Essai - Renault Clio restylée (2023) TCe 90 : elle fait le maximum
La Renault Clio nous revient en 2023 dans une version restylée de sa 5e génération. Largement revue esthétiquement sur sa face avant, elle gagne en personnalité. Déjà prise en main en version haute et moteur hybride, nous l'essayons aujourd'hui avec le moteur 1.0 TCe 90 ch, en finition d'entrée de gamme "Evolution", bien moins chère évidemment. Vaut-elle encore le coup ? C'est ce que nous allons voir.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,6/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Version restylée de la Clio 5
Moteur 1.0 TCe turbo 90 ch, 160 Nm
5,2 l/100 km, 118 g CO2/km
À partir de 19 600 €
Avec ce restylage, le but de Renault était double. Premièrement, insuffler à la Clio les derniers codes stylistiques de la marque. Chose faite avec l'apposition du nouveau logo, baptisé "Nouvel'R", et la greffe de feux de jour très graphiques, repris dans l'esprit de ceux du concept Scénic Vision, et que le nouveau Scénic e-Tech électrique adopte aussi dans la forme.
Deuxièmement, faire taire les critiques entendues au lancement en 2019 de la 5e génération : "un simple restylage de la Clio 4". Il fallait donc revoir le style. C'est chose faite et cette Clio 5 restylée s'éloigne en effet beaucoup plus largement de la précédente génération.
Le museau est en effet tout nouveau, avec des optiques inédites, plus fines, et une calandre très largement agrandie. Sur les versions haut de gamme, elle est même soulignée d'une grande pièce de carrosserie grise. Mais pas sur notre finition Evolution, l'entrée de gamme actuelle, puisque l'ancienne "Equilibre" a disparu des tablettes. Ici le bouclier est d'une seule pièce et entièrement couleur carrosserie, ce qui ne choque absolument aucunement au demeurant.
Nouveau logo et signature lumineuse des feux diurnes, nous l'avons dit, finissent de signer le regain de personnalité de cette Clio. Il est vrai qu'elle en manquait cruellement. Elle fait plus moderne, et un peu plus dynamique et affirmée.
Par contre, la partie arrière a moins retenu l'attention des designers, puisque l'on remarquera seulement le nouveau logo, un bouclier revu avec de fausses sorties d'air de part et d'autre, et les feux arrière qui adoptent un cabochon type "cristal", tout à fait digne des meilleures Lexus des années 2000. Ils me vaudront d'ailleurs un quolibet d'un de mes amis :
- "Hey, elle est déjà tunée ta Clio d'essai ?"
- "Non, non, c'est d'origine"
- "Ha...".
Et force est de reconnaître que ce n'est pas la modification la plus heureuse. Peut-être était-ce pour valider l'adage qui dit que les modes "reviennent"...
Un habitacle inchangé, et moins bien fini en finition de base
Dans tous les cas, pas de question à se poser à l'intérieur de l'habitacle, où l'on pourra jouer au jouer des "une erreur". La seule modification est en effet le logo sur le volant. On notera aussi que dans cette version d'entrée de gamme, la planche de bord est en plastique dur, alors qu'elle est moussée sur les autres. Seul le bandeau en face du passager est tendre. C'était déjà le cas auparavant, mais c'est notable. Que voulez-vous, on n'a que ce qu'on paye.
Reste que globalement, la présentation est sérieuse, sans chichi. Moins moderne que dans une Peugeot 208 c'est certain, mais les assemblages sont rigoureux et l'ergonomie sans reproche. On garde par exemple des molettes physiques pour la ventilation et la climatisation (manuelle dans cette finition), et c'est tant mieux.
Les passagers arrière disposent toujours d'une banquette assez large mais d'une longueur aux jambes assez moyenne. Et le volume de coffre, lui, est toujours dans le haut du panier, avec 300 litres annoncés (norme VDA) et là le chiffre semble cohérent avec ce que l'on voit. Une planche permet de moduler la hauteur de ce coffre, c'est bienvenu. Et banquette rabattue, on obtient 1 069 litres, ce qui est correct. Le plancher n'est malheureusement pas aussi plat que la Belgique.
