Batteries : le rachat de Northvolt va-t-il permettre l’émergence d’un champion européen ?
Northvolt, le fabricant suédois de batteries vient d’être racheté par une startup américaine. De quoi envisager de nouveau l'émergence d'un champion européen face à la concurrence asiatique ? Bien des questions demeurent encore en suspend.

La semaine dernière, jeudi 7 août, Lyten, jeune startup californienne a annoncé l’acquisition de la majorité des actifs de Northvolt en Suède. Cela comprend l'usine phare de Skellefte et le centre de recherche de Vôsteros.
Depuis les spéculations de voir renaître un géant des batteries sur le Vieux Continent vont bon train.
Une usine en ordre de production
« Les actifs nouvellement acquis étaient évalués à 5 milliards de dollars, comprenant une usine opérationnelle de batteries de 16 gigawattheures et une capacité additionnelle de 15 gigawattheures en construction », souligne Lyten dans un communiqué. À long terme l’entreprise entend augmenter la capacité de plus de 100 GWh par an.
Dan Cook, directeur général de Lyten, a précisé à l’agence Reuters « que la qualité du travail réalisé par l’équipe dirigeante de Northvolt avait été un facteur clé du rachat. »
Matthias Arleth, ancien directeur des opérations de Northvolt, a confirmé lors d’une conférence de presse vendredi 8 août que l’usine de Skellefteå produisait jusqu’à 30 000 cellules par semaine avant l’interruption de l'usine. De quoi envisager, à en croire Lyten, une reprise rapide de l’activité.
Des dettes abyssales
Selon le syndic de faillite Mikael Kubu, les dettes de l’entreprise s’élèvent à environ 8 milliards de dollars. De nombreux créanciers, dont les actionnaires non garantis comme Volkswagen (maison mère d’Audi, Porsche et Scania), devraient enregistrer d’importantes pertes. Il n'empêche.
Soutenue par le groupe Stellantis et le géant américain de la logistique FedEx, Lyten espère désormais imposer sa technologie lithium-soufre, présentée comme une alternative plus écologique, dotée d’un meilleur rendement que le lithium-ion traditionnel. Se pose maintenant la question des moyens de relancer l’activité.
Développement avec quel argent ?
La start-up américaine n'a levé que « 625 millions de dollars à date » écrit Les Échos. Il en faudrait plusieurs milliards pour assurer la pérennité de l’entreprise. Interrogé par le quotidien Dagens Nyheter, Lyten assure que « des investisseurs privés » allaient la rejoindre pour financer l’opération. Sans plus de précision.
Pour rappel, Northvolt avait levé un total de 13 milliards de dollars en actions et en prêts depuis son lancement en 2016 pour construire ses gigafactories en Europe et au Canada. Lyten qui a déjà repris plusieurs activités de Northvolt aux États-Unis, en Allemagne et en Pologne va-t-elle parvenir à convaincre de sa crédibilité et s’imposer comme un acteur mondial sérieux ?
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération