2. Essai Suzuki V-Strom 1000 XT 2017 : de l'art d'enrouler à celui d'attaquer
Très linéaire dans son comportement, le moteur n'a de cesse d'utiliser son couple important obtenu dès 4 000 tr/min et ressenti dès 2500. L'allonge permet de tirer sur les rapports mais on préfère la plupart du temps profiter de la sonorité profonde de l'échappement et du battement du bicylindre. Même amoindri par une réduction des frottements, même adouci par les années et les normes successives, il conserve ce rythme appréciable lui offrant force et vivacité. Une agilité que ne peut tout à fait revendiquer la partie cycle ! Pour bien réparties qu'elles sont, les masses n'en sont pas moins présentes entre les jambes. On apprécie du coup de pouvoir guider la V-Strom de manière intuitive et naturelle. Elle est ce genre de trail XL que l'on emmène sans jamais les brusquer, mais qui acceptent néanmoins de se voir rondement voir rudement menés.
Le cadre encaisse sans broncher les accélérations et les changements de cap vifs, rappelant par son architecture périmétrique celui de la GSX-S 750. En plus costaud ! Les retrogradages sont amortis et font à peine danser l'arrière lorsque l'on chatouille le sélecteur et 1le levier gauche. Il bougera davantage sur les gros freinages de l'avant, lorsque la fourche inversée de 43mm se tasse et allège la roue arrière sous l'effet du levier droit. Le freinage couplé, secondé par un ABS Bosch de dernière génération, repose sans arrière pensée sur un étrier avant à fixation radiale. Il est à la fois doux et prévenant, tout en bénéficiant d'une attaque franche et d'une force bienvenue à mi levier. Quant à la pédale de frein, elle se montre souple et réactive, tout en faisant immédiatement ressortir la grosse nouveauté : l'ABS est actif sur l'angle grâce à une centrale inertielle. Pilez de l'arrière alors que vous prenez une courbe, vous sentirez la roue continuer de tourner à son rythme et asseoir la moto sans influer sur la trajectoire. Quant à l'avant, il conviendra de privilégier le freinage dégressif. Classique sur un trail, freiner confusément de l'avant en courbe aura tendance à relever la moto, bien moins « tordant » cependant que lorsque ledit freinage n'est pas associé à l'arrière.
Avec son comportement très neutre et prévisible, la V-Strom 1000 gagne rapidement la confiance. Elle fait aussi oublier son poids au bout de quelques kilomètres, alors que l'on roule pourtant de manière sportive. Que l'on souhaite prendre l'angle maxi et signer la route au moyen des ergots de repose pieds en optant pour une conduite buste toujours droit, afin de ne pas attraper le tournis, ou bien se montrer bien plus mobile en selle, la V-Strom est calée sur la ligne qu'on lui impose. Même dans l'hyper sinueux que nous rencontrons au creux d'une vallée de falaises d'ocre, elle se fait oublier, permettant de viser la sortie du virage, d'en ressortir en vissant l'accélérateur afin de compenser la tendance naturelle à élargir modérément la trajectoire. Au pire, l'anti patinage en position 1 régule-t-il de manière imperceptible la rotation de la roue arrière. Sur ces routes sans limitation de vitesse, où chacun choisit son rythme, les panneaux « succession de virages » sont posés… dans les virages pour en annoncer de plus serrés encore. Alors on dose les gaz, on improvise sans arrière pensée, serein quant à la tenue de route ou encore à la capacité de la moto à improviser.
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