Les Français et la voiture : pour beaucoup la transition énergétique attendra
Vitrine des constructeurs, le prochain Mondial de l’Auto de Paris ouvrira ses portes dans quelques jours. L’occasion de découvrir les nouvelles gammes électriques de nombreuses marques, et leurs tarifs de plus en plus premiums. Une inflation qui s’éloigne petit à petit de la réalité du marché automobile français, comme en témoigne une récente enquête réalisée par OpinionWay pour Aramisauto.
Incontournable pour l’industrie auto, le Mondial de Paris est la vitrine du savoir-faire des constructeurs mondiaux En termes de nouveautés et de technologie, l’édition 2022 du salon parisien, qui ouvrira ses portes dans quelques jours, du 17 au 23 octobre prochains, devrait une nouvelle fois réunir le gratin de l’industrie automobile. Des constructeurs qui se presseront pour présenter au public leurs futures gammes de véhicules électriques.
Avec des véhicules de plus en plus premiums et de plus en plus chers, les prix du carburant et de l’énergie qui explosent, le budget automobile d’une majorité de Français n’est pourtant plus très loin de ses limites. Malgré un arsenal législatif national et européen qui se précise en faveur de la transition énergétique, la mobilité électrique peine encore à s’imposer.
Une enquête réalisée par OpinionWay pour Aramisauto, révèle ainsi que si le marché de l’occasion prend largement le pas sur celui du neuf (75 % de véhicules vendus en 2021 étaient d’occasion), le choix est avant tout dicté par des considérations financières : 64 % des ménages français ne disposaient en effet pas du budget pour acquérir un véhicule neuf.
Une question budgétaire cruciale quand pour 60 % des Français interrogés, l’automobile s’impose comme le poste de dépense le plus important de leur budget. Huit Français sur dix (82 %) limitent même leurs déplacements pour dépenser le moins de carburant possible.
Réalisée du 18 au 26 août 2022 auprès d’un échantillon de 1 035 automobilistes représentatifs de la population française, l’étude pointe également un autre point crucial : un Français sur cinq (19 %) issu des ménages modestes roule encore dans un véhicule de plus de 10 ans. Et alors que l’État compte déployer de plus en plus de zones à faibles émissions sur le territoire, 51 % des personnes interrogées ne connaissent pas le Crit’Air de leur véhicule. Concernant la mise en place des ZFE, la réglementation pénalise en premier lieu les plus jeunes puisqu’un tiers des 18-24 ans (contre 13 % en moyenne) déclarent rouler dans un véhicule de Crit’Air 4 ou 5 déjà interdit dans certaines agglomérations.
Questionnés sur les zones à faibles émissions, 42 % des automobilistes issus des classes modestes sont déterminés à utiliser leur voiture malgré l’interdiction. De même, face à une autre mesure envisagée par les municipalités, seules 20 % des personnes interrogées se disent prêtes à payer un péage pour rouler en agglomération ou en centre-ville.
La transition est d’autant plus difficile que pour 75 % des Français interrogés, la voiture reste indispensable pour se rendre au travail. S’ils aimeraient ne plus prendre leur voiture, 60 %, surtout parmi les femmes et les habitants de province, déplorent ne pas avoir d’offre de transport adaptée.
S’ils devaient acheter un nouveau véhicule, 70 % d’entre eux se tourneraient même demain vers une voiture d’occasion et 59 % choisiraient encore un moteur thermique, dont 26 % un diesel.
L’électrique peine donc encore à convaincre : 40 % des Français interrogés se disent prêts à opter pour un véhicule à moteur hybride (30 %) ou électrique (10 %), en prenant en compte son prix. La fluctuation des prix du carburant pourrait tout de même inciter 70 % des 18-24 ans à acheter une voiture électrique.
Et ce même si 61 % des automobilistes sondés pensent que le plein d’une voiture électrique coûtera le même prix qu’un plein d’essence. Les Français ne craignent pas seulement pour leur portefeuille, mais se questionnent aussi sur l’accessibilité des bornes de recharges : malgré l’optimisme des plus jeunes (63 %) et des Franciliens (56 %), ils ne sont que 39 % des provinciaux à penser qu’il y aura assez de bornes en France pour que toutes les voitures deviennent électriques.
Si les véhicules électriques deviennent incontournables dans les gammes des différents constructeurs, et qu’ils gagnent régulièrement des parts de marché ils creusent également un fossé de plus en plus important entre les classes sociales avec une large frange de la population française exclue de cette « mobilité du futur » que les politiques européens souhaitent malgré tout imposer à marche forcée.
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