La Banque mondiale arrête de soutenir l'industrie du pétrole et du gaz
C'est la semaine de l'environnement : après le début des festivités à Paris lors du sommet sur le climat, voilà que le patron de la Banque mondiale annonce la fin des investissements dans le secteur pétrolier, pour assurer une cohérence avec la volonté de nombreux pays de promouvoir les énergies renouvelables.
La Banque mondiale vient de prendre une décision importante pour l'avenir. Même si ses investissements restaient assez "symboliques", en rapport aux sommes engagées par les plus grandes compagnies mondiales, l'arrêt programmé des financements pour les projets d'exploration et d'exploitation de gaz et de pétrole dès 2019 est un geste fort de la part de la Banque mondiale qui a choisi un moment décisif pour l'annoncer : en parallèle du sommet sur le climat de Paris.
Une quarantaine de chefs d'Etats, d'ambassadeurs et de ministres se réunissent en effet en ce moment dans la capitale pour discuter de l'environnement et des décisions à prendre dès maintenant pour limiter le réchauffement climatique, pointé du doigt récemment par une imposante délégation de scientifiques du monde entier.
La fameuse limite des deux degrés supplémentaires à l'échelle mondiale à ne pas dépasser devrait être franchie, signe que les calculs et les prévisions étaient probablement trop optimistes lors des précédentes années.
La Banque mondiale cessera donc tout lien avec l'industrie du pétrole et du gaz, même si les investissements étaient déjà faibles l'an dernier : seulement un peu plus d'un milliard d'euros pour la recherche et l'extraction d'énergie non renouvelable, soit un peu moins de 5 % du budget annuel de la Banque mondiale. Il restera cependant une seule exception : la possibilité de financer certains projets de gaz dans des pays pauvres "où il y a un bénéfice clair en termes d’accès à l’énergie".
Dans un souci de transparence, la Banque mondiale a également confié qu'elle allait publier dès l'an prochain un bilan énergétique des projets qu'elle financera, pour éviter d'investir dans des secteurs trop nocifs pour l'environnement.
Ce geste de la Banque mondiale est avant tout un "signe fort" envoyé à d'autres investisseurs qui pourraient choisir de suivre la tendance et de réduire ou carrément arrêter les financements de projets liés au gaz ou au pétrole. Mais à mesure que l'intérêt pour le fossile diminue fortement, il va falloir trouver pour le transport des solutions de remplacement efficaces (et pas que sur le papier) et qui peuvent être adaptées à grande échelle. Ce sera particulièrement le cas pour l'aérien et le maritime qui ne reposent que sur le non renouvelable aujourd'hui.
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