La comparaison avec la Bentley n’est pas gratuite. Les prestations moteur de la Mercedes sont proches de cette dernière, assez nettement au dessus des autres 12 cylindres de la catégorie et de l’ancien V12 5.5 litres de 500 chevaux.
Le raffinement de l’inaudible V12 Mercedes et son allonge sont proprement extraordinaires globalement comparables à celui du W12 de la Continental dont les 560 ch. et 650 Nm autorisent 300 km/h et des poussières, le 0 à 100 km/h en 5,5 secondes pour une consommation qui tourne autour de 21 l/100 km. La S600 ne profite pas de son aérodynamique plus léchée, la vitesse maxi est bridée électroniquement à 250 km/h. Plus légère de 3 quintaux et dotée d’un couple encore plus extraordinaire, elle abat en revanche le 0 à 100 km/h en environ 5,3 secondes et atteint 200 km/h en 18 secondes. Des performances fulgurantes qui font passer la Maserati Quattroporte V8 MDS pour une gentille grande routière et creuse un écart sensible avec la S500 à V8 5,5 litres (388 ch. et 530 Nm). C’est mieux que la lourde Maybach 57 (550 ch. et 900 Nm) et tout proche de la Maybach 57S présentée en décembre 2005 (0 à 100 km/h en 5 secondes et 0 à 200 en moins de 16 secondes malgré plus de 2,7 tonnes à mouvoir, le tout pour 436 572 €).
Les accélérations de la S600 sont d’autant plus époustouflantes qu’elles sont obtenues dans du coton. Cette impression de facilité n’incite pas à la vigilance. Pourtant elle s’impose, et il faut même en redoubler étant donné les vitesses atteintes au bout d’une poignée de secondes. Comme le V12 a du répondant à tous les régimes et que les kickdowns s’avèrent rapide - sans brutalité, les reprises sont du même tonneau. Tout en consommant presque modérément, un demi-litre de moins que sa remplaçante en cycle mixte. Nous sommes montés à plus de 24 litres avec le pied lourd, mais la moyenne de notre essai s’est finalement soldée par 18 l/100 km en comptant un tiers d’autoroute à 130 km/h (moins de 14 l/100) –qui laisse une autonomie correcte de 500 km, sans trop fréquenter les centres urbains. Ces valeurs semblent raisonnables pour un vaisseau de ce tonnage et ne trahissent guère un rendement moindre de la mécanique face aux autres V12. Et ce malgré une boîte auto à 5 rapports, pas un de plus, sans doute moins "économe" que la 7 G-Tronic (non retenue ici puisqu’elle ne peut encaisser plus de 700 Nm). Son seul défaut tient à une gestion trop timorée au lever de pied (pas de rétrogradage anticipé même en mode sport).
La Mercedes S 65 AMG de nouvelle génération dévoilée début 2006 à Detroit est annoncée pour le second semestre en France et la bva5 revue devrait pallier à ce manque d’intelligence. On se demande toutefois à qui et à quoi peut bien servir une telle artillerie. En effet, l’AMG reprend la mécanique 12 cylindres de 6 litres à double turbo de la Maybach 57S, soit 612 ch. et 1000 Nm (entre 2000 et 4000 tours), pour 6 00 kg de moins. Même si elle semble assurer avec sa suspension active adaptée, ses freins carbone/céramique (390 mm de diamètre pincés par des étriers double, mais simplement flottants), et sa monte pneumatique de 255/40 ZR 19 à l’avant et de raisonnables 275/40 toujours en 19 pouces (20 pouces pour la 57S) à l’arrière. Pour ceux qui jugeraient cet avion de chasse trop peu pimenté, Brabus poursuit la course à l’armement en proposant un cocktail encore plus monstrueux sur la même base.
* Les plaisirs de la vie... dans une atmosphère raffinée !
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