La Mercedes E300 TD de 177 ch commercialisée au printemps 1997 impressionnait par ses performances, revendiquant alors le titre de diesel le plus rapide du monde malgré sa boîte de vitesses exclusivement automatique. Plus de 220 km/h en pointe, 16 et 30 secondes respectivement aux 400 et 1000 m départ arrêté, le tout enrobé de reprises canon, le dernier moteur à préchambres Mercedes ne pouvait néanmoins afficher la sobriété de ceux dotés de l'injection directe. La consommation dépassait 12 l aux 100 si on n'y prenait garde. La E290 TD 5 cylindres 10 soupapes qu'elle est venue seconder était, quant à elle, confronté au dilemme inverse : une consommation intéressante mais des performances anodines, voire décevantes.
Il faut attendre la toute fin 1997 pour voir arriver une première fournée de CDi en 4 cylindres dont la C220 CDi de 125 ch, empruntant la rampe commune étrennée par l'Alfa 156 quelques mois auparavant. Mais en 5 et 6 cylindres, Mercedes attendra l'été 1999 avant de répliquer à l'Audi V6 TDi et à la BMW 530d.
Par rapport à la 290 TD dont elle conserve l'architecture 5 cylindres en ligne, la 270 CDi double le nombre de ses soupapes, gagne la géométrie variable sur le turbo et le système Common-rail. De 129 ch, la puissance s'envole à 170 ch et le couple gonfle de 300 à 370 Nm. Voilà qui la situe à peine en retrait de la 530d face au chrono. La sobriété est étonnante en comparaison d'une 300 TD à peine plus performante. La consommation, plus proche selon nos relevés de la 530d que ne le laissent entrevoir les données normées, oscille entre 6 et 11 litres aux 100 et à peine plus avec la boîte automatique à l'agrément irréprochable.
La boîte manuelle à 6 vitesses marque un progrès par rapport aux précédentes réalisations de la marque mais reste un peu lente. La sonorité du 5 cylindres n'est pas désagréable du tout. Sa discrétion de fonctionnement ne vaut pas tout à fait celle du 6 cylindres de la 3.2 CDi ou de la BMW 530d, mais il s'agit de nuances vraiment ténues. Il en va de même pour l'habitabilité (un brin meilleure à l'arrière qu'à bord de la 530d) ou du confort de marche en général. Les suspensions concilient bonne filtration à faible vitesse et efficacité quel que soit le rythme de conduite. Excellent comportement donc, à l'exception de la sensibilité au vent latéral sur autoroute.
La tenue de cap se situe en retrait de ses rivales, phénomène légèrement aggravé par le point milieu de la direction peu marqué. Rien de tel pour rester concentré sur la conduite, les deux mains sur le volant, et investir dans un téléphone mains libres.
Malgré quelques défaillances possibles au niveau des injecteurs et de la pompe (provoquant au minimum à-coups et instabilité du ralenti) sur les modèles produits avant septembre 2000, la fiabilité s'annonce bonne. Reste l'électronique embarquée, de plus en plus envahissante, susceptible de faire des siennes. Cote élevée, encore plus déraisonnable que chez Audi ou BMW.
Caractéristiques
E 270 CDi à moteur 5 cylindres 2688 cm3, 170 ch à 4200 tr/mn, 370 Nm entre 1600 et 2800 tr/mn (400 Nm avec bva) ; performances : 222 km/h, 400 m DA en 16,8 secondes ; 3 degrés d'équipement : Classic, Elegance et Avantgarde ; direction à assistance constante. Consommation selon normes (urbaine/route/mixte) en litres aux 100 km : 9,4/5,4/7,1 ; moyenne réelle estimée : 8,8 l/100 km.
La E 270 CDi en bref : 4 portes (ou break 5 portes), 5 places ; transmission aux roues arrière, manuelle 6 vitesses (ou automatique 5 vitesses) ; longueur : 4,82 m ; coffre de 500 litres. Classe E commercialisée en 1995, 270 CDi en août 1999 lors du restylage de la gamme.
Qualités :
Bon agrément de conduite, confort, comportement routier, performances/consommation, finition et présentation intérieure correctes, excellente boîte automatique.
Défauts :
Insonorisation perfectible, commande de boîte manuelle peu agréable, tenue de cap un peu délicate, équipement de série un peu chiche (sauf Avantgarde).
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