2. Essai exclusif - Indian Challenger : super confortable
Si la Challenger est impressionnante, elle le doit également à son nouveau moteur. Dénommé Indian PowerPlus, il s’agit d’un nouveau bicylindre en V à 60° de 108 "cubic inches" soit l’équivalent de 1 769 cm, inauguré pour l’occasion. De quoi chasser sur les terres du 114 et du 107 proposés par Harley. Il développe 122 chevaux et un couple de 178 Nm. D’une pression sur le bouton de démarrage, le V2 se réveille. La sonorité, typique de ce type d’architecture est sympathique et donne immédiatement envie de voyager.
Comme souvent avec cette catégorie de motos dont le poids avoisine ou dépasse les 350 kg - ici 380 kg sur la balance - , les premiers mètres parcourus demandent une attention particulière, surtout si vous n’en avez pas l’habitude. Précaution nécessaire à faible allure mais également dans les virages serrés. Une fois ces premières situations appréhendées, nous voilà partis pour dévorer des kilomètres. Dès les premiers tours de roues, impossible de ne pas remarquer la santé du bicylindre qui répond à la moindre sollicitation de l’accélérateur. Les accélérations et les reprises sont très toniques et il n’est pas rare de se faire surprendre avec le compte-tours très proche de la zone rouge débutant à 5 500 tr/min. Ainsi, il est très aisé d’atteindre et de circuler à 130 km/h sans que le moindre signe d’étouffement se fasse ressentir. En adoptant un refroidissement liquide, la Challenger garantit également un meilleur confort pour son conducteur en évitant les phénomènes de surchauffe en ville.
Le dynamisme de la Challenger passe également parla possibilité de choisir l’un des trois modes de conduite : pluie, standard et sport. Afin de garantir la sécurité optimale, le premier dégrade les caractéristiques moteur en diminuant sa puissance. À l’inverse, le dernier augmente la réactivité de l’accélérateur. Malgré des conditions pluvieuses, le mode normal est resté notre compagnon de route. Durant toute la durée de notre essai, le contrôle de traction s’est révélé particulièrement efficace, sans être castrateur.
Pas de doute, cette Challenger ne manque pas de tempérament et elle entre dans le cercle des motos de caractère, à l’image des productions de Milwaukee. Toutefois, pour se distinguer de son rival national, Indian a conçu sa Challenger à partir d’une plate-forme totalement nouvelle, qui n’a rien à voir avec les Roadmaster et Chieftain. Le principal changement réside dans l’introduction de la technologie Smart Lean Technology. Il s’agit d’une centrale inertielle Bosch, qui prend en charge le contrôle de traction dynamique, l'ABS actif en courbe et le contrôle du couple moteur. De quoi permettre en théorie de moduler les niveaux d'intervention en fonction des conditions de route, mais aussi et surtout du style et du rythme de conduite. Prometteur sur le papier, ça l’est dans la pratique car la Challenger arrive à rassurer son conducteur très rapidement. La prise d’angle se fait naturellement et le freinage confié à des doubles disques de 320 mm de diamètre avec étriers radiaux Brembo est suffisamment puissant.
Alors bien sûr, elle est plus à son aise dans les longues courbes façon autoroutes que dans les petits virolos du Morvan, mais elle n’est pas ridicule pour autant. On peut donc prendre du plaisir à son guidon et cette Challenger s’avère plus dynamique, efficace et agréable qu’une Harley Road Glide par exemple. En revanche, la comparaison avec la BMW K 1600 Bagger est nettement moins flatteuse pour l'américaine tant la bavaroise est surprenante sur la route avec une agilité supérieure et un moteur 6 cylindres excellent, tant en termes de tempérament que de sonorité.
Le domaine dans lequel la Challenger excelle est sa capacité à dévorer des kilomètres dans un excellent confort. Premier constat toutefois, même si la hauteur de selle est réduite (672 mm) , il est vivement conseillé de mesurer un bon 1,75 m afin de mettre facilement pied à terre en raison de la largeur du réservoir. Une fois installé, on profite d’une selle épaisse biplace dont la partie arrière, nettement plus haute que celle du conducteur, ce qui permet à ce dernier de bénéficier d’un dossier très enveloppant au niveau des lombaires et de bien se caler notamment lors des phases d’accélérations. Cet agrément passe aussi par l’excellente protection du buste. En position basse, la bulle n’empêche pas quelques turbulences au niveau de la tête, défaut facilement rectifiable en augmentant la hauteur du pare-brise. Finalement, la partie du corps la plus exposée sont les jambes, sans toutefois que cela soit rédhibitoire. Le tableau aurait été parfait si des poignées chauffantes et un dossier pour le passager avaient été fournis de série.
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