Épisodes précédents :
Mia Electric au quotidien : jour 1, la découverte
Mia Electric au quotidien : jour 2, lâchée dans la ville
Mia Electric au quotidien : jour 3, jusqu'où irons-nous ?
Pour les esprits chagrins qui ne manqueront pas de le remarquer, il s'agit plutôt du jour 3,5 que du 4, mais la journée a été tellement riche qu'elle mérite bien d'être scindée en deux épisodes. Pour rappel donc, le tableau de bord annonce une autonomie restante de 36 km et un circuit vide nous tend les bras, il ne nous faut que quelques secondes pour nous décider et me voilà déjà dans la voie d'accès au circuit rapide de la piste rapide de la Ferté Gaucher, une boucle de 2 km.
Bon, je ne vais pas vous le cacher, la ligne droite semble interminable : pédale de droite soudée dans la moquette, on arrive péniblement à 90 quand j'ai déjà vu 210 en Audi RS6 C6, mais le châssis de la petite Mia reste en tout cas imperturbable (et heureusement vu la vitesse) grâce à ses suspensions fermes et son centre de gravité au ras du bitume. Le plus étonnant vient sans aucun doute des freins : disques à l'avant et tambours à l'arrière, ABS et Assistance au freinage d'urgence, tout ça, c'est normal, mais c'est surtout le feeling de la pédale et l'équilibre général qui sont excellents, avec une voiture qui ne plonge absolument pas. Le problème, c'est que sur une piste rapide et large de 10 à 12 mètres comme celle-ci, on n'a que très peu l'occasion de les utiliser. Bien sûr, tout se faisant au ralenti, on a largement le temps de peaufiner sa trajectoire au micromètre. La Mia, le meilleur outil pour apprendre un circuit mais sans surprise il lui manquerait bien 100 ch pour s'amuser.
Six tours plus tard, soit 12 km, les 36 km d'autonomie se sont transformés en 8 km, avec un point d'exclamation orange affiché au tableau de bord m'implorant de me diriger vers la prise la plus proche. Soyons raisonnable. Une fois relié au secteur, le compteur de vitesse au tableau de bord se transforme en indicateur du pourcentage de charge. Il affiche 6 %.
Il est 13h00 : si l'on en croit la documentation du constructeur, 5 heures suffisent pour parvenir à 100 % en partant de 0, nous serons donc sur la route du retour bien avant 18h00. Largement le temps nécessaire pour faire des images statiques, tant photos que vidéos, de la Mia sous tous les angles.
Il est 15h30 : l'équipe technique a terminé et chacun se trouve une excellente excuse, préparée d'avance j'en suis sûr, pour décréter un rapatriement collectif vers la capitale dans notre véhicule de poursuite. Ce qui me rappelle que ce sont des collègues, pas des amis.
Il est 16h00 : je suis maintenant tout seul, il commence à faire nuit, la température tutoie le zéro et j'erre comme une âme en peine entre l'accueil du circuit déserté et le paddock glacial où se trouve la Mia. Angry Birds s'est chargé de consumer la batterie de mon téléphone en moins de deux mais je refuse de le voir comme un signe.
Il est 17h30 : j'ai tout lu à l'accueil, du livre d'or aux brochures pour les stages de conduite de Ferrari en passant par les consignes incendie. La femme de ménage me regarde d'un drôle d'air en passant l'aspirateur autour de moi. Dehors, il fait nuit noire. Et soudain, l'évidence me frappe. Depuis ce matin, mon stress de la panne s'était envolé, m'étant convaincu que si la Mia avait pu faire l'aller en une seule charge, elle pouvait logiquement faire le retour. Mais je n'avais pas pris en compte le facteur obscurité. Et donc l'allumage des phares obligatoire. Vous savez, vous, combien ça consomme en électricité, des phares de bagnoles ? Moi pas. Là, je n'ai pas le choix, je vais vraiment attendre que la Mia soit à 100 % pour partir, par sécurité. Sauf que j'ai beau calculer et recalculer, le compte n'y est pas. Si elle continue à ce rythme, elle devrait n'être chargée que vers 18h30/19h00. Or, le circuit ferme à 18h30.
Il est 18h30 : voilà 10 minutes que la Mia est à 99 %. Au lieu de cinq heures officiellement pour une charge complète, comptez plutôt six heures. Tant pis, me voilà parti. Les dents serrés, je ménage la Mia au maximum, ne freinant qu'en dernier recours et favorisant au maximum la récupération d'énergie au freinage particulièrement efficace. C'est un coup à prendre mais cela devient rapidement instinctif. J'en termine rapidement (enfin, tout est relatif) avec la nationale et me voilà dans le trafic chargé de l'A4. L'indicateur autonomie m'annonce 95 km alors qu'il m'en reste 40 à faire. Du coup, je me détends. Je me paie même le luxe de fermer la fenêtre coulissante et de mettre le chauffage. Et puis, hop, l'autoradio, soyons fou. Et 90 km/h en vitesse de croisière jusqu'à tomber dans les embouteillages traditionnels à l'approche de l'embranchement pour l'A86.
Il est 20h30 : les bouchons ne m'ont pas épargné, mais me voilà arrivé à bon port. Avec 42 km d'autonomie restante annoncée, soit au final, plus de 120 km d'autonomie totale, conformément à ce qu'annonce Mia. Quand je vous disais hier que ce n'était qu'une question de confiance...
Que conclure de cet essai de la Mia ? Combien ça coûte vraiment, d'où vient cette marque et quel est son avenir ? Tous ces articles et ces photos, c'est bien sympathique, mais ne serait-il pas possible d'avoir une vidéo ? C'est ce qui est au programme de l'article de demain.
Épisodes suivants
Mia Electric au quotidien : jour 5, combien ça coûte ?
Vidéo - Mia Electric au quotidien : jusqu'où irons-nous ?
Twitter : @PierreDdeG
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