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Taxes américaines sur l'automobile : le sprint final ?

Dans Economie / Politique / Politique

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - À trois jours de l'échéance, les tractations s'intensifient. À quelle sauce douanière sera mangée l'industrie automobile européenne, et surtout allemande, aux États-Unis ? Passage en revue des taxes possibles et des sanctions probables.

Taxes américaines sur l'automobile : le sprint final ?
En rentrant, le 6 juillet, de sa partie de golf, Donald Trumpe a prévenu : les lettres concernant les taxes de douane seront envoyées aux intéressés dans les jours qui viennent. Crédit photo : UPI/MAXPPP.

Le ministre délégué à l’économie extérieure goûte la métaphore sportive. « On est dans le money time » expliquait-il le 6 juillet au micro de France Inter. Cette fin de match tendue, pour Laurent Saint-Martin, c’est celle qui se joue d’ici mercredi 9 juillet, jour de la fin de la « pause » des taxes accordée par Donald Trump à l’Europe, avant de les remettre en vigueur le 1er août.

Rappelons que, ces dernières années, l’Europe de l’automobile ne payait qu’entre 2 et 3% de frais de douanes pour vendre ses autos, principalement allemandes, aux US. Mais ça, c’était avant l’ère Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, le 47e président a entamé un bras de fer avec les pays de l’Union en avançant, en menaçant, puis en reculant, selon son habitude.

La menace des 25%

Mais au final, l’industrie européenne risque gros, avec, en guise d’épée de Damoclès, un taux de 25% sur ses autos, et leurs pièces détachées, exportées aux US, et de 50% pour l’acier et l’aluminium. Du coup, soit l’administration de Washington décide d’appliquer ce montant, tel que prévu depuis le mois de mai, soit Bruxelles parvient à limiter la casse.

L’idée de la Commission, poussée par Berlin et Rome, les deux principaux adeptes du compromis, consiste à obtenir un taux de 10%, afin de limiter la casse, ce qui consisterait déjà une victoire pour Trump et lui permettrait de tripler, au minimum, les taux que l’Amérique appliquait auparavant. 

L’Allemagne, mais aussi l’Italie agitent donc le drapeau blanc et veulent sortir du conflit. La France, beaucoup moins concernée en matière d’automobile serait sur une ligne beaucoup plus dure, répliquant que l’Europe est la première zone commerciale mondiale et que les États-Unis auraient beaucoup à perdre si une taxation réciproque était mise en place par Bruxelles.

Porsche pourrait être le grand perdant du bras de fer américano-européen.
Porsche pourrait être le grand perdant du bras de fer américano-européen.

Qui va gagner et qui va perdre dans cette guerre commerciale ? Quelle que soit la sanction, les constructeurs allemands risquent d’y laisser des plumes, surtout du côté des marques premium. Car chez Audi, Mercedes et BMW, et le plus luxueux Porsche, le risque de double peine est énorme. Déjà malmenées depuis un an et demi en Chine, leur premier marché, elles risquent de l’être aussi aux US, leur second terrain de jeu.

Car même si, en dehors de Porsche, les trois autres disposent tous d’usines sur le sol américain, ils importent parfois l’acier pour assembler leurs autos sur place, mais aussi des pièces détachées indispensables. 

Les Allemands soumis à la double peine

Du coup, l’industrie auto allemande s’attend à terminer l’année 2025 dans un état encore pire que celle qui s’est achevée, déjà loin d’être folichonne avec des dizaines de milliers de suppressions d'emploi programmés. Le cabinet Deloitte estimait il y a quelques semaines que des taxes à 5% feraient baisser de 10% les ventes des autos germaniques aux États-Unis. Quant à l’institut Ifo (Institut für Wirtschaftsforschung) à Munich, une autorité en la matière, il a fait ses calculs : des taxes à 25% les feraient tout simplement chuter de moitié.

Alors, à Berlin on est résigné et fataliste, en soulignant qu’un taux à 10% serait un moindre mal. Surtout, ce que réclament les constructeurs allemands regroupés au sein du VDA (Verband der Automobilindustrie), c’est que les atermoiements et le bras de fer cesse pour qu’ils puissent s’organiser en conséquence. Avaler des couleuvres, pourquoi pas, à condition de connaître leur taille à l’avance. 

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