Ouverture du procès du "Dieselgate": voie sans issue?
Le procès du « Dieselgate » s’ouvre ce lundi en Allemagne, avec d’un côté 450 000 plaignants et de l’autre un groupe Volkswagen revigoré, qui fera tout pour échapper à un dédommagement massif.
Vous aimez les feuilletons à rallonge ? Vous adorerez le procès du Dieselgate Volkswagen, qui s’ouvre ce lundi à Brunswick (Basse-Saxe), à moins de 40 kilomètres du siège de Volkswagen à Wolfsburg. La justice allemande devra déterminer si Volkswagen a «causé un préjudice» et agi «de manière contraire à l'éthique», tandis que le constructeur met en avant le fait qu’il a mis en circulation des voitures « techniquement sûres » et « autorisées à circuler sans restrictions. » «Des centaines de milliers de véhicules sont encore utilisés», rappelle Martina de Lind van Wijngaarden, avocate de l'entreprise. « Pour nous cela signifie qu'il n'y a pas de dommages et donc pas de raisons à cette plainte. »
Ainsi, même en cas d’issue positive pour la requête collective des 450 000 plaignants, regroupés derrière la VZBV, association de consommateurs allemands, le constructeur a d’ores et déjà prévenu qu’un appel devant la Cour Fédérale d’Allemagne était envisageable, avec à la clé une décision de justice repoussée à 2023.
Et quand bien même, le marathon ne serait pas fini dans la mesure où les propriétaires devraient alors engager des procédures individuelles pour faire valoir leur droit à un remboursement.
Bref, on est seulement au début d’une très longue procédure, conséquence d’un Dieselgate démarré en septembre 2015 après que Volkswagen a reconnu avoir installé un logiciel permettant de fausser les émissions polluantes de certains de ses diesels. Quelques 11 millions de véhicules sont concernés de par le monde, dont 960 000 en France.
Si le VZBV se dit ouvert à un règlement à l’amiable qui pourrait accélérer le règlement de l’affaire, le constructeur n’y est pas favorable. Précisons que VW, qui a maintenant réorienté sa stratégie vers une électrification massive, est en excellente forme après une période de flottement (12,1 milliards d’euros de profits en 2018). De quoi mieux résister à l’enchaînement de procédures en cours, malgré un « Dieselgate » qui lui a coûté à ce jour plus de 30 milliards d’euros en frais juridiques et amendes.
Et la France, dans tout ça ? L’AFP rappelle qu’est ouverte une information judiciaire pour « tromperie aggravée ». Au mois de juin, l’ONG belge Transport & Environment annonçait que 74 % des voitures de marque Volkswagen équipées d'un moteur concerné (type EA189) y avaient bien été rappelées. Un pourcentage qui baissait toutefois à 54% si l’on considérait les productions du groupe VW dans leur globalité.
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