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L'histoire de l'auto c'est beau, même à la radio

Dans Loisirs / Autres actu loisirs

Michel Holtz

Un formidable podcast en quatre épisodes d'une heure chacun est disponible sur le site de France Culture et sur toutes les plateformes. L'occasion d'occuper les longs moments de bouchons, même de ceux qui pensent tout savoir de l'histoire de l'automobile.

L'histoire de l'auto c'est beau, même à la radio

Le cours de l’histoire, c’est tous les jours et toute l’année sur France Culture. Une émission animée par Xavier Mauduit, un homme capable de passionner pareillement son auditoire en lui racontant l’histoire des vêtements portés en 1930, ou celle des peintures rupestres de Dordogne 20 000 ans avant notre ère.

Pour cet été, le producteur a choisi de raconter l’histoire de l’automobile en quatre épisodes de 58mn. Une saga qu’il convient évidemment d’écouter en voiture. Quatre heures à écouter un podcast dans les bouchons sur la route des vacances ? C’est évidemment un peu compliqué lorsque de très jeunes enfants réclament, depuis leurs rehausseurs fixés sur la banquette arrière, les aventures de l’âne Trotro. Mais pour les plus grands, cette longue histoire est truffée d’enseignements. 

Le pétrole a gagné sur l'électricité, pendant un temps

Et même ceux qui pensent avoir intégré les grandes étapes de l’évolution de cette formidable machine, et de ses conséquences sur le monde, vont découvrir de nouveaux éléments. Car Mauduit et les historiens qui l’entourent évoquent le dilemme qui dès le début de l’automobile, au XIXe siècle, a entouré sa naissance. Entre l’électricité et le pétrole le choix de l’énergie n’a pas été évident, jusqu’à l’écrasante victoire du carburant que l’on connaît et qui pourrait bien disparaître dans les prochaines années.

Le podcast évoque également l’importance, dans le déploiement de la voiture, de l’ACF, l'automobile Club de France, fondé en 1895, et qui rassemble alors une foultitude de personnalités qui vont promouvoir l’auto et en faire ce qu’elle est devenue : le moyen de transport qui va chambouler l’urbanisme mondial, son économie, et la société toute entière. Certes, ce club sélect rassemblait surtout des aristocrates ou des grands bourgeois, à la condition, bien sûr, qu’ils soient des hommes, ces dames étant exclues.

la Ford T : elle inauguré la chaîne de montage en laissant, pour un temps, l'Europe de marbre.
la Ford T : elle inauguré la chaîne de montage en laissant, pour un temps, l'Europe de marbre.

Pour la démocratisation, il faudra attendre quelques années et l’épisode suivant du podcast. C’est en 1908 que Henry Ford met en place son système de travail à la chaîne qui va donner naissance à l’auto démocratique, Tin Lizzy, la Ford T. Mais ce que nous apprend cet épisode, c’est la réticence européenne au Fordisme, au point qu’en 1925, les Allemands expliquent que "ces autos fabriquées à la chaîne sont un phénomène spécifiquement américain qui ne saurait être exporté en Europe". On connaît la suite et l’expansion de Wolfsburg.

Les 24h du Mans à leur début : un circuit et des voitures proches des routes traditionnelles et des voitures de série.
Les 24h du Mans à leur début : un circuit et des voitures proches des routes traditionnelles et des voitures de série.

L’épisode suivant évoque les 24h du Mans, largement évoqués cette année à l’occasion du centenaire de la course. Un épisode au cours duquel le sociologue du sport Benoit Caritey revient sur ce qui faisait le sel des courses sur circuit d’avant-guerre, « avec des pistes qui se voulaient proche des routes habituellement fréquentées par les voitures de tous les jours et des bolides proches de celles-ci aussi ». Une adéquation entre les bolides de course et l’auto de monsieur tout le monde, ou presque, qui va totalement disparaître avec la démocratisation de l’automobile dès la guerre achevée.

La nationale 7 aujourd'hui est un lieu de commémoration ou des autos anciennes rejouent le temps des trente glorieuses.
La nationale 7 aujourd'hui est un lieu de commémoration ou des autos anciennes rejouent le temps des trente glorieuses.

Pour clore cette saga, Xavier Mauduit a choisi un lieu emblématique des trente glorieuses, du moins une ligne emblématique tracée à travers la France en pleine expansion dans ces années-là : la Nationale 7 dont la gloire n’aura duré qu’une quinzaine d’années, du temps ou les automobilistes l’empruntaient pour rejoindre le soleil de la Côte d’Azur durant les congés payés acquis vingt ans plus tôt. Un temps qui s’est arrêté avec l’inauguration de l’autoroute A7 dans les années soixante, celles-là même ou aujourd’hui, dans les bouchons, les automobilistes écoutent peut-être la saga de l’automobile de France Culture.

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