Quelques points du règlement Moto 3
Nous allons nous intéresser ici à la maintenance du moteur
des Moto 3, cette nouvelle catégorie qui a vu le jour cette année 2012.
Afin de limiter les coûts, c'est officiellement l'idée, la FIM a établi qu'un maximum de 8 moteurs sera autorisé pour la saison complète, afin qu'un team « fortuné » ne puisse « claquer » 2 moteurs par GP.
Autres points essentiels du règlement Moto 3 :
- Le régime maxi a été limité à 14 000 trs/mn,
controlé par l'unité de contrôle de l'injection allumage/carburant, l'ECU, commune à toutes le Moto 3.
- La commande d'ouverture des soupapes doit s'effectuer par une chaîne. (Pneumatique sur les Moto GP).
Nous n'allons pas détailler une à une les lignes du règlement FIM, c'est quelque peu rébarbatif, mal de tête assuré.
Revenons à la maintenance de nos moteurs, pour cela, il fallait se plonger au cœur d'une équipe, ce sera Alexandre, le mécanicien de Louis Rossi au sein du Racing Team Germany qui va nous éclairer sur le sujet qu'il connait sur le bout des doigts, œuvrant chaque week-end sur la 250 Honda FTR.
Concrètement, qu'appelle-t-on : 1 moteur, sur les 8 utilisables. La question peut sembler simpliste, si c'est simple, c'est aussi radical.
Sur les 125cc 2 temps de GP, le cylindre était ouvert après chaque séance de roulage, en Moto 3, l'ouverture des moteurs est beaucoup plus limitée et contrôlée.
Dans le règlement FIM, le fait de l'ouverture d'un seul carter droite ou gauche, culasse, ou même couvre culasse, c'est un moteur de décompté (à une exeption près). Donc tout changement d'un piston, des arbres à cames, de l'embiellage, soupapes, etc, pour une seule de ces interventions, c'est un moteur de décompté.
Tous les moteurs sont plombés par l'Irta, par fils métalliques et étiquettes, (photos en page 2) il faut donc être méthodique.
La boite de vitesse extractible dite « à tiroir » est hors comptage et repositionnée d'un bloc à l'autre si besoin.
Vous vous posez la question de la chaine de distribution, bien vu, c'est l'exeption, elle est changée tous les 500 kms, mais cette intervention n'est pas comptabilisée comme un nouveau moteur. Elle fait par contre l'objet d'une procédure sous l'œil du responsable de l'Irta.
500 kms préconisés par Honda peut sembler très peu, c'est aussi pour cette première année de Moto 3 une sécurité par manque de recul. Car casser une chaine de distri, pièce à faible coût, c'est assurément casser tout le haut moteur lui très onéreux et par conséquent décompter un nouveau moteur. Et le risque de voir le pilote chuter.
Dans la pratique, les pilotes en Moto 3 roulent environ 400 kms par GP, 60 à 70 par séance, autant en qualif, un peu au warm-up et une centaine en course.
Le piston doit être changé tous les 1500 kms maximum, tous les deux pistons, soit 3000 kms, c'est la grande révision, le moteur est en vérité remis à neuf.
Il faut savoir par ailleurs qu'un moteur avec un piston « en fin de vie » développe 4 chevaux de moins que lorsqu'il est neuf, sur une bonne cinquantaine de chevaux, une perte de puissance très significative.
C'est ce qui vaut aux équipes de jongler avec les moteurs, au RTG, le moteur le plus usé sera monté pour les deux séances du vendredi, un autre en « meilleure forme » sera installé pour le samedi et le dimanche. Le moteur qui aura deux ou trois courses « dans le piston » se verra remonté pour les essais du GP suivant, un nouveau reconditionné sera monté pour les courses et ainsi de suite.
Il semble que cette saison, les 8 moteurs auront été très largement suffisants, un piston pouvant faire sans crainte près de 4 GP en entier.
Alors, équitable pour tous ? N'exagérons pas, si les restrictions techniques modèrent fortement la course à l'armement, reste que le coût des préparations des moteurs, des maintenances, des évolutions en cours de saison favorisent forcément les Teams aux moyens les plus conséquents.
C'est l'objet de notre page suivante.
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