Grandes routières : pourquoi les   allemandes sont imbattables

La grande Opel reste une des rares parmi les offres des constructeurs généralistes à conserver une architecture dite classique. Moteur implanté longitudinalement et propulsion la confrontent directement aux BMW série 5 et Mercedes Classe E.

Malgré son âge, elle ne soutient pas mal la comparaison et c'est sans doute la voiture la plus sérieusement construite de la marque durant la décennie écoulée. Les défauts de jeunesse passés, elle devient fiable après 1996 et ne dépare plus au milieu des modèles concurrents au standard de qualité élevé. Pour une fois, on ne conseille pas obligatoirement une version d'après restylage (été 98) évidemment plus évoluée techniquement, mais considérablement alourdie.

Grandes routières : pourquoi les   allemandes sont imbattables

L'Omega se caractérise par un comportement placide et équilibré. Les qualités routières approchent de près celles des autres propulsions de ce panorama. Ici le choix de la sécurité, plutôt que du plaisir des conducteurs sportifs, incite à une conduite coulée, caractère renforcé à partir du restylage. L'amortissement un peu trop souple confirme cette vocation tranquille. A noter un diamètre de braquage bien plus court que les tractions de gabarit équivalent. Bon confort, insonorisation remarquable, équipement pléthorique sur la plupart des versions, fabrication et matériaux de belle facture, pas très éloignés des références établies par Audi.

Si la qualité ne fait aucun doute, la planche de bord et la console centrale massives ou les appuie-tête arrière envahissants trahissent un souci du détail, un raffinement, moins poussés que ses concurrentes. L'habitabilité généreuse se double d'un grand coffre malgré la roue de secours placée à la verticale sur le côté gauche pour la berline. Celle du break, logée sous le plancher de coffre, permet de disposer d'une soute énorme, plus vaste que celle d'un break Classe E pourtant déjà bien loti.

Grandes routières : pourquoi les   allemandes sont imbattables

Equipé du moteur de la 525tds légèrement dégonflé (13 chevaux de moins), l'Omega se contente de performances, suffisantes dans l'absolu, plus proches d'une 525td que de celles d'une tds. L'inertie de la mécanique à bas régime (sous 2000 tr/mn) pénalise l'agrément en circulation urbaine, grief compensé par une montée dans les tours, du 6 cylindres, vigoureuse et mélodieuse.

Contrairement à celle de la BMW, la commande de boîte se montre peu plaisante, avec en particulier des changements de rapports plus lents. Les accélérations et les reprises se situent exactement au niveau de la E 290 TD, en-dessous de ses 4 rivales du jour. La consommation n'atteint pas les sommets de la 525tds. Elle se situe toutefois bien au-delà de celle obtenue par des moteurs à injection directe.

Grandes routières : pourquoi les   allemandes sont imbattables

Fiabilité globale dans la bonne moyenne. Signalons tout de même un risque de surchauffe d'où un joint de culasse à changer et une usure anormale des pneus avant principalement avec ce moteur. Certaines pièces sont hors de prix dont le moteur BMW. Problèmes avec les boîtes de vitesses automatiques supérieurs à la moyenne de la catégorie après 100 000 km. Si l'Omega manque cruellement d'image par rapport aux marques allemandes de prestige, cet inconvénient devient un atout pour l'acheteur d'un modèle d'occasion, sa cote étant plus douce (prix plus intéressants que la Série 5 2.5td ou tds et surcote de la version break pour une fois relativement modérée). Ses qualités sous-estimées font aussi qu'elle est peu répandue en France. Elle reste néanmoins assez facile à trouver avec ce 2.5 TD BMW.

Caractéristiques

Omega 2.5 TD à moteur 6 cylindres en ligne de 2497 cm3, 130 ch à 4500 tr/mn, 250 Nm à 2200 tr/mn ; performances : 195 km/h, 400 m DA en 18,0 secondes ; trois degrés de finition : GL, CD et MV6, puis deux : Elégance et Exécutive à partir de septembre 1999 ; direction à circuit de billes assistée. Consommation selon normes (urbaine/route/mixte) en litres aux 100 km : 10,9/6,1/9,2 ; moyenne réelle estimée : 9,8 l/100 km.

Grandes routières : pourquoi les   allemandes sont imbattables

L' Opel Omega en bref : 4 portes (ou break 5 portes) ; transmission : aux roues arrière, 5 vitesses (ou automatique 4 rapports) ; longueur : 4,79 (4,82 m). Commercialisée au printemps 1994, équipement amélioré en octobre 1997 dont phares Xénon, gamme remaniée en février 1999 et restylage avec nouveau 2.2 144 ch à essence en septembre 1999. 2.5 DT remplacé par 2.2 DTi 110 ch en octobre 2000.

Qualités :

confort satisfaisant, finition (qualité de fabrication), équipement, habitabilité, comportement très sain, coffre géant et pratique sur break, cote attrayante, agrément mécanique encore convenable.

Défauts :

amortissement un peu trop souple, planche de bord massive, commande de boîte manuelle spongieuse et lente, rapport performances/consommation en retrait de ses rivales.