Un look typé 944

Fortement inspirée de la 924 Carrera GT, la 944 Turbo affirme un style en totale rupture avec celui de la 911, véritable ambassadrice de la marque. Des lignes plus fluides, moins marquées, donc moins typées, la 944 apparaît plutôt sage comparée à sa diabolique grande sœur la 911. Mais à y regarder de plus près, même si cette rupture esthétique donne à cette Porsche un look plus conventionnel, plus léché, tout en rondeur, l'agressivité demeure présente. Ses boucliers avant et arrière spécifiques renforcent la gueule démoniaque de la 944 classique. Les phares rétractables quant-à eux participent au design de la bête. Le caractère est affirmé. Sournoise, la 944 Turbo cache son caractère comme elle cache ses phares, mais le laisse tout de même entrevoir. Tout en subtilité, la 944 si elle sait se fondre facilement dans le paysage automobile saura s'en distinguer si elle le souhaite. L'usine à vitamines qu'elle renferme ayant vite fait de remettre tout le monde d'accord.

Une turbine à gaz diabolique d'efficacité

A sa naissance la 944 turbocompressée accusait 220 ch à 5800 tr/min sur la balance, contre 163 ch pour la version de base. Avec presque 60 ch supplémentaires et un couple de 33,6 mkg à 3500 tr/min, il était alors logique que les performances fussent au rendez-vous. 245 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en 6,3 s et un 1000 DA oublié en seulement 26 s. Avec ses quelques 1,37 tonnes, elle affiche alors un rapport poids puissance de seulement 6,2 ch/kg. Même si la 911 3,2 litres de 83 et la 928 restent devant, la 944 Turbo n'est pas loin derrière. Ainsi la première mouture a du caractère et elle n'hésite pas à cracher son venin en faisant vrombir son quatre cylindres à qui oserait la provoquer. Mais tel un serpent la belle a mué en 1988 pour devenir encore plus féroce. Cette année là si l'esthétique demeurait sous le capot c'était la fête à la puissance. Recevant un turbocompresseur plus gros, le petit 2,5 litres passa de 220 à 250 ch. Les performances devinrent gargantuesques. Plus de chevaux et 20 kg en moins, le rapport poids puissance passe à 5,4 ch/kg, ce qui lui permet d'atteindre les 260 km/h et d'effacer le 0 à 100 km/h en 5,9 s. Des prétentions en net progrès donc, qui viennent même titiller voir dépasser ses grandes sœurs. La 928 première du nom avec 250 km/h et 6,2 s pour glaner le 0 à 100 est larguée, tout comme la 911 Carrera 3,2 l de 1989. Démoniaque.

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