Essai - Peugeot 508 1,6 PureTech 180 EAT8 : est-ce que l'essence a du sens ?
Contrairement à la tendance générale, la catégorie des berlines familiales, populaires chez les gros rouleurs, reste encore très portée sur les motorisations diesel. Mais les mécaniques essence modernes ont tout de même des arguments à faire valoir, avec notamment des performances et un agrément supérieurs à puissance égale. Suffisant pour oublier l'écart de consommation ? Pour le savoir, nous avons pris le volant pour la première fois d'une Peugeot 508 essence, la version 1,6 PureTech 180 EAT8.
Sommaire
Note
de la rédaction
14,8/20
Note
des propriétaires
En bref
À partir de 34 600 €
1,6 PureTech 180 ch et 250 Nm
Boîte automatique à huit rapports EAT8
C'est une chose de découvrir la seconde génération de Peugeot 508 dans un salon automobile, où, sur un podium et sous les projecteurs, sa ligne spectaculaire fait déjà son petit effet, ça en est une autre de la voir enfin à l'air libre, sur le réseau routier, où elle se fait encore très rare. La marque au lion s'est un peu cherché ces dernières décennies pour dessiner ses berlines, avec à la clé quelques franches réussites, comme la 406, et d'autres plus discutables, comme la 407. La nouvelle venue fait sans aucun doute partie de la catégorie de la première, avec un coup de crayon simple et élégant et un grand dynamisme apporté ses porte-à-faux réduits, son long empattement et sa ligne de toit plongeante, la plaçant au passage dans cette nouvelle tendance des « berlines coupés ». L'originalité est apportée par des feux de jours en forme de crocs (les canines d'animaux carnivores, pas les sandales de plage) et à l'arrière par une barre de feux assombrie, dont l'impact visuel rend beaucoup mieux avec une teinte plus claire, mais si le « Dark Blue » de notre modèle d'essai, un noir aux reflets bleus, est tout à fait plaisant.
Le bandeau de feux arrière noir se marie mieux avec une teinte plus claire.
Une fois les portes aux vitres sans montant franchies, on découvre une planche de bord qui parvient à réaliser le tour de force d'avoir un dessin audacieux sans pour autant sacrifier l'ergonomie. Il y a bien sûr le petit volant - auquel on s'habitue très vite – surplombé par l'instrumentation numérique mais aussi la console centrale légèrement tournée vers le conducteur et dont l'écran est commandé par des touches façon piano. La finition est flatteuse, les sièges sont confortables et enveloppants et il n'y a rien à redire de la position de conduite, mais les plus grands auront la tête très près du pavillon à l'avant comme à l'arrière et la visibilité est entravée par d'épais montants de pare-brise et une petite lunette arrière dont la taille est encore plus réduite par les trois appuie-têtes de la banquette. Révolution culturelle chez Peugeot au niveau du coffre, cette 508 est dotée d'un hayon s'ouvrant sur un très accessible volume de chargement, avec 487 litres offerts, mais c'est cependant non seulement moins que ce que proposait l'ancien modèle, 512 litres, mais aussi que la Renault Talisman et la Volkswagen Arteon, avec respectivement 608 et 563 litres.
La planche de bord de la 508 est à la fois originale, ergonomique et bien fini. Attention cependant à la finition laquée, un vrai piège à empreinte digitale.
Après deux premiers essais avec des mécaniques diesel, nous avons cette fois-ci pris le volant de la première des deux propositions à moteur essence équipées du 1,6 PureTech en 180 et 225 ch. Associé de série avec la nouvelle boîte automatique à huit rapports EAT8, le petit quatre cylindres revu et corrigé a fait des progrès spectaculaires par rapport à la version THP 165 EAT6 qui équipait la première 508. Avec seulement 15 ch et 10 Nm, il parvient ainsi à réaliser le 0 à 100 km/h en 7,9 s, soit un gain de pas moins de 1,2 s par rapport à son prédécesseur. Il ne fait aussi qu'une bouchée du BlueHDI 180 EAT8 qui termine le même exercice en 8,3 s, ainsi qu'en reprises de 80 à 120 km/h, expédié en 5,1 s par le PureTech contre 5,7 s pour son homologue diesel. Et cette belle vivacité se retrouve à son volant, avec un caractère volontaire, avec peut-être un léger temps de réponse mais un aspect rageur dans les tours, et une boîte souple et rapide. La consommation reste raisonnable, entre 7 et 8 l/100 km de moyenne étant tout à fait possible sans avoir à déployer toute la palette de ses talents d'écoconducteur.
La place à la tête à l'arrière est comptée et, si la 508 a enfin un hayon, le volume de coffre n'est pas extraordinaire pour la catégorie.
Le châssis est dans la grande tradition Peugeot : dynamique, efficace et ludique, sans pour autant compromettre le confort, grâce à un nouveau train arrière multibras et des suspensions pilotées de série sur les motorisations essence se mariant parfaitement avec une direction des plus précises. Les défauts tiennent du détail : derrière la partie gauche du volant, on retrouve malheureusement l'habituel bouquet serré constitué de la (toutefois trop petite) palette de vitesse et des commodos des phares et du régulateur de vitesse à la proximité agaçante.
Ligne de toit plongeante et portes avec vitres sans montant, pas de doute, la nouvelle 508 est une de ces fameuses "berlines coupés".
Affichée avec cette motorisation PureTech 180 à partir de 34 600 € en finition Active, la Peugeot 508 confirme des tarifs plutôt salés puisque la finition Allure de notre modèle d'essai s'échange contre 37 600 €, soit 800 € de plus qu'une Renault Talisman 1,6 TCE 200 EDC7 Intens à la présentation moins flatteuse et au dynamisme inférieur mais plus performante, plus spacieuse et mieux équipée. N'étant disponible qu'à partir de la finition GT Line, les tarifs de la version BlueHDi 180, son équivalence diesel, démarre cependant à… 43 300 €.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,75 m
- Largeur : 1,85 m
- Hauteur : 1,40 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 487 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 123 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2018
* pour la version II 1.6 PURETECH 180 S&S ALLURE EAT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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