On ne présente plus le Berlingo, premier "ludospace" du marché dévoilé en1996 qui a maintenant franchi le cap du million d’exemplaires produits. Peu d’automobilistes connaissent en revanche la série limitée X TR commercialisée depuis la fin 2003. Il s’agit en fait d’une version tout-chemin à différentiel à glissement limité (à 25 % ) qui assure une meilleure motricité aux roues avant, à la garde au sol rehaussée de 30 mm et pourvue d’une protection tôlée sous caisse préservant moteur/boîte et les canalisations de freins et de carburant.
Comme nous le constations dans notre essai du nouveau Berlingo à l’automne 2002 les quelques modifications esthétiques de la face avant lui donnent un petit côté baroudeur, proche de certains SUV (4x4 "légers") à la mode. ça tombe bien, le X TR en a quasiment les capacités. Son secret, c’est le différentiel à glissement limité. Il ne transfère plus la totalité du couple vers la roue qui patine comme un différentiel classique, mais le limite ici à 75 % au maximum. Les 25 % sont automatiquement dirigés vers l’autre roue. Dans la plupart des cas, cela suffit à passer dans un chemin boueux ou à franchir une petite rampe caillouteuse, là où un Berlingo normal se plantera irrémédiablement, même bien conduit. Cela vaut aussi en conditions d’adhérence précaire pour les deux roues, une des deux ayant presque toujours un meilleur grip que l’autre.
Une motricité étonnante
Malgré son poids et ses pneus relativement larges, le Berlingo X TR fait un peu mieux hors goudron par exemple qu’une Méhari (pour prendre une vieille référence chère aux Citroënnistes).
Sa motricité sur neige ou terrain glissant vraiment étonnante permet de suivre dans disons à la louche 80 % des cas un Kangoo 4x4 ou autres engins à transmission aux 4 roues non pourvues de glissement ou blocages de différentiels avant et arrière. Autant dire la majorité des SUV. Pour cela, il faudra néanmoins investir dans des pneus à sculptures mixtes, remplacer les Michelin Energy qui n’aiment pas la boue et pas trop la neige par les excellents Synchrone de même marque (qui restent très acceptables sur route).
La garde au sol augmentée de 15 mm supplémentaires par rapport à l’option suspensions tout chemin disponible sur le Berlingo de base (130 €) le hisse au niveau de la majorité des petits SUV, mais ne lui permet pas de s’attaquer à du véritable franchissement.
Plus économique que les vrais 4X4
Economiser le prix, le poids et la consommation supplémentaire d’un transmission 4x4 même en concédant une perte d’efficacité devrait faire hésiter un bon nombre d’usagers de chemins creux (pas trop escarpé et sans ornières trop profondes). Quitte à prendre le risque un jour ou l’autre de demander benoîtement à l’agriculteur du coin de venir vous sortir d’un bourbier (avec un tracteur 4x4 ou pas). Mais c’est le genre de mésaventure qui arrive aussi aux vrais off-roaders…
L’autre intérêt du X TR, c’est qu’il conserve plus fidèlement sur le bitume le comportement et les performances d’un Berlingo classique qu’un 4x4. La tenue de route reste très sûre, avec des mouvements de caisse un peu mieux contrôlés que le Kangoo 4x4. Le confort de suspension étonne toujours, sans le moindre point commun avec les camionnettes d’antan, à vide comme en charge, un brin au-dessus de la Renault.
L’efficace freinage est secondé par un ABS bien calibré, qui n’intervient pas trop précocement et travaille de façon optimale, le contact des roues au sol étant bien assurés par des suspensions efficientes. L’assistance hydraulique ne nuit pas vraiment à la précision de conduite, mais la linéarité de la direction n’est pas exemplaire, l’effort au volant de moyenne amplitude (près d’un tiers de tours) semblent amplifier l’angle aux roues. Le retour en ligne, surtout à faible allure en ville, nous a paru trop violent ici. Et comme pour le Kangoo, les remontées parasites dans la direction sont nettement plus sensibles que sur la plupart des berlines compactes actuelles.
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