Toyota C-HR, la voiture qui montre que l'on peut réussir sans diesel
Le crossover compact japonais rencontre un beau succès, aussi bien en France qu'en Europe. Il n'est nullement handicapé par l'absence dans sa gamme d'un moteur diesel. Une situation pas banale pour un modèle compact.
Jusqu'à quel niveau tombera la part du diesel dans les ventes d'autos neuves ? De janvier à mai, 47,7 % des voitures particulières immatriculées en France carburaient au gazole. Par rapport à la même période de 2016, c'est en recul de 5 points ! La chute est encore plus vertigineuse si on compare le niveau actuel avec celui de l'année 2012, avec un diesel qui représentait 73 % des livraisons.
Nous avons plusieurs fois évoqué ce qui explique cet inversement de tendance, comme l'arrivée d'une nouvelle génération de blocs essences qui (du moins sur le papier) est moins gourmande en sans-plomb ou encore le resserrement des prix des carburants. Il faut aussi prendre en compte une diminution de l'offre entraînée par le durcissement des normes. Avec la norme Euro 6, rendre un diesel « propre » est devenu plus onéreux, ce qui a quasiment condamné ce type de carburant sur les petites citadines, qui ne pouvaient absorber le surcoût.
L'évolution du marché est guidée par deux logiques : d'une part, la demande baisse, l'offre fera de même. D'autre part, plus la voiture est petite, plus le diesel se fera rare. Les grands modèles attirent davantage les gros rouleurs, qui voient encore tous les avantages du diesel.
On pouvait penser qu'un effet domino se mettrait en place rapidement, avec après les petites, les citadines polyvalentes. Mais le diesel est prêt à faire de la résistance. Pour preuve, toutes les dernières nouveautés sont encore disponibles avec un moteur diesel. Même la Nissan Micra, dont la génération précédente avait osé faire l'impasse sur le gazole, y est revenue avec un dCi 90 ch. Il semble encore trop tôt pour se passer d'une offre diesel sur un véhicule de plus de quatre mètres, sauf quand on est une écolo revendiquée comme la Prius, ou d'une façon un peu différente Lexus.
Pourtant, un véhicule familial est en train de démontrer que l'on peut faire l'impasse sur le diesel sans jouer les défenseurs de la nature, du moins pas directement. Et c'est d'ailleurs chez Toyota que cela se passe, avec le C-HR. Pour son crossover compact, le japonais laisse le choix entre un bloc essence classique et l'ensemble hybride repris à la Prius. Le C-HR fait donc fi des amateurs de mazout… et cela ne nuit pas à ses ventes. Sur les cinq premiers mois, plus de 8 200 exemplaires ont quitté les garages en France. Le C-HR s'est ainsi mieux vendu que l'Opel Mokka X et à peine moins que le Citroën C4 Cactus !
Au niveau européen, le C-HR s'en sort aussi très bien. Selon les données de Jato Dynamics relayées par Automotive News, près de 32 000 unités ont été vendues entre janvier et avril. Il est loin du Nissan Qashqai, toujours roi des SUV sur le Vieux Continent avec 75 000 unités. Mais il fait mieux que les Renault Kadjar (29 500) et Seat Ateca (21 700).
Évidemment, le succès du C-HR s'explique avant tout par son design. Le C-HR a un look des plus osé qui ne peut laisser indifférent. Une preuve s'il en fallait une que le style reste un critère d'achat très important… et peut inciter des clients à changer leurs habitudes en matière de motorisations. À n’en pas douter, une partie de la clientèle du C-HR se serait ruée sur le diesel si un moteur de ce genre était proposé.
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