Une voiture vendue sur quatre sera électrique en 2025, vraiment ?
Julien Bertaux , mis à jour
C’est ce que prévoit la fédération européenne Transport & Environment, qui table sur une part des ventes comprise entre 20 et 24 %. Les raisons ? Une offre plus étendue, mais aussi le renforcement des contraintes environnementales.
La perte de vitesse du marché de l'électrique ne serait que temporaire, et l'année 2025 s'annoncerait nettement mieux. (Crédit photo : MaxPPP)
Depuis le début de l’année, les voitures électriques ne séduisent plus autant, avec des chiffres de vente stagnants. Différentes raisons expliquent ce phénomène comme des aides à l’achat à la baisse ou encore un possible effet de palier atteint.
Face à ce manque d’intérêt, les constructeurs ont décidé de revoir leur stratégie. Quand certains annoncent de lourds investissements dans les modèles thermiques (Mercedes ou Volkswagen), d’autres décident de réduire le développement de leurs futurs modèles à l’image de Ford et certains font même marche arrière. Le Berlingo accueille à nouveau un diesel sous son capot et la Fiat 500 va bientôt faire de même.
Pourtant, Transport & Environment prédit un regain de la watture dès l’année prochaine avec une part qui atteindrait au maximum 24 % des ventes. À partir du 1er janvier 2025, la réglementation CAFE va contraindre les constructeurs à baisser la moyenne de CO2 des voitures vendues, sous peine de très lourdes amendes. Pour tenter de limiter les dégâts, les constructeurs n’ont d’autre choix que de vendre de l’électrique.
Par ailleurs, T&E indique dans son rapport que « certains constructeurs tentent de changer les règles au dernier moment, en demandant l’activation d’une clause spéciale de crise afin de reporter les nouvelles normes à 2027. Pour T&E, une telle demande est absurde. Le marché atone actuel est purement transitoire. Les constructeurs profitent de ces quelques mois de répit pour maximiser les ventes – et les profits – des véhicules thermiques, avant l’arrivée de la nouvelle législation. »
Dans le même temps, les prochains modèles attendus à moins de 25 000 € comme la Renault 5 d’entrée de gamme, la Citroën Ë-C3 ou encore la Fiat Grande Panda arriveront dès l'année prochaine. L’augmentation des ventes de ces nouveaux modèles sera « le premier levier […] et contribuera selon les estimations de T&E à hauteur de 60 % à l’atteinte des objectifs ». La fédération indique par ailleurs que Volvo répond déjà aux futurs objectifs.
La part non négligeable, mais limitée de l’hybride rechargeable
Toujours selon T&E, « le potentiel de réduction des émissions permis par les hybrides est limité ». Cette stratégie se révélerait pénalisante à court terme, et « trop miser sur les hybrides pourrait d’ici quelques années se traduire par une perte de compétitivité des véhicules électriques européens face aux concurrents internationaux, chinois en particulier. »
Pour autant, la fédération estime que Stellantis et le groupe Volkswagen « miseront largement » sur cette technologie avec une réduction des émissions attendues de respectivement 33 et 30 %. Ces hybrides rechargeables pourraient contribuer à des réductions de 18 % pour BMW, 17 % pour Mercedes et 15 % pour Renault.
Il existe enfin une autre solution : le pooling. L’idée est alors de s’associer entre constructeurs afin d’abaisser les émissions. Le rapport indique que si Volkswagen s’associe à Tesla, seules 17 % de ses ventes devront être électriques en 2025 au lieu de 22 %. Si Ford s’associe à Volvo, comme cela a été fait en 2021, cela permettrait de réduire les ventes de VE à 9 % au lieu de 21 %.
Sur les huit premiers mois de l’année 2024, la part des voitures électriques n’a atteint que 16,8 %. La marche semble donc haute pour parvenir à 20, voire 24 % des ventes.
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