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Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

Dans Guide fiabilité / Budget

Manuel Cailliot

Qui s'intéresse un tant soit peu à l'automobile a déjà compris pourquoi la question est posée. En effet, le moteur 1.2 Puretech du groupe Stellantis est défavorablement connu pour son manque de fiabilité et ses défauts de conception. Une mauvaise réputation qui, si elle suit la règle habituelle, est censée faire baisser les prix de revente des occasions. Mais pour les modèles au Puretech, les cotes sont-elles réellement affectées ? Nous avons épluché les annonces pour le savoir. Et c'est pas joli joli...

Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

Il y a de nombreux critères qui peuvent faire varier la cote d'une voiture d'occasion. L'âge, le kilométrage, la motorisation, le niveau d'équipement, sont des variables bien connues. Mais il en est d'autres, comme la réputation du modèle, sa "cote d'amour", sa rareté ou son abondance sur le marché, et enfin, sa réputation de fiabilité et de robustesse.

Et sur ce dernier point, le moteur 1.2 Puretech de Stellantis (et PSA dans un premier temps) commence à avoir un lourd passif. Le groupe a d"ailleurs décidé de le débaptiser et de faire disparaître le nom...

Ce moteur a en effet connu de nombreux soucis, dont le plus connu est aujourd'hui celui qui concerne sa courroie de distribution, et qui touchent plus particulièrement les versions turbo 110 et 130 ch, un peu moins la version atmo 82 ch. Baignant dans l'huile du carter moteur, elle peut se désagréger, pâtissant de la dilution de cette même huile par du carburant, ce qui la rend agressive pour le caoutchouc qui compose la courroie et son dos en tissu (les premières courroies des PureTech avaient un dos en tissu).

Les problèmes du PureTech sont-ils à l'origine de la potentielle perte de valeur en occasion des modèles équipés ?
Les problèmes du PureTech sont-ils à l'origine de la potentielle perte de valeur en occasion des modèles équipés ?

Nous n'allons pas revenir sur le souci en lui-même, et les autres, puisque nous avons consacré des articles complets à la description des différents problèmes plus ou moins graves du Puretech. Nous allons aujourd'hui nous appesantir sur les conséquences de ce qui est aujourd'hui considéré comme un scandale, le scandale du "Puregate", sur les cotes des nombreux modèles qui ont glissé ce moteur sous leur capot. Une "affaire" qui fait que même les commerciaux des réseaux Peugeot, Citroën, Opel ou Toyota, plus encore que chez les autres constructeurs, rechignent à faire des reprises sur les modèles dotés de ce moteur, ou alors en massacrant sa valeur.

En voici d'ailleurs la liste :

Chez Citroën : C3 II, C3 III, C3 Aircross, C4 II, C4 III, C4 Picasso II, C4 Cactus, Berlingo II, Berlingo III, C3 Picasso, C3 Aircross, C4 Space Tourer, C5 Aircross, C5 X

Chez DS : DS 3, DS 3 Crossback, DS 4, DS 7 Crossback

Chez Peugeot : 208, 208 II, 2008, 2008 II, 308 II, 308 III, Partner II, Rifter, 3008, 3008 II, 5008, 5008 II

Chez Opel : Crossland X, Grandland X, Corsa VI, Mokka II, Astra VI

Chez Toyota : ProAce City

 

 

 

 

 

 

 

 

La question est simple : ces modèles ont-ils perdu plus de valeur que leurs concurrents ? Les prix auxquels ils sont affichés en annonce sont-ils un peu plus bas, beaucoup plus bas ou passionnément plus bas que ceux des modèles comparables ? En un mot comme en cent : les décotes sont-elles plus rapides ? Nous avons donc pris plusieurs exemples, parmi les plus vendus des modèles dotés de cet épouvantail à acheteurs.

 

La Peugeot 208

Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

La Peugeot 208 de première génération a été l'une des premières à adopter le moteur 1.2 Puretech, en 2014/2015. Prenons donc pour commencer un modèle 2015, affichant entre 100 000 et 120 000 km, en 1.2 Puretech 82, finition Active. Le prix moyen est de 6 750 €, soit une décote moyenne de - 61 %.

Parmi les concurrentes, une Volkswagen Polo. Un modèle 2015 en 1.2 TSI 90 Lounge, qui s'affiche en moyenne à 9 200 €, soit une décote de - 48 % seulement ! Une Toyota Yaris 1.0 69 VVTi Active est en moyenne à 7 650 €, soit une décote de - 52 %. Enfin par exemple, une Renault Clio IV 0.9 TCe 90 Intens s'affiche à 9 000 € en moyenne, soit une décote de - 51 %, et elle n'est pas réputée pour décoter lentement pourtant...

