Porsche : retour en bourse, arrivée en F1, un nouveau tournant
Depuis de longues années, Porsche est considérée comme un modèle économique. Le constructeur de Stuttgart est l’une des marques automobiles les plus rentables au monde. Aujourd’hui malgré le passage à l’électrique, qui aurait pu le mettre en danger, il affiche aujourd’hui de nouvelles ambitions avec un retour programmé en bourse et une arrivée en F1.
Quand on pense Porsche, on imagine immédiatement la 911. Le coupé est indissociable de l’histoire et de l’image de la marque. Pourtant aujourd’hui, même si ce modèle continue d’être le meilleur ambassadeur de la marque, il y a bien longtemps qu’il n’est plus le plus vendu devancé par les SUV et le premier marché de Porsche est désormais la Chine très friande de ce type de carrosserie. Ainsi, en 2021, les Macan et Cayenne, les deux SUV de Porsche ont représenté 57 % des ventes mondiales. L’électrique n’est pas en reste puisque les ventes de Taycan et ses différentes déclinaisons ont dépassé celles des 911 sur de très nombreux marchés dont la France.
Mais attention, ce n’est pas parce que l’électrique est un passage obligé que Porsche doit prendre toutes ses valeurs, bien contraire. Ainsi, même si 80 % des ventes en 2030 seront électriques, la marque doit toujours faire rêver et être synonyme de sportivité d’où une réflexion menée actuellement pour l’arrivée de la marque en F1, épreuve reine de la compétition automobile. Aujourd’hui, Porsche peut devenir simple motoriste ou carrément racheter une écurie existante à l’image de Haas ou d’Aston Martin.
Toutefois, le tournant le plus important va se jouer en coulisses, dans un monde éloigné du public et des passionnés d’automobile, qui préfère la discrétion aux paillettes, celui de la finance. Volkswagen, propriétaire à 100 % de la marque depuis 2012, a effet, annoncé le retour de Porsche en bourse. Et c’est à cette occasion que la holding familiale pourrait vouloir reprendre le contrôle de leur entreprise. Actuellement, Porsche SE détient 31,9 % du capital de Volkswagen et 53,3 % des actions ordinaires avec droit de vote, mais ce ne serait pas suffisant aux yeux de certains qui voudraient reprendre les commandes du navire, dont la stratégie apparaît comme trop diluée au sein du géant Volkswagen.
Mais attention, l’enjeu est stratégique. C’est la « perle » du groupe qui va entrer en Bourse cet automne. L'opération devrait permettre à Volkswagen d'augmenter rapidement sa valorisation à moindre coût. Même sans atteindre la capitalisation dix fois plus élevée de Tesla, Volkswagen deviendrait plus attractif pour les investisseurs. Or pour financer son plan pour les voitures électriques et connectées à 89 milliards d'euros sur cinq ans, le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a besoin de liquidité. Pour Porsche, en revanche, cet apport d’argent signifierait aussi plus de liberté et beaucoup de rumeurs évoquent actuellement l’envie de collaborer avec Apple.
Sur le papier, tout le monde semble gagnant, mais la situation n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Certains experts émettent de nombreux doutes au vu de la complexité de la gouvernance du Porsche : « Ce qui est bien pour la famille Porsche ou Volkswagen ne l'est pas forcément pour le marché ». La prudence est donc encore de mise.
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