prise de valeur certaine. Le tout, dès 3 500 €.

Personne n’avait vu le coup venir. Ou plutôt si, mais on n’y avait pas cru. Quand Volkswagen a annoncé, au cours des années 90, son désir d’attaquer sur les prix, cela n’avait suscité que quelques haussements de sourcils. La marque allemande vendait alors des autos nettement plus chères que leurs concurrentes, qui en profitaient également pour gonfler leurs tarifs. Ainsi des Peugeot 306 et Renault Mégane, notamment.
Et puis, patatras. Fin 1997, le constructeur de Wolfsburg présente une Golf de 4e génération très impressionnante par sa qualité apparente, nantie d’une finition inimaginable pour une compacte. Ce, en la proposant à des prix parfois inférieurs à ceux de ses rivales à équipement comparable. Comment était-ce possible ? Volkswagen a chipé à GM un certain José Ignacio López de Arriortúa (ce qui se soldera par un procès en espionnage industriel), un directeur des achats impitoyable.

En pratiquant un « cost-killing » de fou, notamment auprès des fournisseurs, il parviendra réduire les coûts de fabrication. De plus, la Golf IV partage presque toute sa technique avec l’Audi A3, ce qui accélère la rentabilisation des investissements.
Outre de très performants moteur TDI, qui contribueront énormément à son succès, la Golf IV se décline d’emblée en GTI, variante qui, pour la première fois, s’équipe d’un turbo, soufflant à 0,47 bar, ce qui est peu. Celui-ci se greffe sur l’excellent moteur 1,8 l à 20 soupapes, portant sa puissance à 150 ch, et le couple à 210 Nm dès 1 750 tr/min. C’est clair, le moteur a été travaillé dans le sens de la souplesse.
Cela dit, malgré un poids élevé de 1 270 kg, les performances retiennent l’attention : 216 km/h au maxi, 0 à 100 km/h en 8,5 s. Parallèlement, l’équipement est riche : châssis sport affermi, sièges Recaro, vitres et rétros électriques, jantes en alliage, ABS, ordinateur de bord, clim, double airbag…Qu'on se le dise, la Golf IV GTI vise le confort, comme la III GTI à sa sortie...

En 3 portes, le prix ressort à 151 500 F (soit 35 400 € actuels selon l’Insee), compétitif face à ceux des Renault Mégane Coupé 150 ch et autre Peugeot 306 S16. Enorme succès, la Golf IV ne bénéficiera pas de restylage, mais la GTI sombrera dans le côté obscur du carburant. En clair, dès 2000, elle reçoit le renfort d’une variante TDI, dotée d’un 1,9 l à injecteurs pompes délivrant 150 ch et surtout un couple énorme de 320 Nm ! Résultat, la GTI TDI, de surcroît gréée d’une boîte 6, marche un peu plus fort que l’essence tout en consommant nettement moins…

Notons par ailleurs, en mai 2001, le montage en série de l’ESP, précédant l’arrivée d’une série spéciale 25e anniversaire, célébrant les 25 ans de la première Golf GTI. Particularités : outre un kit carrosserie sportif et des jantes BBS de 18 pouces, elle se pare d’une boîte 6 et d’un moteur poussé à 180 ch. Cet ensemble mécanique équipera la Golf GTI standard en 2002, avant qu’elle ne disparaisse fin 2003.
Elle n’aura jamais reçu les variantes les plus puissantes du bloc 1.8 20 soupapes (qu’on a vu dans l’Audi S3 notamment), pour ne pas faire d’ombre aux versions à 6 cylindres, les V6 4 Motion et R32. 164 859 VW Golf IV GTI ont été produites, ce qui inclut des variantes à moteur V5, non importées en France sous cette appellation. En effet, le sigle GTI était devenu une appellation assez générique, erreur que Volkswagen ne commettra pas avec la Golf V.

Combien ça coûte ?
Des Golf IV GTI, on en trouve beaucoup sur le marché. Mais presque toutes ont subi les affres du tuning et sont bourrées de kilomètres. De sorte que trouver un exemplaire sain et d’origine n’est plus si simple. En 150 ch, comptez 3 500 € pour une auto en très bon état, mais totalisant environ 250 000 km. A moins de 200 000 km, ce sera plutôt 5 000 €, voire 6 000 € aux alentours de 150 000 km.
Si on tient à passer sous les 100 000 km, on dépensera plus de 9 000 €. Les 180 ch coûtent environ 1 500 € supplémentaires. Quant aux diesels, elles sont grosso modo aux prix des 150 ch, et encore plus rares en bon état d’origine. Les montants indiqués peuvent nettement varier en fonction des options et de l’historique de la voiture. Les prix montent !

