Vous en êtes sûr, votre véhicule souffre d’un vice caché. En effet, il consomme du liquide de refroidissement à cause d’une culasse fendue (impossible à voir lors d’un essai), et le vendeur ne vous l’avait pas mentionné. Vous pouvez vous retourner contre lui, que ce soit un professionnel ou un particulier.
Dès que vous constatez le défaut, quel qu’il soit (la culasse fendue n’est évidemment qu’un exemple), prenez contact avec lui. Il est à cet effet toujours important de conserver les coordonnées de son vendeur pendant toute la durée de possession de l’auto. Expliquez-lui calmement les choses au téléphone et jaugez de sa réaction. Il semble de bonne foi et ouvert à la discussion, tant mieux. Dans le cas contraire, vous passerez rapidement à la troisième page de ce dossier.
Si c’est un professionnel qui vous a vendu l’auto, vous rendre chez lui ou faire réparer chez lui semble une bonne solution, puisque cela lui coûtera moins cher que de rembourser ou de participer à une facture de garage tiers, il sera donc mieux disposé à faire un geste. Si vous avez acheté à un particulier, votre garage habituel fera un excellent réparateur.
Mais reprenons. Un coup de fil explicatif est un minimum, c’est aussi une façon de ne pas prendre votre interlocuteur en traître. Mais il faut impérativement doubler ce coup de fil pour un courrier. Un mail peut aujourd’hui faire l’affaire, mais une lettre en recommandé avec accusé de réception est un idéal. Vous aurez ainsi une preuve que le vendeur est prévenu de vos démarches et de votre demande. Et en substance, votre requête consiste en un remboursement ou une participation sur la facture.
Comment rédiger un courrier de demande de "participation" ?
Il doit être clair et argumenté, mais surtout factuel, sans rentrer dans le débat du "c'est une honte, vous connaissiez très bien le problème, vous m’avez arnaqué, etc.". Cela ne ferait pas avancer le schmilblick. Commencez par décrire la panne, les circonstances dans lesquelles elle est survenue et le kilométrage du véhicule au moment des faits. Indiquez également le lieu où ce dernier se trouve, avec les coordonnées du chef d'atelier.
Voici les durées de vie moyenne des organes les plus importants, et les plus souvent impliqués dans des affaires de vice caché.
Moteur : 200 000 km.
Boîte de vitesses : 200 000 km.
Démarreur : 150 000 km.
Alternateur : 150 000 km.
Turbo : 200 000 km.
Pompe d'injection : 200 000 km.
Volant moteur : 200 000 km.
Compresseur de climatisation : 200 000 km.
Catalyseur : 200 000 km.
Embrayage : 120 000 km.
Amortisseurs : 100 000 km.
Cardans : 150 000 km.
Disques de frein : entre 80 000 et 100 000 km.
Calculateurs électroniques : à vie.
Par exemple si un démarreur lâche à 100 000 km, il a déjà effectué les 2/3 de sa vie théorique, vous êtes donc en droit de réclamer 1/3 de la facture. Un moteur qui lâche à 100 000 km ? Vous pouvez demander 50 %.
Passez ensuite à la partie revendications :
Pour faire sérieux et documenté, n'oubliez pas dans votre courrier de citer les articles de loi concernant les vices cachés. Par exemple : "En vertu de la garantie légale contre les vices cachés, qui je vous le rappelle, est illimitée dans le temps et dans le kilométrage (articles 1641 et suivants du code civil), je demande que ma facture soit prise en charge à hauteur de xx %".
Joignez à votre courrier RAR une copie de la carte grise de votre voiture, du devis de réparation, ainsi que des entretiens réalisés depuis l’achat, un pro y sera sensible.
Après envoi, il faut attendre le retour du vendeur. Certains feront les morts, et il faudra relancer, parfois plusieurs fois. D’autres seront réactifs.
Sachez toutefois que la première réponse d’un pro est souvent négative. "La voiture n’est plus garantie, c’est une usure normale, vous avez mal utilisé le véhicule" sont les excuses les plus communes. Avec un particulier, c’est très variable. Certains sont persuadés (à tort donc) d’être intouchables et les demandes restent lettres mortes. D’autres, plus sensibles à la Loi et à son respect accepteront de participer aux réparations, si votre demande leur paraît légitime.
Pour déterminer la prise en charge à laquelle vous avez droit, il faut se baser sur la durée de vie moyenne de l'organe incriminé. Par exemple, vous ne pouvez pas demander 100 % de prise en charge sur une boîte de vitesses qui a déjà parcouru 100 000 km. Il faut dans ce cas appliquer un coefficient de vétusté, au prorata du kilométrage déjà parcouru. Voir l'encadré pour avoir une idée des kilométrages moyens des principales pièces mécaniques.
Si cela se passe bien à l’amiable, c’est une victoire et du temps et de l’argent d’économisé. Mais certains vendeurs, bien au courant de leurs droits aussi, vous demanderont, avant de participer, de prouver le vice caché. C’est en effet à vous d’en apporter la preuve. Dans ce cas, il faudra une expertise, voyons cela page suivante.
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