Dossier - La métamorphose d’Alfa Romeo : nouveaux modèles, nouvelles ambitions
Si son histoire est riche, la marque Alfa Romeo fait figure d'outsider dans l’univers des marques haut de gamme. C'est la faute à un manque d’ambition de la part du groupe Fiat puis de FCA (Fiat Chrysler Automobiles). Mais les choses sont en train de changer, car depuis la création de Stellantis qui regroupe PSA et FCA, la direction veut qu’Alfa Romeo multiplie ses ventes par quatre, passant d’un peu plus de 50 000 ventes en 2021 à 200 000 ventes dans un avenir proche. Mais pour cela il faut de nouveaux modèles, cela tombe bien, alors qu’Alfa Romeo ne compte pour le moment que sur trois modèles, elle veut doubler cette offre dans cinq ans !
Créée à Milan il y maintenant 112 ans, la firme milanaise Alfa Romeo n’a pas eu une vie facile. Alors qu’elle vendait plus de 200 000 véhicules par an au début des années 2000, la courbe des ventes a fléchi au point que l’an dernier la production s’établissait à 55 000 unités. Et dire que l’ancien patron de Fiat, Sergio Marchionne (décédé en 2018) voulait en 2014 qu'Alfa Romeo écoule 400 000 véhicules avant la fin de la décennie, mais en 2018 la marque n’a produit que 110 000 véhicules, et en 2019 c’était encore pire avec seulement 66 500 véhicules sortant des usines.
200 000 Alfa Romeo par an
Aujourd’hui l’objectif des ventes est plus mesuré, puisque l’on demande à Alfa Romeo de vendre 200 000 véhicules dans un avenir proche. Pour y arriver, Alfa Romeo pourra compter sur la dynamique du groupe Stellantis et sur des investissements qui vont profiter à l’ensemble des marques. Ces investissements concerneront principalement les futurs véhicules électriques et l’on sait d’ores et déjà que la marque Alfa Romeo ne proposera plus que des voitures électriques en Europe en 2030. En revanche sur certains marchés comme les États-Unis, des Alfa Romeo thermiques et hybrides pourraient être encore vendues après cette date. Sur le continent nord-américain, Stellantis envisage que ses marques, dont Alfa Romeo, se contentent sur l’ensemble de leurs ventes de vendre 50 % de véhicules électriques après 2030.
Plateformes STLA pour tous
Pour préparer ce tout électrique, Stellantis va modifier les plateformes utilisées par les marques du groupe. C’est pourquoi de nouvelles bases techniques sont en cours d’élaboration comme la STLA Large développée par Chrysler et Jeep qui reprend des éléments de la plateforme Giorgio. Il y aura aussi une plateforme STLA médium, évolution de la plateforme EMP2-V3 qui concernera les véhicules compacts et familiaux et en enfin une STLA Small qui sera utilisée par les petits modèles. Si les STLA Large et Medium sont prévues pour la fin de 2023, pour la STLA Small il conviendra d’attendre 2026, la eCMP de deuxième génération qui arrive bientôt se chargeant d’assurer la période de transition entre 2023 et 2026.
Électromoteurs et batteries « Made in Stellantis »
Avec les nouvelles plateformes arriveront de nouvelles motorisations électriques que Stellantis conçoit avec le japonais Nidec dans une coentreprise emotors. Malgré son envie d’être autonome à 100 % dans le domaine des véhicules électriques, avec la création de « gigafactories » pour produire des batteries, Stellantis ne s’interdit pas d’acheter des moteurs pour les véhicules à plus faibles volumes. Selon les informations communiquées par le groupe franco-italien la gamme de voitures électriques utiliserait trois types de plateformes (une quatrième sera dédiée aux véhicules utilitaires et pick-up) associées à des modules (électromoteur + transmission) dédiés. Ainsi la plateforme STLA Small disposera de batteries 400 volts avec des capacités comprises entre 37 et 82 kWh et une autonomie maximale de 500 km, un électromoteur inédit de 95 ch devrait accompagner cette base technique et d’autres électromoteurs plus puissants devraient suivre. La STLA Medium disposera pour sa part de batteries pouvant atteindre les 104 kWh et 700 km d’autonomie, la puissance des électromoteurs sera comprise entre 170 et 245 ch. Quant à la STLA Large qui pourra emporter deux électromoteurs pour disposer d’une transmission intégrale (un moteur sur chaque essieu), la puissance des électromoteurs sera comprise entre 204 et 449 ch, tandis que les batteries afficheront une capacité de 101 à 118 kWh. Si ce sont des bases essentiellement électriques, les plateformes STLA pourraient accueillir dans un premier temps des motorisations hybrides rechargeables, de manière assurer une transition plus douce au tout électrique en 2030.
Tonale et Brennero, premiers de cordée
Mais en attendant ce bouleversement électrique pour la firme de Milan, Alfa Romeo poursuit la vente de véhicules thermiques et désormais hybrides comme les motorisations hybrides simples (130 et 160 ch) qui équipent le SUV Alfa Romeo Tonale, dernier-né de la marque transalpine. Ce modèle n'a pas droit à la STLA Medium mais une plateforme empruntée au Jeep Compass. Il faut dire que la gestation de ce nouveau SUV a commencé avant que le groupe Stellantis soit créé. Quant au futur SUV citadin que nous appelons Brennero (mais qui pourrait se nommer Palade) et qui doit être lancé en 2023, il utilisera la plateforme eCMP du Peugeot e-2008. Ces deux modèles, Tonale et Brennero, sont les premiers de la nouvelle ère Alfa Romeo qui conduira la marque à disposer de six modèles en 2027, soit le double de sa gamme actuelle.
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