Porsche : la vente d'autos, un business qui deviendra "has been" ?
L'urbanisation à outrance, les restrictions de circulation, les projets de bannissements des voitures des centres-villes dans le futur ou encore le marché auto instable, autant de raisons de penser que la vente automobile ne sera plus la seule corde à l'arc des constructeurs dans le futur. Et Porsche y pense déjà.
Porsche affiche des chiffres qui feraient pâlir d'envie certains concurrents : une croissance à deux chiffres pendant des années, une hausse de 4% des ventes en 2018 à plus de 250 000 unités, un prix moyen de vente d'environ 90 000 € (sur l'ensemble du catalogue) et une rentabilité de plus de 15 %, autant de données qui feraient valser les esprits d'un dirigeant de marque généraliste, voire premium.
Pourtant, cette santé de fer n'est pas nécessairement éternelle face à un marché changeant, dicté par des évolutions environnementales et politiques toujours plus fréquentes. S'adapter au marché et plus généralement au monde actuel devient quelque peu compliqué, y compris pour Porsche.
Le directeur financier de Porsche a donné quelques informations intéressantes à nos confrères d'Autocar, sur l'avenir de la marque.
"Aujourd'hui, nos clients ont envie d'acheter deux, trois ou quatre Porsche, mais dans le futur, ils n'achèteront peut-être qu'une ou deux Porsche, et ils utiliseront d'autres solutions de mobilité en ville. Nous devons déjà réfléchir à un business model qui permettrait de compenser ces pertes. Si 60 % des personnes vivent dans des grandes villes, les ventes d'autos dans ces villes réduiront alors drastiquement. Avec Porsche, nous sommes limités. La marque deviendra une niche et nous ne gagnerons pas assez d'argent pour maintenir une rentabilité à 15 %, et c'est un problème".
Investir dans des start-up sur les nouvelles mobilités et se lancer dans l'autopartage en finançant des sociétés seraient des pistes. Pour l'instant, Porsche teste l'abonnement mensuel, qui laisse plus de flexibilité aux clients qu'un achat ou une LOA. Mais cela ne suffira pas à maintenir un haut niveau de rentabilité face à la baisse attendue des ventes sur les deux prochaines décennies.
Evidemment, la baisse des ventes pourrait ne pas être un problème s'il ne fallait pas rester à 15 %, au minimum, de marge opérationnelle (rappelons que BMW, Audi et Mercedes tournent entre 7 et 9 %...).
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