À la mise en route, le 1.7 CRDI ne peut renier ses origines agricoles. Mais rares sont les berlines à pouvoir se targuer d'être aussi discrètes au ralenti en diesel qu'en essence. Une fois en route, la mécanique se fait plus discrète et à vitesse stabilisée, l'isolation phonique du moteur est sans défaut. C'est aussi le cas des bruits de roulement qui sont très bien contenus. Seuls les bruits aérodynamiques viendront troubler la tranquillité des occupants, surtout avec le toit panoramique. En effet, s'il apporte un regain de luminosité dans l'habitacle, il induit quelques bruits d'air. La fermeture du velum électrique les réduit quelque peu.
Le confort de suspension est remarquable, que ce soit sur autoroute ou en ville. La i40, et cela se remarque dès les premiers tours de roue, est clairement typée confort, plutôt que sport. Un typage qui lui va comme un gant, vu sa vocation de familiale au long court. Les passagers pourront affronter sans crainte les longs voyages. Il n'y a en effet que sur petite route, et en haussant le rythme que l'on peut constater des effets de pompage de la suspension, dont les amortisseurs sont mal tenus en détente, surtout à l'arrière. Un rythme plus élevé encore révélera un train avant très lourd qui a tendance à tirer tout droit en virage serré. La direction douce mais peu communicative n'aidera pas à la précision de conduite. Le freinage par contre est efficace et mordant quand il le faut. Et ce sont les pneus d'origine de marque Hankook qui seront le maillon faible en terme de grip, surtout sous la pluie ou sur le gras. À remplacer dès que possible par de meilleures enveloppes.
Le bloc en lui-même, qui développe 136 ch et 323 Nm de couple, sera amplement suffisant pour emmener l'auto dans la plupart des situations. Il manque un peu de peps sous les 1 700 tours/min (le couple maxi déboule à 2 000 tours) et en première, mais se montre le reste du temps convaincant. Les reprises sont franches sur les rapports intermédiaires, et même en 6e sur autoroute, il est rare de devoir rétrograder pour doubler. La commande de la boîte 6 est agréable à partir de la seconde. Mais la première est très accrocheuse, il faut débrayer bien à fond pour minimiser la difficulté à l'engager. Certainement un défaut de notre véhicule d'essai, qui s'est d'ailleurs un peu estompé en 2 000 km. À noter que la i40 dispose d'un mode de conduite "éco", qui consiste tout simplement en l'activation d'un indicateur de changement de rapport qui permet d'optimiser sa consommation. En effet, le 1.7 coréen ne dispose d'aucun arsenal technologique (type stop&start, récupération d'énergie au freinage, etc.) qui lui permettrait de réduire sa consommation. Il n'en a pas spécialement besoin, car nous avons relevé sur un parcours mixant de la ville et beaucoup d'autoroute rapide (pas de route, ce qui auraient fait baisser la moyenne) une consommation réelle de 7,4 litres, ce qui est un score honorable pour une berline pesant plus de 1 600 kg à vide et dépourvue d'artifices réducteurs de consommation. On est certes loin en terme d'efficience énergétique d'une BMW 318d ou d'une Audi A4 2.0 TDI-e 143, mais le prix d'achat n'est pas exactement le même...
Le conducteur dispose également d'une panoplie d'aides à la conduite. Le limiteur/régulateur de vitesse se charge de lui faire conserver son permis, l'alerte de franchissement de ligne active lui signale toute déviation intempestive et peut même se charger de remettre la voiture dans le droit chemin en prenant le contrôle de la direction. À l'heure du parking, des capteurs peuvent mesurer la place disponible et la voiture braquer seule pour s'inscrire impeccablement dans la place (testé et approuvé, mais il faut que la place soit très grande). Pour terminer sur les assistances, la i40 dispose aussi d'une aide au démarrage en côte, active aussi en descente, d'une caméra de recul, et de radars avant-arrière. Toutes ces aides sont déconnectables.
On mesure avec cette i40 tous les progrès accomplis par Hyundai ces dernières années. Sincèrement, l'expérience de conduite est intéressante et en tant qu'essayeurs, nous pouvons la comparer à celle obtenue au volant d'une Peugeot 508 ou d'une Citroën C5. La Laguna est plus dynamique mais bien moins habitable tandis qu'une VW Passat est également plus dynamique mais moins confortable et surtout plus chère. Non, vraiment, et nous en fûmes les premiers surpris, le constat en rendant les clés est que la i40 est tout simplement une très bonne voiture.
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