Parmi les pièges les plus redoutables, figurent les signalisations au sol comme celles placées à proximité des écoles. Dans le cas illustré ici, la signalisation se singularise par sa présence à l’entrée d’une courbe. Si cette signalisation est mortelle pour les motards par temps de pluie, elle est aussi redoutable pour les voitures. Si l’automobiliste ne risque pas la chute, il peut toutefois être victime d’une subite perte d’adhérence, surtout s’il agit sur les freins au moment d’entrer sur la zone peinte.
Bien sûr, les rapports de Gendarmerie mentionneront le traditionnel "défaut de maîtrise du véhicule", véritable tarte à la crème du Code de la Route permettant de verbaliser en toutes circonstances, même en l’absence de faute du conducteur ! On s’intéressera moins aux circonstances réelles qui ont entraîné la perte d’adhérence !
Près des feux tricolores
Autre exemple, à l’amont d’un feu tricolore où la signalisation horizontale est placée juste dans la zone de freinage des véhicules : glissade assurée pour les motards en toutes circonstances, mais aussi pour les automobilistes en cas de pluie.
L’ABS n’est pas la panacée
Face à ces marquages très glissants, on peut penser que l’ABS peut sauver la mise. Erreur, car l’ABS ne peut pas réduire les distances de freinage, il ne garantit que le pouvoir directionnel des roues lors du freinage. Nous en avons fait l’expérience avec une voiture équipée d’un ABS Bosch à 4 capteurs (1 par roue) : lors d’un freinage d’urgence sur le sec, on ressent quelques interventions de la centrale de régulation, mais la voiture freine malgré tout de façon efficace ; sur ces marquages au sol, l’ABS s’affole, comme si on était sur de la neige. La seule parade, si on se trouve face à un obstacle, c’est d’agir sur le volant pour tenter de l’éviter.
Sans ABS, la situation empire. Le blocage intervient très vite, aussi bien sur le sec que sur ces marquages. Sur ces derniers, la voiture part carrément en "luge" et "tire tout droit". Il n’y a rien à faire. D’ailleurs, sans ABS les traces de gomme témoignent de la perte de pouvoir directionnel. Le piège total.
Pour les âmes sensibles et autres moralisateurs, nous tenons à rappeler que ces tests ont été effectués à 50 km/h, 3ème vitesse engagée, pour un déclenchement de freinage d’urgence juste en amont, ou sur la zone de test.
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