Rapt et obscures raisons d'Etat
Le cauchemar a débuté, il y a près de deux ans, en décembre 1945. Ferdinand Porsche et toute sa famille vivent alors à Zell am See, une bourgade autrichienne accrochée à flanc de montagne. Notoirement apolitique, il a d'ailleurs été lavé de tout soupçon par une commission.
Affichage Plein écran : T 440-AVENTURIER Pagel 29/01/97 21:22 d'enquête américaine, il attend des jours meilleurs. Peu préoccupé par les événements et encore moins par le manque de confort, Ferdinand Porsche est retourné naturellement à ses chères études, pendant que Ferry relance un semblant d'activité en se chargeant de l'entretien des Volkswagen saisies par les troupes d'occupation.
Tout bascule soudain quand à la demande d'officiers français, ils sont invités à prendre contact avec des représentants du ministère de l'industrie. La France envisageait alors la fondation d'une entreprise d'état de construction automobile qui devait inclure la moitie de l'usine Volkswagen au titre des dommages de guerre. Ils discutent des termes d'un contrat lorsqu'ils sont brutalement arrêtés par des agents de la sécurité française. Si Ferry est rapidement libéré, son père est accusé de crimes de guerre et transféré à Paris. Une accusation ridicule et infondée qui va pourtant prendre une tournure dramatique. En réalité, Ferdinand Porsche fait les frais de sourdes intrigues franco-françaises. Pendant que certains convoitent l'usine Volkswagen et que d'autres cherchent à tout prix à empêcher la diffusion d'une rivale à leurs produits, il doit être mis hors jeu.
Consulté brièvement pour la mise au point de la 4 CV, Ferdinand Porsche, est ensuite enfermé en cellule à la prison de Dijon. Pendant des mois, il supporte le froid et les privations avec résignation. Complètement isolé, il survit par le travail, la recherche et le dessin. Une ultime brimade le privant de sa règle à calcul lui fournira le prétexte de sa seule révolte. Dès lors, réduit à l'oisiveté, il sombre dans la dépression et tombe gravement malade.
Pendant ce temps, Ferry contacté pour la réalisation d'une monoplace de Grand Prix, la Cisitalia, a pu réunir le million de francs exigé pour une libération sous caution. Charles Faroux, grand nom de la presse automobile, les pilotes Raymond Sommer et Louis Chiron qui tous ont pris fait et cause pour le Professeur se chargent de jouer les intermédiaires pour le versement de la "rançon". Le 1er août 1947, Ferdinand Porsche est enfin libéré. Un an plus tard, l'affaire Porsche est close mais le million de francs, ne sera jamais restitué. Pendant les dernières années de sa vie, Ferdinand Porsche aura tout de même la satisfaction de voir son génie créatif universellement reconnu. Le plus beau des hommages pour ce nomade qui n'a cessé de passer d'une maison à une autre en ignorant les frontières.
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