Est-il plus dangereux de travailler chez Tesla ?
Le débat est lancé aux États-Unis sur fond de guerre d’influence au sein même de la chaîne de production du blason d’Elon Musk. Tesla est en effet le seul constructeur automobile présent sur le sol américain à ne pas avoir de syndicat et c’est à la demande de l’un d’eux, le United Auto Workers, qu’une étude a été lancée par une association de défense des salariés en Californie sur le taux d’accidents du travail au sein de la marque. Au bilan, un constat fort : ce taux a été supérieur de 31 % à la moyenne du secteur automobile en 2015.
Tesla est un constructeur automobile et il découvre tous les aspects et les charmes de son métier. Côté euphorie, la marque, avec une capitalisation boursière de près de 51 milliards d’euros, vaut désormais plus que les deux géants de Detroit que sont Ford et la General Motors, qui pèsent respectivement 50 et 43,6 milliards à Wall Street. Mais il n’y a pas que la corbeille des places boursières. Il y a aussi, le bruit et la poussière de l’usine. Avec des gens qui travaillent dedans et qui s’y blessent à l’occasion.
Et travailler chez Tesla, ce n’est apparemment pas si simple. Le taux de blessures graves y serait même deux fois plus élevé que chez les autres constructeurs automobiles. L’analyse faite par Worksafe du registre des blessures envoyé par Tesla aux autorités californiennes de la santé et de la sécurité montre qu’il y a eu 8,8 blessures pour 100 salariés en 2015, soit un taux supérieur de 31 % à la moyenne du secteur automobile américain, qui ressort à 6,7.
Ce taux, connu sous le sigle TRIR (taux de fréquence des accidents déclarés), est revenu à 8,1 pour 100 en 2016 chez Tesla. Une déflation sur laquelle insiste la marque en expliquant que son taux d’accidents du premier trimestre 2017 était inférieur de 32 % à la moyenne du secteur. Une indication illustrée par une approche humble du sujet qui n’est pas courante dans le milieu : « nous avons pu avoir des difficultés par le passé en apprenant à devenir un constructeur automobile, mais ce qui compte, c’est l’avenir, et avec les changements que nous avons mis en place, nous avons de loin le taux de blessures le plus bas du secteur ».
Un message qui n’a pas convaincu Worksafe qui estime que les données préliminaires du premier trimestre avancées par Tesla sont insuffisantes pour en tirer des conclusions sur une tendance de fond. L’organisation syndicale UAW ne commente pas mais Tesla n’est pas dupe en faisant connaître son sentiment d’une utilisation de ces données relatives à la sécurité des conditions de travail par l’UAW comme un argument en faveur de la création d’une représentation syndicale au sein de l’entreprise.
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