Peugeot va retourner aux États-Unis, Citroën visera l'Inde
Le groupe PSA veut booster ses ventes hors d'Europe. Ses grandes marques vont se concentrer sur de nouveaux territoires. Pour Peugeot, ce sera l'Amérique du Nord.
PSA a un gros handicap : il est trop dépendant de l'Europe. Une situation qui s'est aggravée avec l'achat d'Opel, la firme allemande écoulant quasiment toute sa production sur le Vieux Continent. Sur les 3,87 millions de voitures vendues par le groupe en 2018, 80 % l'ont été en Europe ! À titre de comparaison, chez Renault, une vente sur deux se fait hors d'Europe.
PSA n'a pas été aidé en 2018 par l'arrêt des ventes en Iran et par ses difficultés en Chine. Mais il sait qu'il n'est pas assez internationalisé. Lors de la présentation des résultats financiers de son groupe, Carlos Tavares a annoncé une accélération des ventes à l'international, visant + 50 % d'ici 2021.
Le groupe va miser sur ses trois marques généralistes pour s'ancrer sur trois marchés importants du globe. Citroën visera l'Inde, Opel se concentrera sur la Russie et Peugeot (re)partira à la conquête de l'Amérique du Nord ! C'est donc confirmé, la marque au Lion va faire son retour aux États-Unis. On aurait plutôt pensé que DS était mieux adapté.
Le constructeur avait quitté ce marché en 1991. Le Canada est aussi au menu. Mais Carlos Tavares le dit depuis plusieurs années : pas de précipitation. PSA a imaginé un retour par étapes, commençant par lancer en 2017 à Seattle son service de mobilité Free-2-Move. Il va progresser petit à petit. La commercialisation de modèles ne pourrait pas commencer avant 2026 ! D'ici là, la gamme aura donc complètement changé. Peugeot devrait plancher sur des modèles au gabarit plus adapté pour la clientèle américaine, à commencer par un grand SUV. L'avantage, c'est que celui-ci sera aussi adapté à la Chine.
De beaux résultats financiers
> Le chiffre d'affaires de PSA en 2018 a été de 74,03 milliards d'euros, en hausse de 18,9 % par rapport à 2017. Pour la division automobile hors Opel, il est de 43,02 milliards d'euros, en progression de 5,6 %.
> Le résultat opérationnel courant est de 5,69 milliards, en hausse de 43 %. La marge opérationnelle courante du groupe est de 7,7 %. Pour la partie Opel/Vauxhall, elle est de 4,7 %. Pour la division Peugeot/Citroën/DS, elle atteint carrément 8,4 %.
> Le bénéfice net (part du groupe) a augmenté de 47 % à 2,83 milliards d'euros, un niveau historique.
> PSA va verser à ses salariés français (qui touchent moins de deux smic par mois) une prime de performances et d'intéressement de 3 801 €, contre 2 660 € en 2018.
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