Retour à Santa Monica

Chez Ferrari à cette époque une saison désastreuse succède toujours à une saison victorieuse et 1962 ne fera pas exception à la règle. L'ingénieur en chef Chiti, le team manager et d'autres techniciens se font virer par le Commendatore. Phil Hill aurait pu quitter le navire pour suivre Chiti, mais fidèle à la parole donnée il va rester pour faire de la figuration sur une Squallo dépassée par la concurrence. Après quelques places d'honneur, il termine à la sixième place du championnat mais se console avec une nouvelle victoire aux 24 heures du Mans, la troisième ! Pour 1963, l'Américain file chez Chiti qui vient de créer l'écurie ATS (Automobili Turismo Sport). Mauvaise idée, l'équipe est trop jeune et manque d'argent, Hill ne marque aucun point. L'année suivante, il passe chez Cooper, sans beaucoup de résultat (6e place au GP de Grande Bretagne), le courant passe mal avec John Cooper : "Tout est à oublier, équipe, voiture, organisation".

Heureusement dans le même temps, Ford l'a contacté pour qu'il participe à la mise au point de la GT40, Hill va s'acquitter de sa tâche avec ardeur, mais aussi prend part à de nombreuses épreuves d'endurance et remportant la victoire aux 2000 km de Daytona avec Pedro Rodriguez sur une...Ferrari GTO. En 1965, il renonce à la F1 mais fait à nouveau partie de l'armada Ford. Beau fait d'armes au volant d'une Mark II 7 litres aux Mans, il y réalise plusieurs fois le meilleur tour en course avant d'abandonner. Au cours de ses deux dernières saisons de compétition (1966-1967), Phil Hill va conduire pour Chaparral en Sport-protos (victoires aux 1000 km du Nürburgring 1966 avec Jo Bonnier et aux 500 km de Brands Hatch 1967 avec Mike Spence), essaye sans succès de se qualifier au Grand Prix d'Italie sur une Eagle de son copain Dan Gurney. À la fin de 1967, Phil Hill n'ayant plus aucun contrat remise sagement son casque et décide de retrouver la maison familiale de Santa Monica. Il y prend le temps d'assouvir ses passions, écouter de la musique, restaurer des voitures anciennes (il a créé une société spécialisée dans ce type de réalisation)... Aujourd'hui, il continue à faire des essais de voiture pour un magazine américain et auprès d'Alma, sa compagne de toujours, de ses deux filles et de son fils (Derek qui coure aujourd'hui en F3000), il se remémore quelquefois, sourire au coin des lèvres, le temps où il était pilote de F1...

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