La Chine prend le pouvoir : le CIMA de Chongqing défie désormais l’EICMA de Milan pour mieux dicter l’avenir de la moto mondiale
L’Europe aime encore se croire le centre de l’univers moto, mais la réalité est en train de la gifler : la Chine produit déjà plus de motos qu’elle et prend désormais aussi le pouvoir culturel et technologique. Le CIMA de Chongqing — longtemps ignoré par les puristes — s’impose désormais comme la nouvelle Mecque mondiale de la moto, au nez et à la barbe de l’Italie et du Japon.

L’EICMA de Milan est depuis des décennies l’épicentre des deux-roues. Mais pendant que l’Europe s’auto-congratule et se perd dans des débats sans fin sur l’électrification, la Chine construit un empire industriel et médiatique.
86 000 visiteurs dès le premier jour au CIMA 2025, presque l’équivalent d’une semaine complète d’un salon européen, plus de 950 exposants internationaux, dont Honda, qui a choisi Chongqing pour dévoiler sa nouvelle CB500 Super Four sont autant de camouflet symbolique pour Milan. Le message est clair : le centre de gravité se déplace. Et l’Europe regarde ailleurs.
L’hégémonie industrielle est déjà là. Les chiffres donnent le vertige : en 2024, la Chine a exporté 36,7 millions de motos — plus de la moitié du marché mondial (55 %). Rien qu’en 2025, sur sept mois, ses exportations ont bondi de 31 %. L’Europe continue de se bercer du mythe du savoir-faire pendant que la Chine inonde le marché*, structure son industrie et s’installe comme leader absolu.

L’électrique, le coup de grâce à l’Occident
Pendant que l’Union européenne tergiverse sur les calendriers d’interdiction des moteurs thermiques, Pékin avance sans complexe. Au CIMA, le pavillon électrique est gigantesque, rivalisant avec tout le reste du salon. Les exportations de deux-roues électriques chinois ont déjà grimpé de +25,9 % en un an. La Chine n’attend pas que Bruxelles fixe les règles : elle les crée.
Le CIMA n’est plus un salon, c’est un festival global, entre show technologique, culture moto et marketing lifestyle.
Avec ses zones futuristes, ses accessoires, ses lancements mondiaux et ses événements décalés, il crée un imaginaire nouveau autour de la moto… pendant que l’Europe reste prisonnière de ses icônes du passé.
Les constructeurs européens — BMW, Ducati, KTM — continuent de miser sur leur prestige historique, mais perdent du terrain face à une Chine ultra-rapide, agile et soutenue par un marché colossal.
Le Japon, jadis maître absolu, voit déjà Honda et Yamaha s’agenouiller à Chongqing pour présenter leurs nouveautés devant un public chinois assoiffé.
La Chine n’est plus seulement l’usine du monde, elle devient le centre nerveux de la moto globale. Pendant que l’Europe discute et que le Japon s’accroche à son héritage, Pékin avance, impose son salon, ses marques, sa vision électrique et un écosystème que personne ne peut ignorer.
Le jour où Milan sera relégué au rang d’événement régional est peut-être plus proche qu’on ne veut bien l’admettre.

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