Nouveau scandale en vue : Volkswagen a-t-il encore triché avec ses diesels Euro 6 ?
C'est la télévision allemande qui l'affirme. La SWR (équivalent de France Télévision), suite à la lecture de documents internes au constructeur, est catégorique : les nouveaux diesels Euro 6, type EA 288, incluent un logiciel qui reconnaît le passage de la voiture sur un banc d'essai, et adaptent les systèmes antipollution pour moins émettre. Le groupe allemand est-il à la veille d'un second énorme scandale ?
Un nouveau scandale couve... Du moins c'est ce que l'on pourrait penser après les découvertes faites par nos confrères de la télévision allemande SWR (Südwestrundfunk), l'équivalent de France Télévision.
En effet, après avoir compulsé des documents internes confidentiels du constructeur Volkswagen, datant de fin 2015, il ressort que les moteurs diesels EA 288, ceux qui ont pris la suite des EA 189, au cœur du scandale du "dieselgate" depuis 2015, seraient aussi dotés d'un logiciel tricheur, qui détecterait les moments où le véhicule passe sur un banc d'homologation.
Ces moteurs respectent la norme Euro 6, entrée en vigueur pour tous les véhicules vendus en septembre 2015. Et ils ont été montés depuis 2012 dans de nombreux modèles du groupe, en version 1.6 TDI ou 2.0 TDI (VW, Seat, Skoda, Audi).
Dans des documents internes, dit la SWR, il est décrit en détail le fonctionnement de la "détection de cycle" sur ce type de moteur. Il serait rendu possible par un logiciel installé dans la voiture, capable de déceler si un test de mesure de gaz d'échappement est en cours ou non.
Le même type de logiciel qui a été découvert, et mis en cause dans le scandale de 2015.
Volkswagen a démenti rapidement
Alors Volkswagen, encore une fois pris la main dans le sac ? Rien ne permet, aujourd'hui, de l'affirmer catégoriquement.
Cependant, les documents ont été montrés à Axel Friedrich, expert en échappement et expert de la commission d'enquête sur le diesel auprès du Bundestag (assemblée parlementaire de la République fédérale d'Allemagne). Et il est également catégorique : "Le véhicule détecte s'il est sur banc d'essai. L'AdBlue injecté est alors suffisant, alors qu'en conduite normale sur route, on utilise beaucoup moins d'AdBlue". (Rappel : l'AdBlue est un liquide à base d'urée, injecté dans les gaz d'échappement pour réduire les émissions de Nox, oxydes d'azote).
Bien sûr, de son côté, le groupe Volkswagen dément fermement : "Les véhicules équipés du moteur diesel EA288, conformément à la norme d'émissions de gaz d'échappement Euro 6 en vigueur dans l'Union Européenne, ne contiennent pas de détection de cycle. Par conséquent, il n'y a pas de dispositif illégal. Nous étudions ce problème depuis 2015 et les résultats de toutes les enquêtes et mesures confirment nos connaissances. L’utilisation de courbes de conduite sur le moteur EA288 n’a eu aucune influence sur le respect des valeurs limites d’émission." (traduction de la réaction en Allemand de VW par Google traduction).
Un porte-parole de Volkswagen a expliqué "qu'il n'était pas interdit de définir des "courbes de conduite". Certaines caractéristiques d'une voiture sont définies de telle sorte qu'il est en principe possible de déterminer si elle se trouve actuellement sur un banc d'essai. Cependant ces paramètres ne doivent pas être utilisés par les développeurs pour influencer le post-traitement des gaz d'échappement. Rien n'indique qu'une telle chose ait pu se produire."
Une stratégie DANS le cycle et HORS cycle est décrite
Les documents de Volkswagen contiendraient cependant aussi noir sur blanc la description "de la stratégie de dosage SCR dans le cycle et hors du cycle" (SCR signifiant Selective Catalytic Reduction, soit le système de traitement des Nox).
Le cabinet d'avocat Baier et Depner, qui s'est chargé de défendre de nombreux dossiers lors du scandale de 2015, et à qui on a transmis les documents, est du même avis. Pour Andreas Baier, ils confirment que Volkswagen a également manipulé les moteurs EA 288. Il commente : "ces documents sont vraiment géniaux et ils propulsent le scandale à un autre niveau, celui des clients du moteur successeur".
Pour le moment, l'autorité fédérale des transports motorisés, la KBA, n'a pas réagi à cette révélation de la chaîne SWR, même après de nombreuses sollicitations. Ce que regrettent certains observateurs allemands, pointant du doigt que "les preuves sont sur la table"...
Le ministère fédéral des transports, quant à lui, botte en touche. Ils ont réagi jeudi 12 septembre en disant que des tests avaient été réalisés dès 2016 sur les nouveaux moteurs, sans trouver de fraude.
Le début, donc, d'un nouveau feuilleton ? C'est à suivre de près en tout cas, ce que nous ne manquerons pas de faire.
Sources : avec SWR et androidpit.fr
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