Il est aujourd'hui très facile de commander ses pièces détachées en ligne sur les nombreux sites qui proposent ce service. Les chiffres le prouvent : les Français optent de plus en plus pour cette façon de faire. Aujourd'hui, 4 Français sur 10 ont déjà effectué des réparations eux-mêmes et près de 40 % ont déjà acheté des pièces sur Internet.
En 2015, ce sont quelque 5 000 véhicules soupçonnés d'être dangereux, après avoir été accidentés et mal réparés, qui avaient été rappelés pour être expertisés, ce qui avait donné lieu à l'ouverture d'un procès à Évry. En 2017, ce sont plus de 1 000 voitures qui se sont retrouvées dans la même situation, avec rebelote, un nouveau procès à Évry… Dans le premier cas, c'est une information judiciaire qui a finalement été ouverte. Depuis, plus de nouvelles… Dans le second cas, une nouvelle audience avait lieu ce mardi, mais sans qu'elle n'apporte les réponses escomptées. En attendant, les victimes prennent leur mal en patience, et le problème de fond est loin d'être réglé.
Les assureurs tirent la sonnette d'alarme : certaines pièces détachées de voitures françaises de grande diffusion coûtent bien plus cher dans leur pays d'origine qu’ailleurs en Europe ! Ces écarts apparaissent uniquement justifiés par des considérations commerciales. Ils contribuent à faire grimper les prix des réparations, et par voie de conséquence les primes d'assurance.
Aux dires d'Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, les propriétaires qui n'ont toujours pas fait expertiser leur véhicule soupçonné d'être toujours dangereux vont voir leur carte grise bloquée en préfectures, dès cette fin de semaine. Du coup, ils n'auront plus le droit de circuler avec. C'est en tout cas ce qu'a répondu Emmanuel Barbe à Caradisiac lors de la présentation du bilan routier 2015, mercredi.
Le rappel des 5 000 véhicules soupçonnés d’être toujours dangereux organisé par le ministère de l’Intérieur depuis septembre, est toujours en cours. Il n'y en a même qu'une moitié qui a été expertisée. Et déjà 40 % de ces autos sont considérées comme toujours dangereuses. Comment les propriétaires concernés doivent-ils se défendre ? Peut-on espérer que ce type d'escroquerie, mettant en danger la vie d'autrui, soit limité à ces seuls 5 000 véhicules rappelés ? Le procès qui doit se terminer ce vendredi matin à Évry, dans lequel un conducteur est poursuivi pour homicide involontaire prouve que le scandale est bien plus général qu'il n'y paraît. D'accusé après un accident mortel qui remonte à janvier 2014, le jeune homme en question devrait être reconnu victime. La Clio RS qu'il venait de s'offrir était tout simplement un ancien "véhicule endommagé" très très mal réparé… Et c'est bien ça qui aurait provoqué ce terrible accident. Pas sa conduite.
Sans surprise, le procès des 11 épavistes, réparateurs, experts en automobile, soupçonnés d'avoir remis en circulation plus de 5 000 véhicules dangereux, a tourné court ce mardi, au tribunal Correctionnel d'Évry. Comme Caradisiac le pressentait, le juge a ordonné le renvoi pour l'ouverture d'une information judiciaire. Un juge d'instruction devrait ainsi s'emparer du dossier et poursuivre l'enquête. Ce qui veut dire que le procès sera certainement repoussé de plusieurs années. Pour les victimes, déjà parties civiles dans ce dossier, c'est un coup dur, mais pour les autres, jusque-là oubliées, l'espoir d'être enfin entendues renaît.
Le Groupe PSA Peugeot Citroën a récemment acquis l'entreprise de distribution de pièces détachées Mister Auto présente sur internet exclusivement. Cet achat surprenant dans un premier temps est un investissement pour le groupe français qui essaie maintenant de rapprocher ses deux univers, celui de la distribution internet et celui de son réseau de concessions vu ici comme prestataire de montage. Cela ne se fait pas sans tensions.
Sur le marché de la pièce détachée, Oscaro fait office d'agitateur ennuyant beaucoup les constructeurs qui ont détenu un monopole dans le domaine pendant longtemps. D'autres acteurs arrivent sur le marché dont Mister Auto qui, selon les Echos, va bientôt être repris par … PSA Peugeot Citroën. C'est en tout cas leur volonté.
L'entretien du véhicule et ses réparations ne comptent pas pour rien dans le budget annuel d'un automobiliste Français qui a été récemment évalué à 5.700 euros. En ces temps de disette, il faut chercher à faire des économies et force est de constater qu'il est une solution insuffisamment exploitée qui ferait du bien à notre porte-monnaie : celle de la pièce d'occasion. Mais les professionnels concernés y travaillent malgré des interlocuteurs peu enclins à les faire sortir de leur relatif anonymat. A commencer par les assurances.