Alors que le grand patron de Toyota, Akio Toyoda accompagné du responsable de la marque pour l'Amérique du Nord seront auditionnés demain par le Congrès américain, un document qui a fait surface ce WE sème le trouble.
En effet, un rapport maison, destiné à une présentation interne à Toyota USA qui a eu lieu en juillet 2009, et rendu public aujourd'hui (on ne sait comment d'ailleurs) jette un froid. Selon ce document, les responsables de Toyota se féliciteraient d'avoir économisé 100 millions de dollars (73 millions d'euros) en réussissant à mettre un terme à une enquête américaine sur des soucis d'accélération soudaine. Cela ne vous rappelle rien ? Ah si, il se trouve que Toyota rappelle depuis quelques semaines maintenant près de 8 millions de véhicules pour des aléas de ce genre, soit une pédale qui se coince sous le tapis de sol, soit l'accélérateur qui ne revient pas en place à cause d'une usure trop importante.
Il semblerait donc que ces problèmes soient connus depuis 2007 et que Toyota ait réussi à détourner l'attention des autorités à l'époque en lançant un simple rappel sur 55 000 voitures, des Toyota Camry et des Lexus ES350, pour remplacer le tapis de sol, un rappel peu coûteux pour la marque.
Or le document interne présenterait les cas d'accélération soudaine comme un "problème clé" de sécurité, tout en louant le travail de leur équipe de Washington, qui aurait réussi à négocier ce simple petit rappel. Il rappellerait aussi l'avantage financier qu'il y a à retarder des rappels, et à ne respecter que progressivement les nouvelles réglementations. Le document dresse la liste de 7 "gains pour Toyota et l'industrie" dont des issues "favorables" dans des affaires de rappels de véhicules.
Tout d'abord sans réaction par rapport à ce document, les responsables de Toyota ont ensuite mollement fait savoir qu'il était entaché d'erreurs. Et à ne pas prendre au pied de la lettre donc ? Reste que maintenant, en plus de soupçons d'avoir trainé pour organiser des rappels, Toyota laisse planer le doute sur des actions de lobbying auprès des autorités américaines pour favoriser ou du moins préserver leurs intérêts industriels. Et ça, ça va compliquer la tâche du grand patron devant le congrès, qui devra faire face à un nouveau pan d'interrogations…
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