Sur la route, la Clio TCe 90 étonne par sa vivacité
Sous le capot de notre modèle d'essai, le premier moteur turbo essence de la gamme, situé entre le faiblard 1.0 SCe de 65 ch, et le même turbo mais fonctionnant au GPL et développant alors 100 ch.
Ce 1.0 TCe est désormais bien connu, déjà utilisé sur la Clio avant son restylage, mais aussi chez Dacia sur la Sandero par exemple. C'est un trois cylindres qui développe donc 90 ch, et 160 Nm de couple à 2 000 tours/minutes. S'il n'est pas exempt de vibrations au ralenti, et qu'il peut donner lieu à quelques à-coups en ville si l'on ne joue pas de l'embrayage, il s'avère globalement excellent.
Surprenant de tonicité malgré des chiffres de performance moyens (0 à 100 km/h en 12,2 secondes et 174 km/h en pointe), il ne rechigne pas à prendre des tours et ses reprises sont étonnantes de vigueur. Du moins sur les quatre premiers rapports, les 5e et 6e étant très rallongés.
De fait, on a l'impression d'avoir plus de puissance à disposition que ce qu'indique la fiche technique. Mais une 208 Puretech 100 ou une Polo TSI 95 donnent la même impression.
Plus agréable encore sur route qu'en ville, la Clio TCe 90 empruntera aussi le grand ruban sans peur ni essoufflement. Elle y est à l'aise, et les hautes vitesses font ressortir son excellente insonorisation à vitesse stabilisée. Il n'y a qu'à l'accélération que le 3 cylindres se fait entendre, assez discrètement toujours.
Pas d'évolution côté châssis avec le restylage. La Clio fait toujours preuve d'un excellent compromis confort/dynamisme. Elle filtre très bien les inégalités de la route, mais ne vous laissera pas vous vautrer en conduite dynamique. Elle serait presque à égalité avec la Peugeot 208 sur ce point.
Seule sa direction est un peu trop assistée et déconnectée de la route, ne laissant passer que peu d'information sur le niveau de grip du train avant. Ce dernier est élevé d'ailleurs.
Le freinage, quant à lui, est très puissant et facile à doser.
Terminons ce chapitre routier avec la consommation. Donnée pour 5,2 litres/100 en mixte WLTP, nous avons plutôt obtenu 6,2 l en moyenne, et 5,8 l en faisant attention. Rien de dramatique. Et en conduite énervée, impossible de dépasser les 10 litres.
Un équipement déjà complet en entrée de gamme
Cet essai ne saurait être complet si nous n'évoquions les prix et les équipements de cette version TCe 90 Evolution. Cette finition représente la nouvelle entrée de gamme de la Clio, depuis que la finition Equilibre a disparu. Facturée 19 600 € avec ce moteur, et même 18 500 € avec le petit SCe 65 ch, elle dispose d'un rapport prix/équipement particulièrement intéressant. Et même plus intéressant qu'avant restylage, car elle a baissé de prix, sans perdre en équipement. En effet, avant restylage, elle était affichée 21 750 €. On a cherché le "loup", on ne l'a pas trouvé.
En effet, la dotation, si elle ne propose rien de superflu, et que la climatisation est manuelle, reste riche pour le prix demandé. Au même tarif, aucune concurrente ne fait aussi bien, surtout pas la rivale de toujours 208. Voyez dans le tableau ci-dessous le contenu de cette finition.
Comme vous pouvez le constater, on n'est pas vraiment volé. Ce qui fait de cette version une très bonne proposition. Bien sûr, la finition Techno au-dessus offre des raffinements supplémentaires, comme la climatisation automatique, l'ouverture/démarrage main-libre, la recharge par induction ou les jantes alu (et la planche de bord moussée !), mais elle est facturée 1 300 € de plus. Pour ceux qui n'ont que faire d'une certaine forme de "suréquipement", l'entrée de gamme suffira.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,05 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,44 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 300 l / 1 069 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 118 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2019
* pour la version V (2) 1.0 TCE 90 EVOLUTION.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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