Essai vidéo – Ford Focus 1.5 EcoBoost 150 BVA8 : recette améliorée
Pierre Desjardins , mis à jour
Nouvelle plateforme, nouvelles motorisations, nouvelle transmission, nouveaux équipements et nouveaux niveaux de finition, cette quatrième génération de Ford Focus fait feu de tout bois pour briller dans une catégorie des compactes où les modèles de grand talent forment un véritable embouteillage. Pour déterminer si elle a ses chances, nous avons pris le volant de la version 1.5 EcoBoost 150 BVA8 Vignale dans la région de Nice.
Sommaire
Note
de la rédaction
15,3/20
Note
des propriétaires
En bref
À partir de 27 350 €
3 cylindres 1.5 EcoBoost 150 ch et 240 Nm
Nouvelle boîte de vitesses automatique à 8 rapports
1998 a vu la France sacrée championne du monde de football mais aussi la naissance de la toute première Ford Focus qui fête donc cette année ses 20 ans. A sa sortie, elle a fait office d'épouvantail pour ses rivales, parvenant à elle seule à redynamiser une catégorie entière par un physique très innovant qui marquera un tournant dans le style de la marque entière et un châssis affûté et amusant dès les plus petites motorisations. Difficile ensuite de maintenir un tel niveau de renouvellement avec les générations suivantes mais, durant ces deux décennies, elle s'est écoulée à sept millions d'exemplaires en Europe, à 16 millions dans le monde. Aujourd'hui, c'est au tour de la quatrième génération de se lancer dans l'arène d'une catégorie au niveau très élevé et les ingénieurs de la marque à l'ovale sont partis d'une feuille blanche en prenant pour base une nouvelle plateforme, la C2, annoncée plus légère mais plus rigide.
Ces fondations inédites ne se remarquent cependant pas au premier coup d'œil quand on la découvre : elle présente des lignes équilibrées et élégantes, surtout dans cette version haut de gamme Vignale, mais selon les angles, c'est un véritable jeu des sept ressemblances : une face avant très proche de l'ancienne avec des phares de Volvo et une calandre d'Aston Martin, un flanc de Mazda 3, des feux arrière de Fiat Tipo et un air de famille général avec la Hyundai i30. Un manque flagrant d'audace qui tranche singulièrement avec la première de la lignée à l'originalité extraordinaire. Cependant, cet absence de prise de risque pourrait payer : en réalisant une synthèse de ce qui se fait aujourd'hui dans la catégorie, Ford a fait le pari que cela devrait plaire au plus grand nombre, d’autant plus qu'une grande partie de ses ventes se font aux professionnels. On remarque cependant que la Vignale, à l'instar de la ST Line et de l'Active, a une identité visuelle propre, avec une abondance de chrome et des boucliers spécifiques lui donnant un aspect plus cossu, plus classe, surtout avec cette teinte grise fortement métallisée.
À l’intérieur, c'est par contre une véritable révolution : si qualité perçue et ergonomie générale faisaient partie des principaux défauts de la précédente génération, on ne peut que souligner les très gros progrès réalisés par Ford dans ces deux domaines. Certes, la qualité des plastiques reste inégale mais la planche de bord reprend le dessin réussi de celle de la dernière Fiesta et intègre désormais un grand écran de 8 pouces tactile qui fait enfin disparaître le nombre colossal de boutons dont la Focus souffrait. L'habitabilité progresse aussi grâce à l'empattement rallongé : l'espace aux genoux augmente de 50 mm à l'arrière, de quoi combler même les plus grands des passagers, et le volume de coffre suit la même direction, avec désormais 378 litres, soit dans la moyenne haute de la catégorie. Un équipement riche et moderne faisait déjà partie des chevaux de bataille de l'ancienne Focus et la nouvelle continue sur sa lancée : affichage tête haute, chargeur de smartphone par induction, régulateur de vitesse adaptatif, aide au parking active, phares Full LED ou encore suspensions pilotées, la compacte de Ford ne présente aucune lacune dans ce domaine.
La Ford Focus fait aussi peau neuve sous son capot : le 4 cylindres 1.5 Ecoboost développant 150 ch à 6 000 tr/min et 240 Nm à 1 600 tr/min est en effet remplacé par un… 3 cylindres 1.5 Ecoboost de 150 ch à 6 000 tr/min et 240 Nm à 1 600 tr/min… Mais plus léger et doté d'une double injection haute et basse pression, il est plus véloce d'un dixième de seconde, avec 8,8 s au 0 à 100 km/h, et se montre aussi un peu plus sobre sur le papier, à partir de 5,3 l/100 km de moyenne. Mais ça n'est pas tout puisque Ford abandonne sa boîte PowerShift double embrayage à six rapports au profit d'une toute nouvelle automatique à huit rapports au fonctionnement, on nous le promet, plus doux à basse vitesse. Les premières impressions sont excellentes : même si l'on peut s'attendre à un peu plus de ses 150 ch, le 3 cylindres se montre vigoureux dans ses accélérations et ses relances, avec, ce qui ne gâche rien, une voix rauque pas désagréable, et se marie bien avec la transmission laissée d'abord en mode autonome. Si cette dernière augmente l'appétit du moteur d'un bon demi-litre par rapport à la boîte mécanique selon la fiche technique, force est de constater que le 6 l/100 km de moyenne constaté au terme de notre essai demeure tout à fait respectable. Cependant, ce tableau idyllique s'assombrit dès que l'on passe en mode manuel via les palettes au volant, avec un temps de réponse démesuré même dans les modes les plus dynamiques qui contraint très vite à abandonner toute velléité de plus s'investir dans la conduite. On note aussi parfois quelques à-coups désagréables, surtout en redémarrant depuis un arrêt complet. La nouvelle EAT8 de PSA garde donc une longueur d'avance en termes d'agrément.
Ce nouveau 3 cylindres 1.5 EcoBoost ne manque pas de qualités, mais cette nouvelle boîte auto manque de réactivité en mode manuel.
Question dynamisme par contre, la Ford Focus reste dans le peloton de tête de la catégorie : on est bien assis, les suspensions sont confortables mais les mouvements de caisse sont maîtrisés, la conduite est ludique et l'habitacle bien isolé. On peut juste reprocher Notre modèle d'essai est équipé des suspensions pilotées et actives, une nouveauté qui surveille toutes les 2 millisecondes les données du châssis, de la direction et du freinage pour ajuster l’amortissement et optimiser ainsi le comportement routier du véhicule. Cinq modes sont proposés, avec cependant des différences de sensation qui peuvent paraître infimes de l'un à l'autre, à part en passant directement d'un extrême, Ecoconfort, à l'autre, Sport. Notons que, si les plus grosses motorisations ont droit à un train arrière indépendant, les plus petites cylindrées, comme les 1.0, ont droit à une barre de torsion qu'il nous reste à essayer.
La Ford Focus 2018 a une gamme d'équipements particulièrement complète.
Ford n'a donc pas regardé à la dépense pour développer cette nouvelle Focus mais, fort heureusement, cela ne se ressent pas dans ses tarifs, bien au contraire. Affichée à partir de 27 350 € pour cette configuration mécanique, elle se montre enfin entre 1 000 € et 1 500 € moins chère à motorisations et équipements équivalents par rapport à ses concurrentes principales que sont la Renault Mégane 1.3 TCE 140 EDC et la Peugeot 308 1.2 PureTech 130 EAT8 Allure.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,37 m
- Largeur : 1,82 m
- Hauteur : 1,45 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 341 l / 1320 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Mai 2018
* pour la version 1.5 ECOBOOST 150 S&S VIGNALE AUTO.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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