Quand Cash Investigation s'attaque aux SUV
L'émission d'investigation de France 2 a enquêté sur la mode des SUV, qui représentent dorénavant plus de la moitié des ventes de voitures neuves en France. Elle en profite pour aborder des thèmes plus généraux liés à l'automobile. De la LOA trop chère, aux PHEV trop gourmands en carburant.

Voilà qui est alléchant. 1 h 30 consacrés aux SUV et à tous leurs secrets, en prime time sur une grande chaîne publique : c’est la promesse de ce numéro de Cash investigation baptisé « SUV, le jackpot des constructeurs automobiles » que nous avons pu consulter avant sa diffusion mardi 30 septembre à 21 h 10 sur France 2.
Allons-nous tout savoir sur la bascule qui s’est opérée depuis 2007, date de naissance du premier Nissan Qashqai et qui a vu, en quelques années, toute l’industrie automobile s’enticher de ces autos hautes sur pattes ? On va surtout tout apprendre de ce que l’on sait déjà : le choix des industriels qui se sont tournés vers des modèles plus rentables que des berlines, de grosses autos dont les marges sont meilleures, en délaissant surtout les petites citadines du segment A qui ne leur rapportaient pas grand-chose.
Trop lourds trop polluants et trop chers
Les Sport Utility Vehicles sont lourds et chers ? On le sait bien, mais ils tiennent la promesse faite à leurs acheteurs : celle de les protéger en cas de choc. Elise Lucet s’en est allée dans le labo d’EuroNCAP pour le constater et pour constater aussi qu’ils sont plus dangereux pour le piéton. Le lecteur de Caradisiac, et tous les spécialistes de l’automobile le savent bien. Mais le grand public ? Les plus de 2 millions de téléspectateurs qui constituent l’audience moyenne de l’émission le savent-ils ?

Rien n’est moins sûr, comme ils ignorent peut-être les autres thèmes abordés dans l’émission. Car ils vont bien au-delà du SUV qui ne semble qu’un prétexte pour expliquer quelques pratiques de l’automobile en général, même quand elle a des roues plus petites. Il en va ainsi de la LOA, pas du tout rentable pour l’acheteur, mais très profitable pour le financeur. Cash aborde aussi le leurre du PHEV et de ses consommations ultra-basses relevées pour son homologation, et très peu effectives dans la réalité si les batteries ne sont pas recherchées.
Reste évidemment le penchant un peu sensationnaliste de l’émission d’Élise Lucet qui évoque un lobbying des constructeurs pour imposer les SUV. Même s’il n’est nul besoin d’intriguer en coulisse pour que 52% des autos vendues actuellement soient des crossovers. Il suffit de remplir ses catalogues de ces modèles, et d’abandonner petit à petit les autres.
Ce bon vieux lobbying
Les seules actions de lobbying relevées par les journalistes de l’émission datent de plusieurs années, et ne sont pas spécialement liées à ces grosses autos. Ils nous rappellent notamment qu’en 2007, les constructeurs allemands ont obtenus que les voitures de forte cylindrée, leur spécialité, pouvaient, à l’époque, émettre 130 g de C02, contre 124 g pour les autres. Depuis, leur lobbying a quelque peu perdu de son éclat, puisqu’ils n’ont pas pu obtenir l’annulation des normes CAFE (81g du km) ou l’échéance du tout électrique en 2035. Pour le moment du moins.
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