Quelle version choisir ?
Pour un usage régulier à prix raisonnable, une 150 ch essence fera l’affaire d’autant qu’elle est nettement plus douce et silencieuse que la TDI. La 180 ch est plus séduisante mais reste bien difficile à trouver...

Les versions collector
Là, ce seront les 180 ch, plus particulièrement en série 25eme anniversaire. A condition de se trouver, une fois encore, en parfait état d’origine et à faible kilométrage. Notons que les belles 150 ch commencent également à attirer les collectionneurs.

Que surveiller ?
Mécaniquement, les Golf IV GTI essence sont très endurantes : on trouve nombre d’exemplaires à plus de 300 000 km ayant conservé leur mécanique d’origine. Néanmoins, on relève quelques points faibles, à gros kilométrage, comme les bobines d’allumage, les capteurs (injection, huile, ABS), et les durits de suralimentation qui sèchent. Rien d’alarmant !
A 300 000 km, la chaîne synchronisant les arbres à cames sont souvent à changer. Sur la diesel, attention au débitmètre d’air et au turbo. Les trains roulants, relativement simples (essieu de torsion à l’arrière) s’usent normalement, même si les roulements sont faiblards. Dans l’habitacle, on remarque une belle tenue des plastiques (sauf les éléments en soft touch, mais ils se refont aisément), et des selleries.
En revanche, le ciel de toit finit par s’avachir et les panneaux de porte par se décoller, alors que le compresseur de clim n’est pas très solide. Enfin ces Golf étaient garanties 12 ans contre la corrosion : elles sont très peu sensibles à la rouille, mais celle-ci commence à se manifester. Vérifiez les bas de caisse et passages de roue.

Sur la route
Les essayeurs d’époque ont été très critiques avec cette Golf GTI, jugée non sportive. C’est vrai qu’à bord, elle étonne par son raffinement et l’excellence de sa finition. Même aujourd’hui, son tableau de bord est un modèle du genre par son élégance et sa fabrication. Et on sourit à cause du gabarit très contenu de la Golf, ce qui rend son habitacle très enveloppant : c’est là qu’on voit à quel point les voitures ont grandi depuis !

Position de conduite impeccable, siège très confortable, on démarre. Et là, oui, on se rend à l’évidence, cette GTI est très souple et douce. De plus, sa direction et sa commande de boîte déçoivent par leur feeling distant. Quant à la suspension, elle se révèle plutôt confortable, même si l’amortissement est trop ferme en compression et trop souple en détente. Conséquence, la Golf prend du roulis et pompe sur ses appuis : pas sportif effectivement. Seulement, elle demeure très saine intrinsèquement, et même assez précise, ce qui permet de la bousculer plus que de raison.

Surtout le moteur dispose d’un bien joli punch à tous les régimes, ne rechignant absolument pas à flirter avec la zone rouge. Elle marche très bien, cette Golf qui étonne encore en reprises ! Comme de surcroît, elle se révèle bien insonorisée, elle délivre en conduite courante un bel agrément de conduite. Dommage qu’elle boive un peu : 9 l/100 km en moyenne.
L’alternative newtimer*
Volkswagen Golf V GTI (2004 – 2008)

Pour la 5e génération de Golf, Volkswagen revoit sa copie. Tout est nouveau, de la plate-forme aux trains roulants (essieu arrière multibras) en passant par certains moteurs. Par exemple, la GTI, révélée en 2004, bénéficie d’un très moderne 2,0 l TFSI alliant turbo et injection directe. Résultat, 200 ch, et des performances qui font un bond en avant, à l’inverse de la finition… De plus, cette Golf peut s’équiper de la boîte à double embrayage DSG.
Rapide (235 km/h) et efficace, elle renoue avec les qualités fondamentales de la GTI, auxquelles elle ajoute un excellent confort. Bien équipée (clim auto bizone, régulateur de vitesse, jantes en alliage), la Golf V GTI se vend très bien mais n’évoluera pas. Elle est retirée dès 2008, non sans avoir bénéficié de séries spéciales boostées à 230 ch, les Edition 30 et Pirelli. A partir de 5 500 €.
Volkswagen Golf V GTI (1998), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 781 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR).
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 150 ch à 5 700 tr/min
- Couple : 210 Nm à 1 750 tr/min
- Poids : 1 270 kg
- Vitesse maxi : 216 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,5 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Volkswagen Golf IV GTI, rendez-vous sur le site de La Centrale.

















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