PSA : 100 millions d'euros pour faire de nouveaux métiers
C’est un des volets du nouveau plan « Push to pass » d’un groupe automobile PSA qui est « back to the race ». Et, pour le coup, on y pousse pour passer dans des chemins de traverse. Car les constructeurs de voitures Peugeot et Citroën ont pris la mesure de la nouvelle appréhension de leurs produits. Plutôt que de s’entêter dans le cœur de métier, les tricolores ont décidé de prendre l’air en n’allant pas à contre-courant. Qu’on se le dise, ils vont aller ailleurs.
La nouvelle vision de l’automobile et de la mobilité fait arriver de nouveaux noms d’autres secteurs économiques dans le métier de la voiture ? Qu’à cela ne tienne. Les vendeurs de voitures vont investir le terrain de ces acteurs jusque-là inédits. C’est du moins ce que le groupe PSA va faire en investissant sur les services et la mobilité. Jean-Baptiste de Châtillon, le directeur financier de PSA explique : « nous passons de la voiture à la mobilité, d’une activité à un portefeuille d’activités ». En d’autres termes ? Le groupe PSA emboîte le pas de Ford, General Motors ou encore BMW. Il va investir dans des entreprises existantes couvrant un large spectre de l’activité automobile et du transport de la personne.
Exemples ? L’enseigne Speedy et ses garages multi-marques, Le Bon Coin, ou Aramis Auto et La Centrale et la plateforme en ligne de vente de véhicules d’occasion, ou encore Drivy qui offre des solutions d’autopartage. Par ailleurs, le constructeur vient ainsi de prendre une participation minoritaire dans Koolicar, une plate-forme de location de voitures entre particuliers. Le but est de fédérer tout ça dans un « business unit » pour lequel 100 millions d’euros de budget ont été dédiés. De quoi investir.
L’objectif sera de vendre des voitures neuves et de recueillir toutes les données qui pourront être récoltées sur les nouveaux « usagers » PSA. Ce faisant, PSA s’aménage un complément de revenus et reste acteur de la révolution numérique qui instille plus la valeur de l’usage que celui de la propriété. Et on ne perdra pas de temps. Dès 2017, un site dédié à la vente de véhicules d’occasion sera mis en ligne, pouvant accueillir les offres des professionnels et des particuliers. Le même Jean-Baptiste de Châtillon est dans les starting-blocks : « nous sommes multipays, nous avons du cash, des portes camions, des centres d’entretien et un réseau. Le marché est moins rentable que le véhicule neuf, mais il est 3,5 fois plus gros ». En 2021, le groupe envisage 800 000 ventes et des bénéfices quadruplés dans le domaine.
Les voitures achetées, il va bien falloir les entretenir. C’est là qu’arrive Speedy promis au rôle d’un livreur de pièces détachées automobile, pour livrer les garagistes en un temps record. Et pas seulement ceux affiliés à Peugeot, DS ou Citroën. D’ailleurs un nouveau réseau de garagistes est en cours de formation. Étonnant lorsque l’on sait que le multimarque est l’ennemi naturel pour un constructeur. Mais aujourd’hui, les clients ne veulent plus vraiment aller dans un garage d’un constructeur. Là aussi, plutôt que de lutter, le groupe PSA a joué le pragmatisme.
Dans ce tableau, il ne manque plus que les services de voiture à la demande. On y arrive. Si Citroën teste l’autopartage électrique à Bordeaux, ce n’est pas pour rien. Un partenariat avec le groupe Bolloré existe depuis cet été. Du coup, le constructeur veut dégager 300 millions d’euros de recettes en 2021 grâce à différents services de mobilité. Le monde change.
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