Si on prend cette même 208 en 1.2 Puretech 110 Allure, un peu plus récente, soit 2018, et entre 70 000 et 90 000 km, le prix moyen en annonce est de 9 000 €, soit une décote de - 57 %. Une Polo équivalente 1.2 TSI 110 R-Line S'affiche, elle, à 15 000 € en moyenne ! Soit une décote de seulement - 34 % ! Une Ford Fiesta, pour changer d'exemple, en 1.0 EcoBoost 100 Titanium tournera autour de 10 500 €, soit un décote de - 45 %. Une Clio 1.2 TCe 120 Intens sera à - 44 %

Les différences sont donc flagrantes.

La Citroën C3

Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

Autre modèle du groupe Stellantis/PSA, la citadine C3, concurrente de la 208. Et commençons par étudier le cas d'un modèle 2015 (de 2e génération) en Puretech 82 Exclusive par exemple. La moyenne tourne autour de 6 000 €, soit - 65 % de décote. C'est donc encore pire que la 208...

En version 1.2 Puretech 110, de 2018 (donc 3e génération), finition Shine, le prix moyen affiché est de 10 200 €, soit une décote de - 47 %. Elle fait donc mieux que la 208, perd moins de valeur mais un peu plus quand même que les autres. D'ailleurs la concurrence est la même, on peut donc reprendre les décotes des Polo, Yaris, Fiesta, et Clio évoquées ci-dessus. La comparaison est donc "presque" aussi dure pour elle.

 

L'Opel Corsa

Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

Même combat pour la dernière génération de Corsa, qui adopte les mécaniques de sa cousine la 208, puisqu'elle en reprend la plateforme. A la différence qu'elle est plus récente, moins touchée par les soucis a priori et surtout, le nom PureTech n'est pas évoqué sur sa carrosserie, les moteurs essence affichant seulement le nom "turbo".

Un modèle 2020, en 1.2 130 GS Line s'affiche à 15 500 € en moyenne, soit - 31 % de décote. Une Volkswagen Polo équivalente (TSI 115 Carat) est à 18 500 € en moyenne, ce qui fait une décote de - 20 % seulement. Une Renault Clio 5 1.3 TCe 130 Intens s'affiche en moyenne à 15 800 €, soit une décote de - 35 %.

La Corsa semble donc moins affectée, probablement parce que plus récente et surtout pas nommée Puretech.

Le DS 7 Crossback

Les occasions à moteur 1.2 Puretech sont-elles bradées ?

Prenons maintenant un modèle de la marque DS. Ce n'est pas un des plus vendus mais nous voulions évoquer DS. Le DS 7 Crossback, devenu simplement DS 7 au restylage. Il a lui aussi hérité du 1.2 Puretech 130 sous son capot. C'est un modèle premium, mais il est déjà connu pour avoir une tenue à la cote moins bonne de façon générale, sans même tenir compte de sa fiabilité. Cela dit, le pourcentage de perte par rapport au prix neuf sera un indicateur. Et nous allons le comparer à la fois à la concurrence, mais aussi aux versions équipées d'un autre moteur que le 1.2 Puretech, en l'occurrence le 1.6 Puretech 225 (anciennement THP)

Ainsi, en 1.2 Puretech 130 So Chic ou Performance Line, de 2018, entre 70 000 et 90 000 km, les modèles proposés à la vente, certes rares, sont à 19 600 € en moyenne, soit une décote de - 50 %.

SI l'on prend en face un Volkswagen Tiguan, pas tout à fait premium, en version 1.4 TSI 150 Carat, on est à 21 300 € en moyenne, soit - 46 %. Et si on prend un Audi Q3 en 35 TFSI 150 S Line, la décote sera plutôt de - 51 %. Le DS 7 se défend donc plutôt bien au final en décote.

Maintenant, si on prend un DS 7 Crossback 1.6 Puretech 225, on est à 22 000 € en moyenne, ce qui fait une décote de - 50 %. Damned, il ne décote pas moins que le 1.2 Puretech !

Le DS 7 Crossback est donc un contre-exemple.

 

LE BILAN

Sauf exception du DS 7 Crossback, on observe une tendance très nette. Les modèles Stellantis/PSA dotés du moteur 1.2 Puretrch décotent plus vite que les modèles de marques concurrentes équivalents. Et ce, parfois dans de très grandes proportions.

L'explication la plus logique est donc qu'il pâtit effectivement de la mauvaise réputation de fiabilité qu'il traîne. Les soucis sont en effet, on le confirme, bien réels, et le risque plus élevé, quand on parle des modèles fabriqués entre 2014 et 2020. Mais depuis, ça va mieux, et de nombreux exemplaires ont été rappelés et mis à niveau. Cela peut donc représenter, même si nous tenons à exposer toutes les règles de prudence au niveau de l'achat, une bonne affaire pour les acheteurs qui voudraient "prendre le risque", plus mesuré depuis quelques années.

Par contre, pour les vendeurs, c'est une catastrophe, et une réelle perte sèche. À savoir aussi que les collectifs de plainte contre Stellantis sont toujours actifs, et que les plaintes collectives suivent leur cours.

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