Épisodes précédents :
Mia Electric au quotidien : jour 1, la découverte
Mia Electric au quotidien : jour 2, lâchée dans la ville
L'autonomie reste toujours une thématique douloureuse à aborder à propos des véhicules électriques, le spectre de tomber en panne au milieu de la pampa en étant dans l'impossibilité technique de se procurer un jerrycan d'électricité est probablement le plus gros frein à l'achat, en plus de la faible distance qu'ils peuvent parcourir sur une seule charge. C'est pourquoi nous avons voulu prendre le taureau par les cornes et braver nos craintes les plus profondes en sortant la Mia de son territoire, de sa zone de confort. Parce qu'on peut difficilement faire une centaine de kilomètres en ville en une journée, à moins d'être un camion poubelle. Et encore. Quelle distance peut-elle parcourir véritablement sur une seule charge ? C'est la question à laquelle nous avons courageusement voulu répondre.
Notre Mia est équipée du pack batterie 12 kWh, une option coûtant la bagatelle de 9 600 € à l'achat ou 75 € par mois en location et qui porte l'autonomie de 80 à 125 km. Mais ça, ce sont les chiffres constructeur. On se souvient douloureusement de la Renault Fluence ZE, donnée pour 185 km et au volant de laquelle mon estimé collègue Alexandre Bataille n'a pas pu dépasser les 87 km. On décide donc de se limiter à une distance de 80 km. Courageux, mais pas téméraire.
La destination toute trouvée est le Circuit de la Ferté Gaucher. Nous l'envahissons tellement régulièrement pour des essais de sportives avec ou sans Soheil Ayari que son personnel fait un peu partie de la grande famille Caradisiac. Il accepte gentiment de nous concéder l'utilisation d'une prise 220V/16A le temps de se recharger pour rentrer dans nos pénates. Le parcours pour y aller est composé de 40 km d'A4 avec une vitesse minimum légale de 80 km/h (même si se voir dresser une contravention pour excès de lenteur est tentant) puis autant de nationale ponctuée de traversées de ville, ce qui aboutit à un cycle mixte à la louche. Ou au godet de pelleteuse, plutôt.
© Mappy.fr
Évidemment, nous avons comme toujours notre véhicule de poursuite piloté d'une main de maître par notre photographe Eddy Clio, se chargeant d'embarquer nos cadreurs et de servir éventuellement de dépanneuse.
Pierre : Salut mec, c'est bon, tu as la barre de remorquage ?
Eddy : Ben non, c'est toi qui avais dit que tu la prenais.
Ce genre de dialogue est généralement le début de belles aventures dont on rit plusieurs mois après, une fois la cicatrisation terminée.
La Mia est prête, batterie chargée jusqu'à la gueule et réglée en position Eco, qui équivaut à une piqûre de bromure à la jugulaire pour les performances, mais qui permet d'optimiser l'autonomie. Cette dernière est représentée d'ailleurs au tableau de bord par un fier « 125 km ». Quelques centaines de mètres plus tard et une accélération vigoureuse pour s'insérer sur l'autoroute plus loin, elle s'est déjà réduite à 120 km. Dans quoi je me suis encore embarqué ? Malgré les 5°C, je décide par économie de ne pas me servir du chauffage à impulsion, qui s'arrête tout seul après 10 minutes d'utilisation, mais la buée envahit très rapidement le pare-brise, et je dois perturber l'aérodynamique de la Mia en ouvrant légèrement l'une des vitres coulissantes. Stabilisé à 80 km/h sur la voie la plus à droite, je contemple avec effroi l'autonomie se réduire comme peau de chagrin, rythmée par les dépassements des poids lourds.
Le temps s'égrène sur l'horloge à l'affichage digne d'un micro-ondes des années 80 et nous arrivons enfin au péage de Coutevroult, signe de la fin proche de l'autoroute et du début de la nationale. Après 40 km réels, l'autonomie, elle, s'est réduite de… 60 km, détruite par une vitesse moyenne élevée. On est à la moitié du parcours à la moitié de l'autonomie, rien n'est encore perdu, surtout que le profil de la route jusqu'à la fin est moins énergivore. J'opte pour une vitesse de croisière de 60 km/h entre les innombrables agglomérations et rapidement, en profitant de certaines longues descentes, je regagne plusieurs kilomètres d'autonomie grâce au récupérateur d'énergie parfaitement calibré n'offrant qu'un léger frein moteur. Évidemment, j'ai droit à tous les feux rouges de Coulommiers mais je reprends confiance : la Ferté Gaucher est en vue et l'autonomie restante est rassurante.
Et nous y voilà enfin : 80 km avalés et l'indicateur d'autonomie indique que je peux encore parcourir 36 km. 80 + 36 = 116 km, soit très près de ce qu'avance Mia malgré un parcours pas vraiment optimal. Durant tout le trajet, la crainte de la panne est évidemment permanente, mais il s'avère finalement que c'est ici plutôt psychologique et qu'il faut du temps pour qu'une relation de confiance s'installe.
Avant de recharger, il serait quand même dommage de ne pas profiter de ces derniers kilomètres d'autonomie. Voyons voir, nous sommes sur le Circuit de la Ferté Gaucher, la piste est libre, qu'est-ce que nous pourrions faire ?
Épisode suivant :
Mia Electric au quotidien : jour 4, parviendrons-nous à rentrer ?
Mia Electric au quotidien : jour 5, combien ça coûte ?
Vidéo - Mia Electric au quotidien : jusqu'où irons-nous ?
Twitter : @PierreDdeG
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