Avec le savoir-faire de Peugeot dans le domaine de la mise au point des châssis, on s’attend toujours à des merveilles, malgré l’impair assez récent de la 207 RC.
La 308 SW avec la motorisation 1.6 HDi 110 offre certes une très bonne synthèse confort/comportement, avec des suspensions bien amorties, une tenue de route prévisible et sûre, mais avec un équilibre un brin trop sous-vireur pour être pleinement efficace et plaisante en conduite dynamique. La tendance à élargir la trajectoire est plus marquée que pour la berline, malgré la grande majorité des 120 kg supplémentaires du break chargeant l’essieu arrière au profit d’un meilleur équilibre des masses entre avant et arrière (57%-43%). Ce choix des responsables des liaisons au sol se traduit par des interventions un peu trop prématurées et fréquentes de l’ESP optionnel (500 €) en conduite un tant soit peu dynamique dans les virages serrés ou plus prosaïquement, sur des tests d’évitement. Cela vaut avec deux personnes à bord aux places avant et un coffre peu lesté, et il est possible que le comportement affiche une plus grande neutralité avec 5 personnes et le coffre plein ou avec 7 personnes à bord. Certains nous feront remarquer qu’une familiale à motorisation de moyenne puissance n’a aucune prétention sportive, ce à quoi nous rétorquons que qui peut le plus peut le moins, surtout quand il s’agit d’un modèle qui tient à se démarquer sur ce point des sages monospaces compacts. Ce n’est pas la peine de disposer de trains roulants rigoureux, de voies élargies qui participent à un meilleur contrôle du roulis, d’une caisse à la rigidité torsionnelle plus soignée (0,83 mrd d’angle de torsion, près de 15 % de mieux que la 307 SW) ou d’un centre d’inertie abaissée de 10 mm par rapport à la 307 SW, … , pour pouvoir à peine ressentir et profiter de ces progrès au volant.
Rien de grave bien sûr, mais la 308 SW HDi 110 ne surclasse pas franchement une Volkswagen Golf break 1.9 TDi, et de très peu un Citroën Picasso en tenue de route. La version essence THP 175 chevaux aux réglages plus permissifs distille un plus grand plaisir au volant, sans rien sacrifier nous semble t’il la sécurité et la facilité de conduite. En revanche, carton plein pour le confort de suspensions. Les amortisseurs bien tarés filtrent parfaitement les petites aspérités à basse vitesse tandis que les grosses déformations et les ondulations sont avalés sans broncher à n’importe quelle vitesse. Les bruits de roulements très discrets, comme ceux de la mécanique –mieux étouffés que dans la 307 SW, participent à la quiétude à bord.
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