Un nouveau moteur hybridé peut-il relancer la DS 3 ?
Avec un moteur de 136 ch légèrement hybridé et une série "Saint Exupery", la DS 3 (anciennement Crossback) tente de trouver une clientèle qui le boude depuis ses débuts. Un effort suffisant ?
Sommaire
Note
de la rédaction
12,8/20
En bref
SUV urbain
136 ch micro-hybrides
40 700 euros en version "Saint Exupery"
Il a beau avoir raccourci son nom pour ne conserver que celui de son prédécesseur et tenter de trouver le même succès. Las, la Ds3, ex-DS3 Crossback ne court pas les rues. L’an passé, il ne s’en est vendu que 5 433 exemplaires, soit 17,7 % de moins qu’un an auparavant, une période qui n’était déjà pas folichonne pour le SUV urbain premium français.
Mais qu’est ce qui cloche avec cette auto ? Son créneau n’est certes pas le plus vendeur, et l’un de ses rivaux, l’Audi Q2 n’est pas non plus un best-seller. Ses mésaventures seraient-elles liées à son design ostentatoire et bling-bling ? Certaines voitures moches ont eu du succès et on a les noms. Et si son insuccès était plutôt lié à sa taille un peu trop riquiqui pour être familiale ?
La version limitée permet d'économiser 900 euros
C’est sans doute le mix de ces éléments qui ont fait l’infortune de cette DS3. Mais la marque du groupe Stellantis ne lâche pas l’affaire, et le petit crossover de moins de 4,20 m continue de tenter sa chance dans une nouvelle livrée, en série limitée, baptisée Saint Exupery et, surtout, il s’équipe du nouveau moteur du groupe qui se multiplie à la vitesse grand V dans les autos de la galaxie Stellantis : le 1.2 l essence mHEV de 136 ch.
Emprunter le nom de l’écrivain aviateur ne transforme pas la Ds 3 en voiture volante mais cette série offre quelques éléments décoratifs supplémentaires comme les plaques rappelant l’auteur du Petit Prince et un gainage de la planche de bord en cuir marron Criollo. Surtout, elle permet de faire une économie de 900 euros, puisqu’elle reprend tous les équipements de la finition Opéra un peu plus chère. Alors va pour St Ex, même si l’on cherche toujours le rapport entre l’as de l’Aéropostale et cette auto.
Pour le reste, la DS 3 se présente comme à son habitude, avec une architecture stylistique plutôt cohérente malgré des touches de design too much. Elle conserve aussi ses défauts, comme ces places arrière bien deçà de sa catégorie et son coffre de 350 l. À l’intérieur aussi, les défauts, et les qualités subsistent. Tant qu’on est assis à l’avant, tout va bien. Les sièges sont enveloppants à souhait et le dessin de la planche est toujours aussi graphique. Dans cette série St Ex, une broderie a été ajoutée en hommage à l’écrivain voyageur. Pourquoi ? « pour évoquer les traînées célestes qui s'étirent comme une plume emportée par le vent » avertit le constructeur. L’allégorie nous avait un tantinet échappé.
Mais cet habitacle joliment conçu a ses défauts, à commencer par un écran plus lent que l’avion P38 Lightning dans lequel l’auteur de Vol de nuit a trouvé la mort. Cet écran dispose de raccourcis séparés bien pratiques pour régler la clim ou la radio sans en passer par les menus. Sauf qu’ils sont digitaux et qu’on a vite fait de les effleurer par inadvertance en approchant la main. L'ergonomie est loin d'être naturelle, mais c'est ce n'est pas une nouveauté.
Autre souci : la disposition mesquine des commandes des vitres électriques sont placées sur la console centrale. Un aménagement qui est, bien sûr, destiné à préserver le design des contre-portes. Mais comme on est d’une nature soupçonneuse, on a vite fait de penser que l’emplacement en question est surtout destiné à réaliser quelques économies de câblage vers les portières en question. Un soupçon gênant pour une auto qui entend naviguer au rayon premium. En plus, côté conducteur, cette commande est toute proche de la touche de frein à main automatique. Surprise garantie en cas d’erreur.
Mais la vraie nouveauté ne souffre, quant à elle, pas d’un mauvais choix : il s’agit du bloc essence de 136 ch e-Mhev. Ce trois cylindres de 1.2 l en rappelle un autre, plus funeste : le fameux Puretech et ses déconvenues. Promis juré, on ne reprendra plus Stellantis à laisser mariner ses courroies dans un bain d’huile. On verra à l’usage si ce moteur est plus solide, en tout cas, le nouveau bloc dispose d’une chaîne de distribution, mais il est aussi légèrement hybridée, et d’une façon plutôt maline puisque la voiture ainsi équipée ne pèse que 75 kg de plus que la version Puretech 130 ch qu’il va, à terme, remplacer.
Un petit moteur hybride de 28 ch est accolé à la nouvelle boîte auto e-DCS6, qui fait disparaître la BVA eat8 qui, comme son nom l’indique disposait de 8 rapports. Pour gaver ce petit bloc électrique, on trouve une batterie de 0,43 kWh caché sous le plancher, au centre de l’auto.
Sur la route, la différence entre l’ancien et le nouveau système n’est pas franchement sensible, sauf un léger gain au démarrage qui offre à la DS 3 un 0 à 100 km/h avalé en 8,4 s. En revanche, l’auto est devenue chameau. Grâce à son poids contenu, elle ne dépasse jamais 5 l / 100 km en ville et ne parvient pas à dépasser les 6,5 l sur un parcours mixte. En plus, elle s’évite le malus grâce à ce tour de passe passe électrique puisque ses émissions tombent à 112g.
Sauvée, en partie, grâce à son nouveau moteur
Reste que, et ce n’est pas nouveau, cette DS3 est toujours typé confort, et en le sachant, son conducteur sera surpris par sa maniabilité sur route, plutôt qu’en ville ou son rayon de braquage est limité. Mais dès les premières routes de campagne, il fait preuve d’un bel équilibre sans roulis et en silence, les bruits du moteur comme ceux liés au roulement étant parfaitement maîtrisés.
De quoi faire oublier les défauts de l’auto ? À 40 700 euros on est en droit d’exiger le meilleur pour un SUV urbain. Cette DS3 St Ex a des qualités, mais elle se prive d’une clientèle familiale étant donné l’exiguïté de ses places arrière et de son coffre. Elle ne séduira donc que ceux qui craquent sur son dessin compliqué et son confort de roulage au point d’oublier tout le reste.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,11 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,53 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 350 l / 1 050 l
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 112 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Mars 2019
* pour la version II 1.2 HYBRIDE 136 OPERA E-DCT6.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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