Un radar-jumelles, deux faux policiers, notre équipée sauvage décide de sévir rue de Rivoli, à Paris. L’objectif : traquer les rollers en excès de vitesse. Nous infligeons une amende de 230 francs à nos faux contrevenants, contrôlés à plus de 20 km/h. L'illusion est parfaite : les rollers n'en reviennent pas mais nous donnent leurs papiers, avant d'éclater de rire quand ils réalisent qu'ils ont été victimes d'un gag.
Un jeune homme penaud
Première victime : un jeune homme d'une vingtaine d'année. Contrôlé à 20 km/h, il est très surpris de se faire arrêter : “Sans blague ! 20 km/h ? Pourtant, je n'avais pas l'impression d'aller si vite, c'est hallucinant ! Franchement, il serait plus logique de contrôler les voitures que nous, les rollers !”
Devant son étonnement, nous lui infligeons un petit cours de morale : “Avez-vous idée, Monsieur, du taux d'accidents graves occasionnés par les rollers ? Nous pouvons vous dire que le nombre de blessés est très important et ces chiffres empirent de mois en mois. Il fallait donc réagir et la préfecture a décidé de sévir !”
Devant ce petit discours, notre roller reste sans voix, avant finalement de reconnaître qu'il commettait lui aussi parfois quelques petites imprudences.
La situation devenant cocasse, nous lui révélons la vérité. Soulagé, notre roller reconnaît avoir “marché” à 100 %.0 Avant de continuer son chemin, il nous demande tout de même : “Franchement, j'étais vraiment à 20 km/h ?”
Un roller lucide
La deuxième personne verbalisée est un homme d'une quarantaine d'années, atterré au premier abord par notre contrôle : “Quoi, vous contrôlez les rollers, c'est une plaisanterie, une blague ?” L'homme reconnaît ensuite : “Je trouve que c'est bien de contrôler car il y a des excès. Quand on voit comment roulent certains jeunes, on est bien obligé de sévir. Franchement, dans mon cas, je trouve que c'est un peu n'importe quoi, mais si vous me dites que je suis en excès de vitesse, je veux bien vous croire.”
Nous lui demandons ses papiers afin de rédiger le procès-verbal et là, notre fraudeur si compréhensif prend les choses beaucoup moins bien quand on lui annonce le montant de l'amende : “Vous voulez me faire payer 35 euros pour ça ? je trouve franchement que vous exagérez !” Finalement, nous révélons notre véritable identité et l'homme avoue n'avoir pas trop crû à notre histoire car un tel décret aurait fait couler beaucoup d'encre et on en aurait forcément entendu parler, ce qui n'était pas le cas. “Malgré tout, conclut-il, c'est une bonne idée car cela nous fait réfléchir sur notre comportement en rollers.”
Dans l'ensemble, les rollers ont été très surpris par cette verbalisation. Néanmoins, leurs réactions ont été nettement plus favorables que celles des cyclistes. Force est de reconnaître que tout le monde a déjà constaté des comportements dangereux de la part de certains adeptes de rollers sur des trottoirs bondés de piétons, et la majorité d'entre eux semblent même favorables à une règle ou à un code de bonne conduite.
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