Peugeot 9x8: "un changement fondamental de génération" pour la marque
Peugeot en dit un peu plus ce jeudi sur le programme de sa 9x8, qui participera au championnat du monde d'endurance 2022. Et la marque d'insister sur les convergences entre cette voiture de course à moteur hybride et ses modèles de série. On comprend l'idée, mais on ne va peut-être pas s'affoler non plus... Décryptage.
Ce n’est pas tout les jours que Peugeot communique officiellement au sujet d’une future auto. Et même si le modèle qui nous intéresse ce matin n’a pas vocation à rouler sur route ouverte, il contient suffisamment d’informations intéressantes sur les intentions de la marque dans un avenir proche pour que Caradisiac s’en fasse écho.
La 9x8, donc, est la voiture que le Team Peugeot TotalEnergies engagera dès cette année en catégorie Hypercar du championnat du monde d’endurance FIA WEC, avec pour ambition de s’imposer au Mans dès 2023.
La première surprise, qui n’en est pas tout à fait une, est que la bête se passe d’aileron arrière. Une lubie de designer ? Certainement pas, à en croire la marque au lion : « Le règlement Hypercar ACO/FIA l’autorise », précise Olivier Jansonnie, Directeur Technique programme WEC de Peugeot Sport. « Nos études en calculs et en soufflerie ont souligné la pertinence de ce choix. Les séances de roulage sur différents circuits, aux spécificités diverses, devront valider cette option, ainsi que les développements et réglages qu’elle nécessite ».
Et Peugeot Sport de plastronner, dans son communiqué envoyé ce matin, sur le fait que « depuis 1971, il y a tout juste 50 ans, plus aucune voiture ne s’y est imposée [au Mans, NDLR] sans aileron arrière. » L’expérience des courses à venir illustrera ou non la pertinence de ce choix, qui permettra en tout cas à la 9x8 d’être aisément reconnaissable.
Car le style de la voiture, Peugeot l’assure, a fortement mobilisé l’équipe de designers menée par Matthias Hossann, que Caradisiac a déjà eu l’occasion d’interviewer par le passé. « Nous étions en contact quotidiennement avec l’équipe de Peugeot Sport, nous avons véritablement travaillé main dans la main », précise celui-ci, avant de vanter un niveau d’échange « absolument inédit » entre ingénieurs et designers.
Bref, il ne serait pas juste agi de modifier « de petits détails et le dessin de la livrée », comme cela se pratique habituellement en pareil cas. Dont acte.
Si le profil – absence d’aileron mise à part – reste assez proche de celui auquel nous ont habitué les voitures de course de ce genre, la 9x8 se caractérise ainsi par un style « qui soit moins une voiture de course et plus une Peugeot », explique la marque. L’idée, serait donc d’évoquer « une voiture sportive qui pourrait en théorie aussi bien évoluer sur routes que sur les circuits. » (mazette!)
Et Matthias Hossann d'insister: « je voulais une voiture qui soit à la fois immédiatement reconnaissable et qui marque une rupture, un changement fondamental de génération ».
Outre la teinte de carrosserie grise partagée avec les versions musclées de la 508, s’ajoute la signature lumineuse à trois griffes propre aux modèles de série de la marque : « nous n’avons pas eu trop de mal à les implanter à l’avant de notre Hypercar 9X8, mais leur mise en scène à l’arrière nous a imposé un gros travail. Nous avons intégré les trois griffes lumineuses dans des éléments en matériau composite séparés, dont les interstices permettent l’extraction de l’air. » La fonction dicte la forme, et l’inverse est ici un peu vrai aussi.
A bord, les pilotes profiteront d’un système qui « reprend le concept de l’i-Cockpit caractéristique de la marque », Peugeot dixit. On veut bien faire semblant d’y croire, en laissant à nos lecteurs le soin de faire courir leur imagination sur les convergences réelles entre les exigences d’une voiture de course et celles d’une berline.
Au-delà de la recherche d’efficience, le travail sur le design de la 9x8 doit permettre de mettre en évidence les avancées technologiques de la maison Peugeot.
Répondant au cahier des charges de la nouvelle catégorie Hypercar LMH (pour Le Mans Hybrid), la 9x8 dispose d’un groupe motopropulseur hybride, basé sur un bloc V6 essence 2.6 biturbo, acoquiné à moteur/générateur électrique de 270 ch animant les roues avant.
Les 680 ch obtenus alimentent ainsi quatre roues motrices. Le propos de la 9x8 est de « prolonger, en compétition, la stratégie d’électrification de la marque ».
Une compétition où les deux voitures engagées arboreront les numéros 93 et 94. 93 comme l’année du triplé de la 905 aux 24 Heures du Mans, et 94 comme une suite logique.
Tout aussi logique est le choix de l’appellation 9x8 : 9 parce qu’il désigne les véhicules de compétition de la marque en endurance, le X pour évoquer la traction intégrale et l’hybridation, et le 8 pour marquer la parentèle avec les modèles de la marque, de la 208 à la 5008.
On ignore en revanche si les 9x8 s’aligneront au Mans dès cette année, ou attendront plus tranquillement l’édition 2023 : « Le Team Peugeot TotalEnergies ne sera pas au lancement de la saison 2022 qui démarre à Sebring en mars et comporte six épreuves. L’arrivée en course sera liée à la maturité de la 9X8, à sa fiabilité comme à sa compétitivité, et cela en accord avec l’organisateur, régulièrement informé de l’avancement du programme de développement. »
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