Porsche, une stratégie à double tranchant
Jusqu'en 1963, Porsche c'était exclusivement la célèbre 356. Mais après allait naître un mythe qui depuis lors n'a eu de cesse de convertir de plus en plus d'adepte, la 911. Cette naissance allait aussi fortement changer la marque. Moins accessibles, plus chères, si Porsche construisait sa légende, de nombreux adeptes de la première heure en faisaient les frais. Ne voulant pas les oublier pour autant, la firme de Stuttgart décida alors de leur proposer une version light de la 911 tant dans le prix que dans les performances, la 912. Identique à sa grande sœur, exit le célèbre flat 6, bonjour le quatre cylindres de son aïeul la 356 SC. Mais le succès était en demi-teinte, perçue par certains comme une 911 au rabais et non comme une entrée de gamme digne de la 911. Ainsi, afin de regagner le cœur d'une clientèle moins fortunée, Porsche décida de lancer un modèle totalement différent de sa 911.
Plus "grand public", la Porsche 914 déboula sur le marché en 1969. Enfin Porsche, elle ne l'était qu'à moitié. Fille bâtarde de la collaboration entre Volkswagen et la firme de Stuttgart, elle disposait au choix d'un modeste quatre cylindres de 80 ch d'origine VW ou d'un sage flat 6 Porsche de 110 ch piqué à la 911, en position centrale arrière. Mais où est la 944 dans tout ça ? En fait elle est la lointaine descendante de la 914. Car avec la 914, Porsche avait décidé de s'adresser à une clientèle plus large. Les Porsche exclusives destinées aux plus fortunées, et les Porsche plus sages et donc plus abordables. Et à clientèle différente, la marque l'avait bien compris, modèles différents.
La 924, muse de la 944
C'est ainsi que naquis en 1976 la 924, remplaçante de la 914. Le moteur a alors pris la poudre d'escampette, pour se retrouver non plus à l'arrière mais à l'avant. Bénéficiant du système de transmission transaxle - la boîte de vitesses est située près du différentiel sur l'essieu arrière pour une meilleure répartition des masses, la puissance est alors transmise de l'avant vers l'arrière par un arbre tournant dans un tube - la rigidité du châssis est exemplaire. Mais voilà cette 924, produite par Audi et équipée d'un de leur moteur, affiche des performances modestes, très modestes, trop modestes pour les amoureux de la marque. Ce qui ne l'empêcha pas d'être un succès commercial indéniable avec environ 150 000 exemplaires produits en 12 ans de carrière. Même si elle est considérée par beaucoup comme une fausse Porsche en raison de son apparentée avec VW et son manque de peps, la version turbo à partir de 1978, allait néanmoins démontrer une capacité sportive bien présente. Et surtout une version Carrera GT de 210 ch, dérivée de la version Turbo, va inspirer fortement l'avènement de la 944 qui allait lui succéder.
La 944 Turbo, la rage de la séduction
Et oui nous y sommes enfin. 1982, naissance de la 944, digne successeur de la 924 - à qui elle offrit même son moteur pour que sa grande sœur finisse sa carrière en beauté. Mais Porsche a retenu la leçon et a compris les exigences de ses fans. Cette 944 serait 100, la 944 a su marquer les esprits. Aujourd'hui encore tout le monde la connaît, tout le monde a appris à la respecter et désormais tout le monde la convoite.
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